Jean-Pierre Siméon
Jean-Pierre Siméon est né en 1950. Paysage du Vexin - mars 07 - (Photo labo Lieucommun)
Trois poésies déjà rangées
dans POÉSIES pour la CLASSE - CYCLE 3 et COLLÈGE
L'orange des rêves
Tu peux perdre le nord
comme on dit
tu peux perdre patience
tu peux perdre ton temps
perdre la mémoire
et ses chemins aveugles
Le sommeil peut glisser
comme une truite
dans tes mains
Tu peux perdre ton sourire
Mais ne perds pas
ne perds jamais
l'orange de tes rêves
Jean-Pierre Siméon
("A l'aube du buisson" - Collection poèmes pour grandir - édit Cheyne)
Devinettes
Qui décoiffe la mer
Avec des mains qu'on ne voit pas ?
Qui roule sa chanson
Dans la gorge des torrents ?
Qui n'est jamais si lourd
Que quand un oiseau meurt ?
Le vent la pierre et le silence
Qui est ronde comme une joue
Et plus lourde que la peine ?
Qui habille le monde
Quand il se fait tard ?
Qui souffle chaque soir
La bougie du soleil ?
La pierre le silence et le vent
Jean-Pierre Siméon
Comme il est bon d'aimer
Comme il est bon d'aimer
Il suffit d'un mot
Pour prendre le monde
Au piège de nos rêves
Il suffit d'un geste
Pour relever la branche
Pour apaiser le vent
Il suffit d'un sourire
Pour endormir la nuit
Délivrer nos visages
De leur masque d'ombre
Mais cent milliards de poèmes
Ne suffiraient pas
Pour dire
Comme il est bon d'aimer
Jean-Pierre Siméon
Cette poésie sera déplacée vers POÉSIES pour la CLASSE - LETTERA AMOROSA
D'autres poésies à ranger (C3 - Collège ?)
Promesses
Je cueillerai l'orange
et le bleu des saisons
Et devant la fenêtre
ouverte comme un livre
je lirai au matin
la phrase du torrent
Je donnerai ma soif
aux raisins de la pluie
Et devant le silence
des bûches étonnées
je vanterai le feu
Je vanterai l'orange
et le bleu des saisons
Jean-Pierre Siméon ("A l'aube du buisson" - Collection poèmes pour grandir - édit Cheyne)
Saisons
Si je dis
Les corbeaux font la ronde
Aux dessus du silence
Tu me dis c'est l'hiver.
Si je dis
Les rivières se font blanches
En descendant chez nous
Tu me dis le printemps.
Si je dis
Les arbres ont poussé
leurs millions de soleils
Tu me dis c'est l'été.
Si je dis
Les fontaines sont rousses
Et les chemins profonds
Tu me diras l'automne.
Mais si je dis
Le bonheur est à tous
Et tous sont heureux
Quelle saison diras-tu ?
Quelle saison des hommes ?
Jean-Pierre Siméon
Ce qu’il faudrait
Le soir
il faudrait tirer le ciel
comme une nappe
le laver le laver
le serrer dans l’armoire
avec son soleil ses oiseaux
ses feuilles de lumière
le garder bien à soi
comme un lac de silence
et quand viendrait le jour
s’en faire un vêtement
pour grandir
Jean-Pierre Siméon ("Premiers poèmes pour tous les jours" - édit Milan)
Mauvais rêve
- Qu’ont-ils fait, papa
Qu’ont-ils fait de leurs mains
De plumes ?
- Envolées, mon garçon
Envolées dans le vent !
- Qu’ont-ils fait, papa
Qu’ont-ils fait de leurs yeux si doux ?
- Perdus, mon garçon,
perdus dans la nuit !
- Qu’ont-ils, papa
Qu’ont-ils fait du ruisseau de leur joie ?
- oublié, mon garçon, jeté dans le fossé !
- qu’ont-ils fait, papa
qu’ont-ils fait des mots
de leurs poèmes ?
- J’ai bien peur, mon garçon,
qu’ils ne les aiment plus.
Jean-Pierre Siméon ("A l'aube du buisson" - Collection poèmes pour grandir - édit Cheyne)
Nous ne vieillirons pas
Nous ne vieillirons pas
mon ami
je le jure
si nous faisons du temps
le jardin de nos rives
si nous suivons les pas de l'été
dans les fleurs
si nous marions nos mains
aux fontaines prodigues
si chaque jour nouveau
est un nouveau voyage
et le beau partage du fruit
pour nos lèvres
Nous ne vieillirons pas
l'eau est née pour la source
nous sommes nés pour vivre
Jean-Pierre Siméon ("La nuit respire" - Collection poèmes pour grandir - édit Cheyne)