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lieu commun
30 janvier 2007

Au revoir - Marceline Desbordes-Valmore


Au revoir

Sous tes longs cheveux d'or, quand tu cours sur la grève
Au vent,
Si quelque prompt ramier touche ton front qui rêve
Souvent,
De cette aile d'oiseau ne prends pas, ô ma fille !
D'effroi :
Pour baiser son enfant** c'est une âme qui brille :
C'est moi !
Parmi d'autres enfants qui te font toute heureuse,
Le soir,
Quand tu vas au jardin, lasse d'être rieuse,
T'asseoir;
Si tu t'inquiétais comment je passe l'heure,
Sans toi,
Penche un peu ton oreille à cet oiseau qui pleure :
C'est moi !

Marceline Desbordes-Valmore

* "t'inqui-étais"

** Pour aimer son enfant ...
Le sens du verbe baiser a évolué ... et si on le remplace par aimer c'est quand même pas pareil. On peut, peut-être, garder "baiser" et expliquer. Vous êtes libres de trouver mieux. Qu'en pensez-vous ?

Ça me fait penser au début de ce poème de Rimbaud, "Les Effarés" :
Noirs dans la neige et dans la brume,/Au grand soupirail qui s'allume,/Leurs culs en rond,/
À genoux, cinq petits, misère ! /Regardent le boulanger faire
/Le lourd pain blond...

A l'école, on a appris  ..."Leurs dos en rond" ...
je crois bien que c'était imprimé comme ça dans le livre, et je n'ai découvert la supercherie que bien plus tard.
Alors ...


Les mauvais jours - Jean Orizet

Que mon bonheur porte ton nom,
Que tes yeux rongent mon espace,
Que je sois ton terrain conquis.

Ainsi deviendrons-nous
Cette rose unique
A jamais sauvée
Du long dessèchement.

Ainsi pourrons-nous vivre
Sans faiblir au cœur
Des foules grimaçantes
Et soutenir la lumière crue
Des mauvais jours.

Jean Orizet (né en 1937)


À tes yeux ... (titre proposé) - Jean Orizet

À tes yeux de surprise matinale
je veux m'étonner le premier

À tes lèvres de verveine
je veux boire encore ce rire ailé de gazelle

À tes cheveux de poivre blond
je veux renouveler ma soif

À ton ventre de jeune pêche
je veux attendre l'été mûrissant

Oreille contre coeur
Merveille pour merveille

Jean Orizet

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