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24 mars 2007

Paul Éluard (1895-1952) - Derniers poèmes d'amour- Le Phénix - (à suivre)

On me demande (message) une explication de texte du poème Printemps de Paul Éluard (lire dans UNE SAISON en POÉSIE). Je ne m'y risquerai pas, mais on pourra rapprocher ce poème des autres textes du recueil initial, et rappeler le contexte personnel de ces écrits. (Reproduction : Paul Éluard, par Dalí - DR)

Eluard_par_DaliParu initialement dans la plaquette "Le Phénix" (1951), on trouve aussi Printemps dans le recueil "Derniers poèmes d'amour" (Edit Seghers - Poésie d'abord - 1963 - image ci-dessous).
Régulièrement réédité, il regroupe dans l'ordre chronologique : "Une longue réflexion amoureuse", "Le Dur Désir de durer", "Le temps déborde" (1947) , "Corps mémorable", et "Le Phénix" (1951).
"Le temps déborde" , textes de douleur, a été écrit après la mort en 1946 de Maria Benz ("Nusch") prochainement sur ce blog.
Paul Éluard écrit "Le Phénix", où se trouve "Printemps", en 1951, un an avant sa propre disparition. Ce dernier recueil du dernier amour est dédié à Dominique, connue en 1949. Il y célèbre l'amour-Phénix, qui renaît des cendres du désespoir.
Lire ici (cliquer sur ce lien) une mise en situation et une analyse brillante d'un autre poème, "Je t'aime", tiré du même recueil et dédié aussi à Dominique. Peut-être cette explication éclairera ce "Printemps qui a raison". (à suivre)
(Photo du livre : Lieucommun) - cliquer pour agrandir

Je t'aimelivre_Eluard_derniers_po_mes

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.

Paul Éluard ("Le Phénix")  Ce poème est rangé en "Lettera amorosa hors classe", ici.


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