Asie - Japon - Haïkus classiques : printemps, été, automne
Les haïkus sont rangés sur ce blog ici (colonne de gauche) : HAÏKUS - poésies des saisons
"Le haïku (prononcez : “haïkou”) est un court poème japonais classique, comportant trois versets de 5, 7 et 5 pieds et visant à traduire une forte émotion face à la nature et à une saison.
Mais,
même au Japon, le haïku a beaucoup évolué : on trouve maintenant des
haïkus “libres” (qui ne respectent pas la métrique) et des haïkus
politiques, érotiques, gastronomiques." (Georges Friedenkraft, dans la revue Marco Polo n° 10, d'octobre 2005).
Voici quelques haïkus classiques. Ils sont extraits de "Haïkus anthologie" (collection Points Poésie aux Éditions Fayard) :
Haïkus de printemps
Rien d'autre aujourd'hui
que d'aller dans le printemps
rien de plus
Buson Yosa (1716-1784)
De Kobayashi Issa (1763-1828)
La fumée
dessine à présent
le premier ciel de l'année
Kobayashi Issa
Ces fleurs de cerisier
qui tant me ravissaient
ont disparu de la terre
Kobayashi Issa
Le saule
ondule en souriant
à la porte
Kobayashi Issa
Comme si rien n'avait eu lieu
la corneille
et le saule
Kobayashi Issa
Le papillon bat des ailes
comme s'il désespérait
de ce monde
Kobayashi Issa
Tremblant dans les herbes
des champs
le printemps s'en va
Kobayashi Issa
De Buson Yosa (1716-1784)
Par-dessus la mer
le soleil couchant
dans le filet de la brume
Buson Yosa
Rien d'autre aujourd'hui
que d'aller dans le printemps
rien de plus
Buson Yosa
Au clair de lune
le prunier blanc redevient
un arbre d'hiver
Buson Yosa
Le halo de la lune
n'est-ce pas le parfum des fleurs de prunier
monté là-haut ?
Buson Yosa
Le soleil couchant
s'attarde sur la queue
du faisan doré
Buson Yosa
Dans les fleurs tardives du cerisier
le printemps qui s'en va
hésite
Buson Yosa
Haïkus d'été
Cheminant par la vaste lande
les hauts nuages
pèsent sur moi
Buson Yosa (1716-1784)
De Uejima Onitsura (1660-1738) :
Montagnes au loin
où la chaleur du jour
s'en est allée
Uejima Onitsura
La brise fraîche
emplit le vide ciel
de la rumeur du pin
Uejima Onitsura
De Buson Yosa (1716-1784) :
Cheminant par la vaste lande
les hauts nuages
pèsent sur moi
Buson Yosa
Sous les pluies d'été
le sentier
a disparu
Buson Yosa
Haïkus d'automne
Appuyé contre l'arbre nu
aux rares feuilles
une nuit d'étoiles
Shiki (1866-1902)
De Buson Yosa (1716-1784)
Il reste éveillé
Et dit qu'il a dormi.
Froide nuit automnale
Buson Yosa
Claire lune automnale
Les lapins traversent
Le lac Suwa
Buson Yosa
On voit dans ses yeux
Une apparence d'automne
Vêtements de chanvre
Buson Yosa
Il est transi
de pauvreté
ce matin d'automne
Buson Yosa
Foulant les feuilles dorées du ginkgo
Le gamin tranquillement
Descend la montagne
Buson Yosa
De Matsuo Bashô (1644-1694)
Les herbes se couvrent
d'automne
Je m'assieds
Matsuo Bashô
Sur une branche morte
Repose un corbeau :
Soir d'automne !
Matsuo Bashô
Une rafale de vent
puis les feuilles
se reposent
Matsuo Bashô
Ce chemin
personne ne le prend
que le couchant d'automne
Matsuo Bashô
De Kobayashi Issa (1763-1828)
Feuille morte au vent
de temps en temps
le chat la retient de sa patte
Kobayashi Issa
Sur la feuille de lotus
la rosée de ce monde
se distord
Kobayashi Issa
De Shiki (1866-1902)
Appuyé contre l'arbre nu
aux rares feuilles
une nuit d'étoiles
Shiki
On grille des châtaignes
Tranquilles bavardages
Crépuscule du soir
Shiki
Un oiseau chanta -
tomba au sol
une baie rouge
Shiki
Vent d'automne
Voyageur dans ce monde flottant
J'ignore où tu vas
Shiki
On grille des châtaignes -
tranquilles bavardages
crépuscule du soir
Shiki