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1 mai 2008

le féminin des autres - Guatemala - Amérique Centrale



2 GUATEMALA

langue espagnole

Le territoire des Mayas occupe essentiellement le sud du Mexique et le nord du Guatemala et du Belize. La langue la plus parlée par les mayas est le quiché (maya quiché) et l'espagnol, mais il existe d'autres langues suivant les régions.
Les Mayas d'aujourd'hui sont agriculteurs et artisans, mais nombre d'entre-eux ont quitté leur territoire d'origine pour les grandes villes du Guatemala et du Mexique.

Deux adresses pour ceux qui voudraient en savoir davantage : l'historique et la civilisation Maya sur Wikipedia ; et le site ami JSE2 pour des techniques textiles et des actions solidaires (On trouvera facilement de très nombreux autres sites).
   Pour se familiariser avec la langue maya (et l'espagnol), on trouvera des textes et quelques éléments lexicaux ici, et même
des cours de maya, avec le son ! : http://www.lexilogos.com/maya_langue_dictionnaire.htm

Humberto Ak’abal, né en 1952, est un poète Maya du Guatemala. Les Mayas représentent plus de la moitié de la population de ce pays, mais c'est un peuple qui lutte pour son existence et sa culture (300 000 indiens mayas ont été tués dans les années 80). On trouvera ICI  et  ici sur le blog, d'autres petits poèmes de cet auteur.

"La justicia no habla en lengua de indios,
la justicia no desciende a los pobres,
la justicia no usa caites*,
la justicia no camina descalza
por caminos de tierra ..."

" La justice ne parle pas la langue des indiens,
la justice ne descend pas chez les pauvres,
la justice ne porte pas de caites*,
la justice ne marche pas pieds nus
sur les chemins de terre..."

* Les caites sont les sandales des indiens mayas

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langue maya

Le territoire des Mayas occupe essentiellement le sud du Mexique et le nord du Guatemala et du Belize. La langue la plus parlée par les mayas est le quiché (maya quiché) et l'espagnol, mais il existe d'autres langues suivant les régions.
Les Mayas d'aujourd'hui sont agriculteurs et artisans, mais nombre d'entre-eux ont quitté leur territoire d'origine pour les grandes villes du Guatemala et du Mexique.

Source de la présentation et des poèmes de Briceida Cuevas Cob : http://www.adamantane.net/

"Briceida Cuevas Cob est née en 1969.C'est une des figures principales de la littérature contemporaine en langue maya yucatèque, une des langues aujourd’hui les plus parlées de la famille maya (env. 800000 locuteurs1). Briceida Cuevas Cob est originaire de Tepakán, petit village où elle vit encore, situé près de Calkini dans l’état du Campeche au Mexique. Cette région est un foyer séculaire d’une tradition écrite maya.
Briceida Cuevas Cob part de situations et d’objets quotidiens, avec les- quels elle nous éblouit et nous secoue. « Les objets sont prétexte pour dire ce qui nous fait mal, ou ce qu’on ne peut pas aller crier dans les rues, ou ce qui nous plaît. »
C’est précisément par son caractère quotidien, de proximité, intérieur, que la dénonciation des conditions d’injustice que son peuple subit prend chair et nous implique."

Teche yan a bin tu najil xook
baale yan a sut ta taamaj,
ta yalanaj,
ka’ boon yétel k’uxub u chun u nak’ ka’,
ka’ u leedz a sak píik u yaak’ sabak,
ka’ u p’ul yétel u yik’ a sak ol p’ulus-k’aak’,
ka’ u ch’op a uich u k’ak’al yal u k’ab buudz,

Tu iras à l’école
mais il te faudra regagner ta maison,
ta cuisine, que tu y peignes de roucou le ventre de la pierre à moudre
que la langue de la suie lèche ton jupon blanc
que tu gonfles le feu de l’air de tes poumons
que t’aveuglent les doigts fins de la fumée ...

Briceida Cuevas Cob (Extrait de "A Yaax tup", "Ta première boucle d’oreille")

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In k’abae

tikín ot’el,
chi’il chi’ u chi’chi’al u chá’acha’al tumén u dzay máako’ob,
Dzok in pitik u nóok’il in k’aba’
je bix u podzikúbal kan tu xla sóol.


Mon nom,
peau desséchée,
mordu de bouche en bouche,
mastiqué par les crocs de l’homme.
J’ai débarrassé mon nom de ses habits
comme le serpent se défait de sa vieille peau.


Briceida Cuevas Cob (Extrait de "In k’aba’", "Mon nom")

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Sajkil

Ban yéetel bin k-alkabch’int sajkil ua mina’an tunich.
Bin konk k-k’ajch’inti k’anche tu yóok’ol
ua take k’ancheboob sajkoob ti’o.
Bin ua k-k’oy k-ich u tial k-ch’inik.
Kun ua ku ch’áik ku kapik tu jójochil u yich ku k’ajoltikoone.
¡Bix konk k-k’ubentike k-pixán
dzok u puudzul jak’an yol ti’ to’ono!

La peur

Comment chasserions-nous la peur s’il n’y avait pas de pierres ?
Comment lui lancer des chaises
si même les chaises ont peur d’elle ?
Faut-il s’arracher les yeux pour les lui jeter ?
Et si elle les prenait, les enfonçait dans ses orbites et nous reconnaissait ?
Comment lui livrer notre âme
si elle a fui, de nous épouvantée ?

Briceida Cuevas Cob (Du recueil "U yok’ol awat pek’" "La complainte du chien")

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Un texte uniquement traduit en français, extrait de  "Chant triste de la femme maya" :

Chant triste de la femme maya (extraits des 2 premières parties sur 3)

1. Chant triste de la femme maya dont la mère vient de mourir

Hé’iiiiiiiiiin, hé’iiiiiiiiiin,
ma chère mère,
Est-ce la nuit qui tend sur mes yeux
le plus long des cauchemars
ou est-il vrai que ton corps s’est raidi,
comme le petit ramier
pour ne plus jamais voler ?
[...]
Où vas-tu prunelle de mes yeux ?
Où vas-tu clarté de ma vue ?
Pourquoi m’abandonnes-tu dans l’obscurité de la nuit ?
[...]
Si une fois j’ai blessé tes yeux de mon arrogance,
pardonne moi mère, je t’en prie pardonne moi.
Si une fois j’ai blessé la douceur de tes oreilles de mes paroles impures,
pardonne moi femme mère, je t’en prie pardonne moi.
[...]

2. Chant triste de la femme maya dont on emmène la mère à enterrer

Hé’iiiiiiiiiin, hé’iiiiiiiiiin.
ma belle petite mère,
hier à cette heure tu parlais gaiement avec moi
vifs étaient tes yeux,
vif ton esprit ;
tu mangeais avec moi.
Maintenant,
nous avons pris le chemin sur lequel je vais te quitter.
[...]
Ma chère mère,
tu t’en vas,
tu m’abandonnes avec la douleur de mon coeur.
Mais que dira mon âme
demain lorsqu’elle ne verra plus ton visage ?
Demain lorsqu’elle verra ton hamac seul suspendu ?
Demain, lorsqu’elle verra tes vêtements vides de ton corps ?
Demain, lorsqu’elle verra tes sandales vides de tes pieds ?
Hé’iiiiiiiiiin, hé’iiiiiiiiiin.

Que dira le soleil
quand il se glissera sous la porte pour baiser tes pieds
et que tu n’es pas là ?
Hé’iiiiiiiiiin.
Que diront tes poules
lorsqu’elles t’appelleront pour ramasser leurs oeufs
et que tu n’es pas là ?
Hé’iiiiiiiiiin.
Que diront tes dindons
lorsque, puissants coureurs, ils se précipiteront pour engloutir leur
ration
dans le creux de ta main
et que tu n’es pas là ?
Hé’iiiiiiiiiin.
Et que dira le soir
lorsqu’il s’arrêtera devant la porte pour caresser ton front
et que tu n’es pas là ?
[...]

Briceida Cuevas Cob (Extrait de "U ok’om k’ay maya’ ko’lel", "Chant triste de la femme maya").



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