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lieu commun
1 mars 2008

Maurice CARÊME - le féminin en poésie

Merci à la Fondation Maurice Carême

Maurice Carême, instituteur et poète belge (1899-1978) est présent dans chaque cahier de poésie des élèves de France et de Navarre (et de Belgique bien sûr), et ses textes se baladent un peu partout sur le blog. Explorez les catégories !

textes corrigés de leurs fautes de frappe

Fantaisie

L'homme habitait un quart de pomme ;
La femme, un huitième de poire.
Leur vieille cousine Opportune
Vaquait dans une demi-prune.
Il y avait monsieur Léon
Qui débordait d'un gros citron
Et sa sœur, madame Émérence,
Qui emplissait toute une orange.
Quant à moi, chétive fillette,
Je tenais dans une noisette
Et, comme je n'étais pas grosse,
Il arrivait, les jours de fête,
Que je m'y déplace en carrosse.

Maurice Carême

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Belle de jour ...

Belle de jour, belle de nuit
Joue de velours, fleur de Paris,
A glisser, patins étincellent ;
Cœur, à roucouler s'enhardit
Et devient un jour tourterelle.
Est toujours belle qui sourit ...
Et douce glisse la souris.

Maurice Carême ("L'oiseleur")

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 L'écolière

Bon Dieu ! que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,

Revois tes règles de grammaire.
Ton problème, est-il résolu ?
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?

Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Bon Dieu ! que de choses à faire !

Maurice Carême ("La grange bleue")

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Berceuse pour une rose

Dors petite rose
Aux joues roses, dors.
Des carabes d'or
Bercent ton lit rose.

À son rouet d'or,
Le grillon sommeille
Et la blonde abeille
Dans la treille, dort.

Si tu ne t'endors,
La grosse araignée
Pendue au fil d'or
Va te dévorer.

Dors, rose aux joues rondes,
Le monde s'endort
Et l'oiseau des songes
Ouvre son bec d'or.

Maurice Carême ("La lanterne magique")

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Tu es belle, ma mère

Tu es belle, ma mère,
Comme un pain de froment.
Et, dans tes yeux d'enfant,
Le monde tient à l'aise.

Ta chanson est pareille
Au bouleau argenté
Que le matin couronne
D'un murmure d'abeilles.

Tu sens bon la lavande,
La cannelle et le lait ;
Ton cœur candide et frais
Parfume la maison.

Et l'automne est si doux
Autour de tes cheveux
Que les derniers coucous
Viennent te dire adieu.

Maurice Carême ("Mère" - Editions Ouvrières)

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Pour ma mère

Il y a plus de fleurs,
Pour ma mère, en mon cœur,
Que dans tous les vergers ;

Plus de merles rieurs
Pour ma mère, en mon c
œur,
Que dans le monde entier ;

Et bien plus de baisers
Pour ma mère, en mon c
œur
Qu'on en pourrait donner.

Maurice Carême ("La lanterne magique" - Editions Ouvrières)

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Ronde

Dans cette ronde
Entrez la blonde;

Entrez la brune
Avec la lune;

Vous, la pluie douce,
Avec la rousse;

Vous, la châtaine,
Avec la plaine;

Vous, la plus belle,
Avec le ciel.

J'y entre moi,
Avec la joie.

Maurice Carême ("La lanterne magique" - Editions Ouvrières)

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La dînette

Patience, patience, poupées !
Je ne puis servir à la fois
Des gâteaux et du chocolat.
Comme vous, je n'ai que dix doigts.
Vous ai-je si mal élevées
Que vous ne puissiez demeurer
Plus calmes que de petits rats ?

Patience, patience, poupées !
On dirait que voici des mois
Que vous n'avez rien mangé.
Hier, n'ai-je pas partagé
Mon gros nougat avec vous trois ?
Heureusement que notre chat
Dédaigne cake et chocolat :
Vous lui videriez son écuelle
Derrière mon dos, péronnelles !

Maurice Carême ("Fleurs de Soleil" - Editions Ouvrières)



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Commentaires
A
Merci
S
Je l'ai adoré elle est calme douce et charmante B. Braveau
A
Merci pour ce texte de Maurice Carême
A
la dînette<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Patience, patience, poupées !<br /> <br /> Je ne puis servir à la fois<br /> <br /> Des gâteaux et du chocolat.<br /> <br /> Comme vous, je n'ai que dix doigts.<br /> <br /> Vous ai-je si mal élevées<br /> <br /> Que vous ne puissiez demeurer<br /> <br /> Plus calmes que de petits rats ?<br /> <br /> <br /> <br /> Patience, patience, poupées !<br /> <br /> On dirait que voici des mois<br /> <br /> Que vous n'avez rien mangé.<br /> <br /> Hier, n'ai-je pas partagé<br /> <br /> Mon gros nougat avec vous trois ?<br /> <br /> Heureusement que notre chat<br /> <br /> Dédaigne cake et chocolat :<br /> <br /> Vous lui videriez son écuelle<br /> <br /> Derrière mon dos, péronnelles !
A
Thank you. I like too Maurice Carème poetry.
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