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1 mai 2008

féminin des autres - Amérique du Nord - Québec, Amérindiens

CANADA (QUÉBEC)

voir également la catégorie PRINT POÈTES 2010 : DES FEMMES POÈTES

Anne Hébert (1916-2000) est une poète francophone du Québec.

La page blanche

La page blanche
Devant moi
N’espère que toi
Sur la feuille nue

Lisse neigeuse à perte de vue
Belle page étale
Ne vient que la finesse de tes os
Subtile apparition

Grand squelette debout
En filigrane gravé
Au bout de mes doigts
Sur la transparence du jour.
 

Anne Hébert

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La neige

La neige nous met en rêve
sur de vastes plaines,
sans traces ni couleur

Veille mon coeur,
la neige nous met en selle
sur des coursiers d'écume

Sonne l'enfance couronnée,
la neige nous sacre en haute-mer,
plein songe,
toutes voiles dehors

La neige nous met en magie,
blancheur étale,
plumes gonflées
où perce l'oeil rouge de cet oiseau.

Mon coeur,
trait de feu sous des palmes de gel
file le sang qui s'émerveille.

Anne Hébert

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Il y certainement quelqu'un ...

Il y a certainement quelqu'un
Qui m'a tuée
Puis s'en est allé
Sur la pointe des pieds
Sans rompre sa danse parfaite.

A oublier de me coucher
M'a laissée debout
Toute liée
Sur le chemin
Le coeur dans son coffre ancien
Les prunelles pareilles
A leur plus pure image d'eau

A oublié d'effacer la beauté du monde
Autour de moi
A oublié de fermer mes yeux avides
Et permis leur passion perdue.
 

Anne Hébert

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Rencontre

L’homme qui marche dans la nuit
Brille à travers ses larmes
Comme un feu sourd dans le brouillard
Halo du prisme autour de ses épaules
L’ombre portée de son coeur à ses pieds.

Anne Hébert

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Hélène Dorion est une poète du Québec, née en 1958.

On peut très bien vivre ...

On peut très bien vivre
sans rien d'autre que ces tendresses journalières :
une carte postale dans la boîte, un bruit de vague
le bleu sur la plaine, les mots d'un poème.
L'univers réduit à peu d'attaches
au trajet ordinaire
de sa propre mort.

On peut très bien n'être qu'une aventure d'atomes
et de questions dérisoires.

Hélène Dorion

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La terre, l'univers

La terre, l'univers
Quelques traits sur le mur de la grotte
les couleurs de la bête
la forme visible de la vie;
en ce mouvement le monde a commencé.
Par le silence et la nuit
la gravité du noir, la terre
dans les mains qui tâtonnent;
par les galets, l'eau, les fruits
l'oiseau secouant l'espace
et le bruit des pas incertains
nous avons commencé.
Lumières éteintes, portes refermées
au bout de l'horizon, le monde
ne tenait qu'à un fil.

Hélène Dorion ("Les murs de la grotte" - éditions la Différence, 1998)

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Félix Leclerc est un poète et un auteur-compositeur-interprète du Québec.  

Chanson de femme d'autrefois et d'aujourd'hui

Tu t'absentais un jour et je voulais mourir
J'épiais les passants, je n'étais que soupir
Enfin je te voyais sur la route venir
Femme jeune, j'étais dehors pour t'accueillir

Après quelques saisons, tu t'absentais un an
Tu me téléphonais, m'envoyais de l'argent
J'essayais de comprendre, je savais qu'un beau soir
Sans trop le désirer, tu reviendrais pour voir

Si tes enfants sont là, quelle affreuse morale
Tes enfants sont partis, ils ne t'ont pas connu
J'ai des dettes, des deuils et je me porte mal
Qui est cet étranger à ma porte venu ?

Tu es mort mon amour, emporté par le vent
C'était un pionnier, disait-on, un géant
J'ai oublié tes mains, ton rire et ton visage
Ton nom est déserteur dans mon âme, chère image

Veuve heureuse aujourd'hui
Voilà ce que je suis

Félix Leclerc

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Lorsque la famille ...

Lorsque la famille était réunie à table, et qui la soupière fumait, maman disait parfois :
" Cessez un instant de boire et de parler".
Nous obéissions.
Nous nous regardions sans comprendre, amusés.
"C'est pour vous faire penser au bonheur, ajoutait-elle."
nous n'avions plus envie de rire ...

Félix Leclerc

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Gilles Vigneault est un autre poète et auteur-compositeur-interprète du Québec. 

Je n'ai pas cessé de t'aimer

Dans la nuit des jours sans paroles
Dans l'ennui des projets fermés
Et l'oubli des mots qui consolent
Je n'ai pas cessé de t'aimer

Au beau jeu d'un autre langage
Quelques mots de vous m'ont charmé
Chacun vient avec son bagage
Je n'ai pas cessé de t'aimer

Au carreau glacé de décembre
Aux vergers pleins du mois de mai
Même au lit défait dans la chambre
Je n'ai pas cessé de t'aimer

Au jardin secret des tendresses
Dans les fleurs qu'amour a semées
Tant de fruits nouveaux m'intéressent
Je n'ai pas cessé de t'aimer

Je n'ai pas fini de t'aimer

Gilles Vigneault

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Berceuse pour Marion

Pour Marion qui sommeille
Le faiseur de rêves est prêt
Un grand navire appareille
Pour des rivages secrets
Moussaillon Marion
Va faire un joli voyage
Marion moussaillon
Fend le rêve, nous veillons

Mais quand Marion s'éveille
Le lait du soleil est chaud
Raconte-nous les merveilles
Des îles de ton dodo
Sourions Marion
Maman et papa t'écoutent
Sourions Marion
Nous t'écoutons, les yeux ronds

Gilles Vigneault

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Lynda lemay est une québécoise poète, "auteure-compositrice" et interprète de ses textes, ironiques et tendres.

Une mère

Une mère
Ca travaille à temps plein
Ca dort un œil ouvert
C’est d’garde comme un chien
Ca court au moindre petit bruit
Ca s’lève au petit jour
Ca fait des petites nuits.
C’est vrai
Ca crève de fatigue
Ça danse à tout jamais une éternelle gigue
Ça reste auprès de sa couvée
Au prix de sa jeunesse
Au prix de sa beauté.

Une mère
Ca fait ce que ça peut
Ca ne peut pas tout faire
Mais ça fait de son mieux.

Une mère
Ca calme des chamailles
Ca peigne d’autres cheveux que sa propre broussaille.

Une mère
C’est plus comme les autres filles
Ca oublie d’être fière
Ca vit pour sa famille

Une mère
Ca s’confie nos bercails
C’est pris comme un noyau dans l’fruit de ses entrailles

Une mère
C’est là qu’ça nous protège
Avec les yeux pleins d’eau
Les cheveux pleins de neige

Une mère
A un moment, ça s’courbe,
Ca grince quand ça s’penche
Ca n’en peut plus d’être lourde
Ca tombe, ça se brise une hanche
Puis rapidement, ça sombre
C’est son dernier dimanche
Ca pleure et ça fond à vue d’oeil
Ca atteint la maigreur des plus petits cercueils
Oh, bien sûr, ça veut revoir ensemble
Toute sa progéniture entassée dans sa chambre
Et ça fait semblant d’être encore forte
Jusqu’à c’que son cadet ait bien r’fermé la porte.

Et lorsque, toute seule ça se retrouve
Ça attend dignement qu’le firmament s’entrouvre
Et puis là, ça se donne le droit
De fermer pour la première fois
Les deux yeux à la fois.

Une mère
Ca n’devrait pas partir
Mais on n’y peut rien faire
Mais on n’y peut rien dire.

Une mère …

Linda Lemay

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Mes chemins à l'envers

Après avoir volé
Et fait un tour du monde complet
Après avoir fouillé
Le coeur de tous les hommes secrets
Après avoir traîné mes semelles
Sur les montagnes les plus belles
C'est ici que je reviendrai

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerais mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête de de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence et que tout finit
Que tout finit

Après m'être grisée
De poésie les plus vibrantes
Après avoir goûté
Les épices les plus violentes
Et compris toutes les dentelles
Des langues les plus sensuelles
D'est ici que je reviendrais

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerai mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête de de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence
Et que tout finit

Après avoir crevé
Tous les mystères, toutes les frontières
Je referais mes chemins a l'envers

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerai mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête de de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence
Et que tout finit

Je reviendrai au bord
D'un fleuve que j'adore
Je déposerai mes yeux
Sur son grand ventre bleu
Ici les arbres ont des humeurs
Y changent de tête et de couleur
C'est ici qu'le gazon sent mon enfance
Que les merles font les plus grands nids
Oui c'est ici que tout commence
Et que tout finit
Que tout finit

Linda Lemay

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Michel Rivard (1879-1941) a écrit les paroles et composé la musique de cette chanson (chantée par "Beau Dommage") : 

La complainte du phoque en Alaska

Cré-moé, cré-moé pas
Quéqu' part en Alaska
Y a un phoque qui s'ennuie en maudit
Sa blonde est partie
Gagner sa vie
Dans un cirque aux États-Unis

Le phoque est tout seul
Y r'garde le soleil
Qui descend doucement sur le glacier
Y pense aux États
En pleurant tout bas
C'est comme ça quand ta blonde t'a lâché


Ça vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Ça fait rire les enfants
Ça dure jamais longtemps
Ça fait plus rire personne
Quand les enfants sont grands

Quand le phoque s'ennuie
Y r'garde son poil qui brille
Comme les rues de New York après la pluie
Y rêve à Chicago
À Marilyn Monroe
Y voudrait voir sa blonde faire un show

C'est rien qu'une histoire
J' peux pas m'en faire accroire
Mais des fois j'ai l'impression qu' c'est moé
Qui est assis sur la glace
Les deux mains dans la face
Mon amour est partie pis j' m'ennuie

Michel Rivard


INDIENS D'AMÉRIQUE DU NORD

Chants traditionnels et auteurs contemporains.

La tribu Creek, tribu indienne d'Amérique du Nord, occupait à l'origine une très grande partie des plaines des actuels états de Georgie et d'Alabama, aux États-Unis d'Amérique.

Chant Creek

Un homme a demandé : O'pa le hibou,
Ulules-tu quand vient la mort ?
O'pa le hibou répondit : Hoorooooo.
L'homme a demandé : O'pa le hibou,
Ulules-tu quand vient le mensonge ?
O'pa le hibou répondit : Hoorooooo,
L'époux a demandé : O'pa le hibou,
Ulules-tu quand viennent les pleurs de l'épouse ?
O'pa le hibou répondit : Hoo.
L'époux blessé a demandé :
J'entends au loin un soupir,
J'entends au loin un soupir.
O'pa le hibou répondit : C'est ta femme qui
Soupire dans les bras d'un autre.

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Les Iroquois, tribu indienne d'Amérique du Nord, qu'on appelle aussi Cinq-Nations (à l'origine) compteront en tout six nations amérindiennes de langues iroquoises vivant historiquement dans le nord de l'État de New York, aux États-Unis d'Amérique.

Chant Iroquois

Nous rendons grâces à notre mère la terre, qui nous soutient.
Nous rendons grâces aux rivières et aux ruisseaux qui nous donnent l'eau.
Nous rendons grâces à toutes les plantes qui nous donnent les remèdes contre nos maladies.
Nous rendons grâces au maïs et à ses soeurs les fèves et les courges, qui nous donnent la vie.
Nous rendons grâces aux haies et aux arbres qui nous donnent leurs fruits.
Nous rendons grâces au vent qui remue l'air et chasse les maladies.
Nous rendons grâces à la lune et aux étoiles qui nous ont donné leur clarté après le départ du Soleil.
Nous rendons grâces à notre grand-père Hé-no, pour avoir protégé ses petits-enfants des sorcières et des reptiles, et nous avoir donné sa pluie.
Nous rendons grâces au Soleil qui a regardé la terre d'un oeil bienfaisant.
Enfin, nous rendons grâces au Grand Esprit en qui s'incarne toute bonté et qui mène toutes choses pour le bien de ses enfants.

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Plenty Coups (1848-1932) était le chef de la tribu des Crows, tribu amérindienne qui vivait historiquement dans la vallée du fleuve Yellowstone, et qui ont été déplacés par le gouvernement des États-Unis d’Amérique dans une réserve au sud du Montana. "Plenty Coups" signifie "beaucoup de coups, ou de victoires", surnom gagné contre les ennemis traditionnels des Crows, les Cheyennes, les Lakotas ou les Blackfeet.

Message d'adieu

Passent encore quelques soleils, et on ne nous verra plus ici.
Notre poussière et nos ossements se mèleront à ces prairies.
Je vois comme dans une vision, mourrir la lueur de nos feux du conseil, leurs cendres devenues froides et blanches.
Je ne vois plus s'élever les spirales de fumée au-dessus de nos tentes.
Je n'entends plus le chant des femmes préparant le repas.
Les entilopes ont fui ; les terres des bisons sont vides.
On n'entend plus que la plaite des coyottes.
La "médecine" de l'homme blanc est plus forte que la nôtre ;
le cheval de fer s'élance sur les pistes du bison.
Il nous parle à travers son "esprit qui murmure"(le telephone).
Nous sommes comme des oiseaux à l'aile brisée.
Mon coeur est froid au-dedans de moi.
Mes yeux se troublent ! Je suis vieux.

Plenty Coups, en 1909

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Éléonore Sioui est une écrivaine contemporaine du Québec, d'origine Amérindienne huronne-wendate, à qui on a imposé la langue française. Elle veut "donner la parole à celles qui se sont tues", et pratique la langue française à sa manière, nous rendant sa culture accessible..

* La mer

Je ramasse tout près d'elle*
Toutes sortes d'herbes
Et j'en fais des bouquets
Pour offrir à ceux
Qui peut-être
Viendront m'aimer.

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Le cœur de l’Amérindien

Le cœur de l’Amérindien
Renferme l’essence
Les larmes, les sourires
De l’âme de la Terre Mère
Fécondée du Soleil
D’un bruissement de l’esprit
Encerclant son peuple
Dans sa Re-naissance

Éléonore Sioui ("Andatha") Andatha signifie : 'Là où tout converge"

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Les hurons sont riches (Oukihouen Wendat)

En l'Amérindien
Sont contenus
Les larmes, les sourires et les cris
De l'âme de la terre-mère
Parce qu'enfanté par elle
Fécondée du soleil
Dans un bruissement de l'Esprit
Encerclant ses frères
Dans sa re-naissance.

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Obedjiwan

Obedjiwan
La ouate
De tes neiges
Sans fin
Renferme
Les glaçons
Aigus
Argentés
Des sanglots
Perdus.

Éléonore Sioui

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Gilles Hénault (1920-1996). C'est (selon Paul-Marie Lapointe dans son ouvrage "Poètes québécois"), un "québécois rouge, abénaki, maya, nègre de Birmingham".

Ce premier texte n'est pas vraiment dans le thème du féminin, mais il peut compléter, par sa poésie documentée, d'autres poèmes de cette catégorie.

Je te salue

Peaux-rouges
Peuplades disparues dans la conflagration de l’eau de feu et des tuberculoses
Traquées par la pâleur de la mort et des Visages-Pâles
Emportant vos rêves de mânes et de manitou
Vos rêves éclatés aux feux des arquebuses
Vous nous avez légué vos espoirs totémiques
Et notre ciel a maintenant la couleur des fumées de vos calumets de paix.

Nous sommes sans limites
Et l’abondance est notre mère.
Pays ceinturé d’acier
Aux grands yeux de lacs
A la bruissante barbe résineuse
Je te salue et je salue ton rire de chutes.
Pays casqué de glaces polaires
Auréolé d'aurores boréales
Et tendant aux générations futures
L'étincelante gerbe de tes feux d'uranium.
Nous lançons contre ceux qui te pillent et t'épuisent
Contre ceux qui parasitent sur ton grand corps d'humus
et de neige
Les imprécations foudroyantes
Qui naissent aux gorges des orages.

J'entends déjà le chant de ceux qui chantent :
Je te salue la vie pleine de grâces
le semeur est avec toi
tu es bénie par toutes les femmes
et l'enfant fou de sa trouvaille
te tient dans sa main
comme le caillou multicolore de la réalité.

Belle vie, mère de nos yeux
vêtue de pluie et de beau temps
que ton règne arrive
sur les routes et sur les champs
Belle vie
Vive l'amour et le printemps.

Gilles Hénault ("Signaux pour les voyants, poèmes, 1941-1962" - éditions de l'Hexagone, 1972)

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Miroir transparent

L’amour est plus simple qu’on le dit
Le jour est plus clair qu’on le croit
La vie est plus forte que la mer
La poésie coule dans la plaine
où s’abreuvent les peuples.

L’absence est un glacier
L’hiver de l’amour nous fait un cœur très sec
Mais que viennent deux ou trois flèches de soleil
Un seul printemps debout sur la montagne de neige
Et refleurira la simplicité des temps sur les tempes
Des doigts entrelacés au-dessus des ruisseaux du cœur.

Gilles Hénault ("Signaux pour les voyants, poèmes, 1941-1962" - éditions de l'Hexagone, 1972)



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