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4 mars 2007

Letteras amorosas d' Émile Verhaeren

Émile Verhaeren (1855-1916), poète belge, publie en 1883, son premier recueil, Les Flamandes, dédié à son pays natal.
Les trois poèmes ci-dessous sont tirés de recueils (Les Heures claires, Les Heures d'après-midi, Les Heures du soir) écrits pour son épouse, Marthe Massin.


arc_en_ciel_Art_aqu Photo et labo Lieucommun
Paysage du Vexin - samedi 3 mars 2007 - 8h47 - L'arc-en-ciel est authentique.

Vous m'avez dit

Vous m'avez dit, tel soir, des paroles si belles
Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous,
Soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles,
Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.

Vous me parliez des temps prochains où nos années,
Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir ;
Comment éclaterait le glas des destinées,
Comment on s'aimerait, en se sentant vieillir.

Votre voix m'enlaçait comme une chère étreinte,
Et votre cœur brûlait si tranquillement beau
Qu'en ce moment, j'aurais pu voir s'ouvrir sans crainte
Les tortueux chemins qui vont vers le tombeau.

Émile Verhaeren 1855-1916 ("Les heures d'après-midi")
Ce texte sera rangé dans POÉSIES pour la CLASSE - LETTERA AMOROSA


Quand le ciel étoilé couvre notre demeure

Quand le ciel étoilé couvre notre demeure
Nous nous taisons durant des heures
Devant son feu intense et doux
Pour nous sentir, plus fervemment, émus de nous.

Les grands astres d'argent tracent là-haut leur route ;
Sous les flammes et les lueurs
La nuit étend ses profondeurs
Et le calme est si grand que l'océan l'écoute !

Mais qu'importe que se taise même la mer,
Si dans l'espace immense et clair
Plein d'invisible violence
Nos coeurs battent si fort qu'ils font tout le silence !

Émile Verhaeren ("Les heures du soir")
Ce texte sera rangé dans POÉSIES pour la CLASSE - LETTERA AMOROSA


Pour nous aimer des yeux

Pour nous aimer des yeux,
Lavons nos deux regards de ceux
Que nous avons croisés, par milliers, dans la vie
Mauvaise et asservie.

L'aube est en fleur et en rosée
Et en lumière tamisée
Très douce ;
On croirait voir de molles plumes
D'argent et de soleil, à travers brumes,
Frôler et caresser, dans le jardin, les mousses.
Nos bleus et merveilleux étangs
Tremblent et s'animent d'or miroitant ;

Des vols émeraudés, sous les arbres, circulent ;
Et la clarté, hors des chemins, des clos, des haies,
Balaie
La cendre humide, où traîne encor le crépuscule.

Émile Verhaeren ("Les heures claires)
Ce texte sera rangé dans "LETTERA AMOROSA" : POÉSIES "hors classe"

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