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9 juin 2007

(page 2) - L'école de Pierre Gamarra

Pierre Gamarra , écrivain ("Le maître d'école") et poète, est né en 1919.
les textes ci-dessous sont extraits du recueil Mon Cartable et autres poèmes à réciter, illustré par Bernard Lafont, dans lequel on trouvera 36 poèmes pour les enfants.

Mon école (les deux premières strophes, il y en a trois)

Mon école est pleine d'images,
pleine de fleurs et d'animaux,
mon école est pleine de mots
que l'on voit s'échapper des pages,
pleine d'avions, de paysages,
de trains qui glissent tout là-bas
où nous attendent les visages
des amis qu'on ne connaît pas.

Mon école est pleine de lettres,
pleine de chiffres qui s'en vont
grimper du plancher au plafond
puis s'envolent par les fenêtres,
pleine de jacinthes, d'oeillets,
pleine de haricots qu'on sème ;
ils fleurissent chaque semaine
dans un pot et dans nos cahiers.

[...]

Pierre Gamarra  ("Mon Cartable et autres poèmes à réciter" - ID livre jeunesse, 2006)

Mon cartable

Mon cartable a mille odeurs,
mon cartable sent la pomme,
le livre, l’encre, la gomme
et les crayons de couleurs.

Mon cartable sent l’orange,
le bison et le nougat,
il sent tout ce que l’on mange
et ce qu’on ne mange pas.

La figue et la mandarine,
le papier d’argent ou d’or,
et la coquille marine,
les bateaux sortant du port.

Les cow-boys et les noisettes,
la craie et le caramel,
les confettis de la fête,
les billes remplies de ciel.

Les longs cheveux de ma mère
et les joues de mon papa,
les matins dans la lumière,
la rose et le chocolat.

Pierre Gamarra  ("Mon Cartable et autres poèmes à réciter" - ID livre jeunesse, 2006)


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8 juin 2007

L'école de Jean-Luc Moreau

Jean-Luc Moreau est né en 1937. Il a publié des histoires et des poèmes pour les enfants et les adolescents, (Sous le masque des mots, Devinettes, Poèmes de la souris verte … ) et des anthologies de poésie contemporaine ou plus classique (Poèmes à saute-mouton, Poèmes de Russie ...)

La cour de mon école

La cour de mon école
Vaut bien, je crois,
La cour de Picrochole,
Le fameux roi :
Elle est pleine de charme,
Haute en couleur;
On y joue aux gendarmes
Et aux voleurs;
Loin des Gaulois, des Cimbres
Et des Teutons,
On échange des timbres,
À croupetons;
Des timbres des Antilles,
De Bornéo…
Et puis on joue aux billes
Sous le préau.
Qu'on ait pris la Bastille,
C'est merveilleux,
Mais que le soleil brille,
C'est encor mieux !
Orthographe et problèmes
Sont conjurés.
École, ah ! que je t'aime
À la récré !

Jean-Luc Moreau

Voici un autre texte de Jean-Luc Moreau (déjà présent sur ce blog dans POÉSIES pour la CLASSE - CYCLES 2 et 3), qui peut servir de base, par sa structure, à des jeux de création poétique. Un document présente la démarche pédagogique d'une séance ICI (à partir de la page 28). Voyez un exemple de ce travail réalisé ICI par des élèves de CE1, dans un CM2 ICI, ou encore ICI dans un CP.

Locataires

J'ai dans mon cartable
(C'est épouvantable !)
Un alligator
Qui s'appelle Hector.

J'ai dans ma valise

(Ça me terrorise !)
Un éléphant blanc
Du nom de Roland.

J'ai dans mon armoire
(Mon Dieu, quelle histoire !)
Un diplodocus
Nommé Spartacus.

Mais pour moi le pire,
C'est sous mon chapeau
D'avoir un vampire
Logé dans ma peau.

Jean-Luc Moreau


La rentrée

Un oiseau chantonne
Un air de Mozart
Que le vent d'automne
Emporte au hasard.
Bernard et Nicole,
La main dans la main,
Ont pris de l'école
Le joli chemin.
On voit sous les pommes
Crouler les pommiers.
Les crayons, les gommes
Sortent des plumiers.
Le ciel est morose :
Il verse des pleurs...
Mais Rosa-la-rose*
Est toujours en fleurs.

Jean-Luc Moreau
*allusion à la déclinaison latine de "rosa", que les élèves apprenaient au collège (cf la chanson de Jacques Brel : Rosa).

Ce message sera antidaté pour le rangement dans la catégorie 


7 juin 2007

L'école de Victor Hugo

Victor Hugo [1802-1885)  est un poète trop important pour ne pas être présent ici. Sur quel thème n'a-t-il pas écrit ? On devine déjà son regard d'enfant, poète critique, sur le monde, par les fenêtres de l' école.

Les enfants lisent, troupe blonde

Les enfants lisent, troupe blonde ;
Ils épellent, je les entends ;
Et le maître d'école gronde
Dans la lumière du printemps.

J'aperçois l'école entrouverte ;
Et je rôde au bord des marais ;
Toute la grande saison verte
Frissonne au loin dans les forêts.

Tout rit, tout chante ; c'est la fête
De l'infini que nous voyons ;
La beauté des fleurs semble faite
Avec la candeur des rayons.

J'épelle aussi moi ; je me penche
Sur l'immense livre joyeux ;
Ô champs, quel vers que la pervenche !
Quelle strophe que l'aigle, ô cieux !

Mais, mystère ! rien n'est sans tache.
Rien ! - Qui peut dire par quels noeuds
La végétation rattache
Le lys chaste au chardon hargneux ?

Tandis que là-bas siffle un merle,
La sarcelle, des roseaux plats,
Sort, ayant au bec une perle ;
Cette perle agonise, hélas !

C'est le poisson qui, tout à l'heure,
Poursuivait l'aragne, courant
Sur sa bleue et vague demeure,
Sinistre monde transparent.

Un coup de fusil dans la haie,
Abois d'un chien ; c'est le chasseur.
Et, pensif, je sens une plaie
Parmi toute cette douceur.

Et, sous l'herbe pressant la fange,
Triste passant de ce beau lieu,
Je songe au mal, énigme étrange,
Faute d'orthographe de Dieu.

Victor Hugo ("Les chansons des rues et des bois")

6 juin 2007

L'école de Jean Follain

Jean Follain (1903-1971) a côtoyé les poètes André Salmon, Pierre Reverdy, Pierre Mac Orlan, Max Jacob, dans la mouvance surréaliste,dont il s'est tenu à l'écart, puis Eugène Guillevic et Pierre Albert-Birot.

L’ordre

L’écolier qui balayait la classe
à tour de rôle était choisi
alors il restait seul
dans la crayeuse poussière
près d’une carte du monde
que la nuit refroidissait
quelquefois il s’arrêtait, s’asseyait
posant son coude sur la table aux entailles
inscrit dans l’ordre universel.

Jean Follain

[Ce message d'août 2007 est antidaté pour le rangement]


 

6 juin 2007

L'école de Paul Vincensini

Nous avons déjà présenté Paul Vincensini (1930-1985), ainsi qu'un lien vers le site dédié à cet auteur (colonne de droite) atypique. Quelques unes de ses nombreuses poésies sont présentes sur le blog, par exemple dans POÉSIES pour la CLASSE - CYCLES 2 et 3. Voici son école :

Un enfant veut répondre

Un enfant veut répondre
Il a levé le doigt
Dans une vieille école
Qui n'existe plus.
La neige a fondu sous les bancs
Il fait chaud comme à l'écurie
Et l'instituteur
A souligné tous les verbes à la craie bleue.
L'enfant qui veut répondre
Fait claquer ses doigts
Tachés d'encre violette
Dans la vieille école
Qui n'existe plus.

Paul Vincensini ("Le point mort" - Editions Chambelland - 1969)


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6 juin 2007

L'école de Jacques Charpentreau

Jacques Charpentreau, né en 1928 a aussi été instituteur, et il est aussi présent que Maurice Carême dans les pages des cahiers de poésie. Il est l'auteur de nombreux recueils de poésies, et d'anthologies poétiques pour les enfants (Les plus beaux poèmes d'hier et d'aujourd'hui, avec Jacqueline Saint-Jean -Hachette jeunesse - 1998 ; Poèmes pour peigner la girafe, avec Florence Koenig - Gautier-Languereau - 1994 ... et récemment "Jouer avec les poètes, coll Fleurs d'encre - Le Livre de Poche - 2002). La poésie qui suit est déjà présente sur le blog dans POÉSIES pour la CLASSE - CYCLES 2 et 3

L'école

Dans notre ville, il y a
Des tours, des maisons par milliers,
Du béton, des blocs, des quartiers,
Et puis mon coeur, mon coeur qui bat
Tout bas.

Dans mon quartier, il y a
Des boulevards, des avenues,
Des places, des ronds-points, des rues
Et puis mon coeur, mon coeur qui bat
Tout bas.

Dans notre rue, il y a
Des autos, des gens qui s'affolent,
Un grand magasin, une école,
Et puis mon coeur, mon coeur qui bat
Tout bas.

Dans cette école, il y a
Des oiseaux chantant tout le jour
Dans les marronniers de la cour.
Mon coeur, mon coeur, mon coeur qui bat
Est là.

Jacques Charpentreau


6 juin 2007

L'école de Pierre Lozère (comptine-chanson)

Créateur de poésies, de comptines, Pierre Lozère interprète aussi ses textes sur scène pour les enfants. On peut retrouver ICI : http://www.papaclown.com/ son programme. Voici un texte sur le thème de l'école qu'on peut utiliser en comptine ou en chanson.

L'heure des mamans

C'est bientôt l'heure des mamans
préparez vous les enfants
il faut mettre ses habits
l'école est finie.

Devant l'école maternelle
les parents sont là
devant l'école maternelle
ils font les cent pas.

C'est bientôt l'heure des mamans
préparez vous les enfants
il faut mettre ses habits
l'école est finie.

Ma petite maman magique
dès que je te vois
je viens me blottir bien vite
au creux de tes bras.

C'est bientôt l'heure des mamans
préparez vous les enfants
il faut mettre ses habits
l'école est finie.

Pierre Lozère (texte de la chanson trouvée sur le CD "Papa Clown" - 1983 - 12 chansons au total).


6 juin 2007

L'école de Pierre Menanteau

Pierre Menanteau (1895-1992) est encore un enseignant qui a tourné poète. Comme Jacques Charpentreau, il est l'auteur d'anthologies poétiques ("Florilèges"), dans lesquelles il s'attache à faire connaître les auteurs anciens et contemporains pour la jeunesse. Ses Oeuvres poétiques complètes en plusieurs tomes sont parues  aux Éditions Soc et Foc.
On trouvera Le premier vol de l'hirondelle, dans la catégorie POÉSIES pour la CLASSE - CYCLES 2 et 3.

Ici, l'école est buissonnière. Un exemple à ne pas suivre ?

À l'école du buisson

Marinette est à l'école.
Elle vole, vole, vole,
Sur les ailes d'un bourdon.
Vite on ouvre une fenêtre:
Un pinson alors pénètre
Sur des ailes de chanson.
Vite on ferme la fenêtre.
Mais l’œil voit l'escarpolette
D'une araignée au plafond.
Ah! l’écolière parfaite
Que vous êtes, Marinette,
À l'école du buisson !

Pierre Menanteau ("Oeuvres poétiques complètes" - tome V - Éd Soc et Foc)


6 juin 2007

L'école de Francis Jammes

Francis Jammes (1868-1938) est l'auteur de "La Prière", poème chanté par Georges Brassens (voir la catégorie BRASSENS chante les poètes) et de "J'aime l'âne si doux" :
"J'aime l'âne si doux / marchant le long des houx. / Il a peur des abeilles /et bouge ses oreilles...
Qualifié parfois de "poète naturaliste", il porte une tendresse particulière à cet animal. Une autre de ses poésies, comme toute son oeuvre empreinte de mysticisme, s'intitule d'ailleurs "Prière pour aller au Paradis avec les ânes".
Ici, il s'agit de l'école :

Souvenirs d'enfance (extrait)

J'allais chez Monsieur Lay l'instituteur.
Mon alphabet était comme des fleurs.
Je me souviens du poêle et de la bûche
Que chaque enfant du village apportait
Lorsque le ciel est une blanche ruche
Et qu'au réveil on dit : "Il a neigé !"
...
J'apprenais donc, mystère après mystère,
Toute la vie. Au champ de la rivière
J'étais certain que, pour varier les fleurs,
Tout simplement, quand on n'était pas là,
L'ange changeait les tiges, les couleurs.
Quel grand savant ne rirait de cela ?
...
Francis Jammes ("De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir" - Mercure de France - cité par Pierre Menanteau dans son anthologie : "nouveau trésor de la poésie" - Sudel)


6 juin 2007

L'école de Jean Desmeuzes

De Jean Desmeuzes (1931-2006), son école de billes et de "tabliers qui s'effilochent".

Je vois, disait le cantonnier ...

Je vois, disait le cantonnier
dévaler au matin dans une course folle
les enfants des hameaux qui s'en vont à l'école
par les chemins et les sentiers
avec des billes dans les poches
des tabliers qui s’effilochent
et des cheveux embroussaillés
où le clair vent d'octobre accroche
l'or qui s'envole des paillers
l'or qui s'envole vole vole
l'or qui s’envole des paillers
au toit de la maison d'école
la girouette a divagué
la girouette est tombée folle
faut le dire au maître d'école
pour la bonne aventure ô gué!
Ainsi chantait le cantonnier.

Jean Desmeuzes


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