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31 janvier 2007

"LETTERA AMOROSA" POUR LA CLASSE

 sens_interdit_sourire_et_tristeLes textes publiés n'ont pas tous fait l'objet d'une demande d' autorisation.
  Les ayants droit peuvent nous en demander le retrait. 

Voici un choix de poésies POUR LA CLASSE sur le thème du Printemps des poètes 2007 :

LETTERA AMOROSA

Cliquez pour voir les autres catégories :

"POÉSIES pour la CLASSE - CYCLES 2 et 3"

et
"POÉSIES pour la CLASSE - CYCLE 3 et COLLÈGE "

Les textes ci-dessous ne sont pas rangés par niveau, C2, C3 , Collège ...  
Une réorganisation par ordre alphabétique d'auteur est prévue, après création de l'INDEX (voir colonne de gauche en haut).


Liste LETTERA AMOROSA POUR LA CLASSEAccès direct aux pages en cliquant sur le groupe

page 1 (vous y êtes)

  • La recherche (Jacques Charpentreau)
  • Chanson de Barberine (Alfred de Musset)
  • À Ninon (Alfred de Musset)
  • Heure d'été (René-Guy Cadou)
  • Ne te retourne pas, suivi de Pour quand ... (Humberto Ak'abal)
  • Le coq (Henri Thomas)
  • Au revoir (Marceline Desbordes-Valmore)
  • Les mauvais jours (Jean Orizet)
  • À tes yeux ... (titre proposé (Jean Orizet)
  • Le verger (Rémy de Gourmont)
  • La neige (Rémy de Gourmont)
  • Notre maison (Joël Sadeler)
  • Textes première partie (Christian Bobin)
  • Sept souhaits (Claire Goll)
  • Pour toi mon amour (Jacques Prévert)
  • Complainte amoureuse (Alphonse Allais)

 

 

page 2

page 3

page 4




La recherche

Certains la cherchent dans les airs
Parmi les oiseaux des nuages,
D'autres dans les fleurs du bocage
Ou dans les algues de la mer.

Ils s'en vont la chercher en Chine,
Dans un temple ancien, à Pékin,
Dans les pages d'un vieux bouquin,
Dans les secrets d'une machine...

Pourquoi remuer la planète ?
Moi, comme je t'aime beaucoup,
Dans les cheveux blonds de ton cou
Je cherche la petite bête.

Jacques Charpentreau


Chanson de Barberine

Beau chevalier qui partez pour la guerre,
Qu'allez-vous faire
Si loin d'ici ?
Voyez-vous pas que la nuit est profonde,
Et que le monde
N'est que souci ?

Vous qui croyez qu'une amour délaissée
De la pensée
S'enfuit ainsi,
Hélas ! hélas ! chercheurs de renommée,
Votre fumée
S'envole aussi.

Beau chevalier qui partez pour la guerre,
Qu'allez-vous faire
Si loin de nous ?
J'en vais pleurer, moi qui me laissais dire
Que mon sourire
Etait si doux.

Alfred de Musset 1810-1857 ("Poésies nouvelles") 


La poésie suivante est souvent raccourcie pour la classe (passages en italique supprimés). Encore une fois, c'est dommage, mais à vous de voir ...

À Ninon

Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L'amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C'est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m'en puniriez.

Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des voeux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d'avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.

Si je vous le disais, qu'une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m'attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ;
Peut-être diriez-vous que vous n'y croyez pas.

Si je vous le disais, que j'emporte dans l'âme
Jusques aux moindres mots de nos propos du soir :
Un regard offensé, vous le savez, madame,
Change deux yeux d'azur en deux éclairs de flamme ;
Vous me défendriez peut-être de vous voir.

Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon, quand vous riez, vous savez qu'une abeille
Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous.

Mais vous ne saurez rien. - Je viens, sans rien en dire,
M'asseoir sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre voix, je l'entends ; votre air, je le respire ;
Et vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos yeux ne verront pas de quoi m'être moins doux.

Je récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le soir, derrière vous, j'écoute au piano
Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.

La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De mille souvenirs en jaloux je m'empare ;
Et là, seul devant Dieu, plein d'une joie avare,
J'ouvre, comme un trésor, mon coeur tout plein de vous.

J'aime, et je sais répondre avec indifférence ;
J'aime, et rien ne le dit ; j'aime, et seul je le sais ;
Et mon secret m'est cher, et chère ma souffrance ;
Et j'ai fait le serment d'aimer sans espérance,
Mais non pas sans bonheur ; - je vous vois, c'est assez.

Non, je n'étais pas né pour ce bonheur suprême,
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout me le prouve, hélas ! jusqu'à ma douleur même...
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?

Alfred de Musset


Heure d'été

Toujours le ciel
On ne fait rien d'essentiel
On reste là des heures
A écouter le clapotis des vagues sur son coeur
Et puis des enfants passent
Quelqu'un remue dans la maison d'en face
Très loin de l'autre côté de la mer
Ici c'est le même air
Qui continue
J'ai envie de sortir tête nue
Au soleil
Pour voir comment ça fait dans les yeux
les abeilles
Ton portrait sur la table
On entend des oiseaux chanter dans les étables
Des mains se disputer les graines sous le toit
Des coquelicots qui aboient
Je ferme les paupières
Trop tard
Je suis déjà dans la haute lumière
De tes joues
Tout ce qui fait la nuit ne peut rien contre nous.

René Guy Cadou 1920-1951 ("Poésie la vie entière")


Humberto Ak'abal (1952-) est né au Guatemala. Il écrit dans sa langue maternelle, le maya quiché, et traduit lui-même ses poèmes en espagnol.

Ce petit livre : Kamoyoyik, contient de très courts poèmes.
Voici un aperçu de la poésie de Humberto Ak'abal, avec une proposition de traduction en français
pour POÉSIES pour la CLASSE - LETTERA AMOROSA
Vos remarques seront  les bienvenues.

No vuelvas (littéralement : "ne reviens pas")

No vuelvas la mirada
para ver quién soy.

Es tarde,
no me esperes,
es lejos para mis pasos.

Mis alas están cansadas,
dormiré la noche
entre las ramas
de cualquier árbol.

Ne te retourne pas

Ne te retourne pas
pour voir qui je suis.

Il est tard,
ne m'attends pas,
c'est trop loin pour moi.

Mes ailes sont fatiguées,
je passerai la nuit
dans les branches
d'un arbre quelconque.

Humberto Ak'abal


Para cuando

Dejá de llorar
por tonterías
guardá esas lágrimas
para cuando
yo me muera

Pour quand
("dejá" et "guardá", accentués sont peut-être une écriture guatémaltèque de "deja", "guarda", à la 2è pers du singulier ou à la 2è du pluriel  : "dejad", "guardad" ...
Quien sabe ?

Cesse de pleurer
pour des broutilles
garde ces larmes
pour quand
je serai mort

Humberto Ak'abal ("Kamoyoyik")


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