Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lieu commun
20 février 2007

Gastibelza - Victor Hugo

Gastibelza

1.Gastibelza, l'homme à la carabine
Chantait ainsi :
Quelqu'un a-t-il connu doña Sabine ?
Quelqu'un d'ici ?
Chantez, dansez, villageois ! la nuit gagne
Le mont Falù*,
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

2.Quelqu'un de vous a-t-il connu Sabine
Ma señora ?
Sa mère était la vieille maugrabine
D'Antequera,
Qui chaque nuit criait dans la Tour Magne
Comme un hibou,
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

3.Vraiment, la reine eût, près d'elle, été laide
Quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède
En corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne
Ornait son cou,
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

4.Le roi disait, en la voyant si belle
À son neveu :
"Pour un baiser, pour un sourire d'elle,
Pour un cheveu,
Infant don Ruy, je donnerais l'Espagne
Et le Pérou !"
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

5.Je ne sais pas si j'aimais cette dame
Mais je sais bien,
Que, pour avoir un regard de son âme
Moi, pauvre chien,
J'aurais gaiement passé dix ans au bagne
Sous les verrous,
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

6.Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton,
Je croyais voir la belle Cléopâtre
Qui, nous dit-on,
Menait César, empereur d'Allemagne
Par le licou,
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou.

7.Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe
Sabine, un jour,
A tout vendu, sa beauté de colombe,
Tout son amour,
Pour l'anneau d'or du comte de Saldagne,
Pour un bijou,
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou.

Falù* se prononce "Falou"  -  Georges Brassens - librement adapté du poème "Guitare" de Victor Hugo (recueil "Les Rayons et les Ombres", chap XXII, 1837)

Texte original du poème (mise à jour, 3 janvier 2016 ! ... voir plus bas)
Les strophes manquantes sont situées par rapport au texte de la chanson (numérotés) /

entre les strophes 2 et 3 :

Dansez, chantez ! Des biens que l'heure envoie
Il faut user.
Elle était jeune et son œil plein de joie
Faisait penser
A ce vieillard qu'un enfant accompagne.
Jetez un sou !
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !

entre les strophes 5 et 6 :

Un jour d'été que tout était lumière,
Vie et douceur,
Elle s'en vint jouer dans la rivière
Avec sa sœur,
Je vis le pied de sa jeune compagne
Et son genou.
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !

entre les strophes 7 et 8 :

Sur ce vieux banc souffrez que je m'appuie,
Car je suis las.
Avec ce comte elle s'est donc enfuie !
Enfuie, hélas !
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où.
Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou !

... et cette ultime strophe du poème que je ne connaissais pas et que j'avais donc omise,
quel dommage et quelle erreur !
ce qui me vaut une remise en place de Bernard (merci Bernard!) en ce début janvier 2016.
Quelques années après la voici elle aussi remise en place.
Elle apporte un élément indispensable, et on comprend pourquoi le poète est rendu fou, au présent.
Quant à moi, je mérite certainement le pilori, mais pas la dague au clou, par pitié :

Je la voyais passer de ma demeure,
Et c'était tout.
Mais à présent je m'ennuie à toute heure,
Plein de dégoût,
Rêveur oisif, l'âme dans la campagne,
La dague au clou ... -
Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou ! 


Publicité
Commentaires
Publicité