Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
lieu commun
2 janvier 2009

Poètes de LANGUE ITALIENNE - Italie - Cesare Pavese

Paysages d'Europe

Italie

- - - - - - - - - - - - - - - -

Cesare Pavese (1908-1950), est un romancier et poète italien, auteur en particulier du roman "Le bel été", en 1940. Le fil ténu qui le liait à la vie était fait d'amour et de désamour : "La mort viendra et elle aura tes yeux" est son dernier recueil poétique, par lequel il exprime le choix de sa mort. Cet ouvrage est paru en 1951, un an après sa disparition.
Autres recueils : "Le métier de poète" (1934) ; "Travailler fatigue" (1936) ; "Le métier de vivre" (de 1930 à 1940).

"Ici sur la hauteur, la colline n’est plus cultivée.
Il y a les fougères, les roches dénudées et la stérilité.
Le travail ne sert à rien ici ..."

[...]

---

Le parti pris du blog de rester dans le thème du paysage retire de ce texte, avec les passages supprimés, l'essentiel de l'interrogation sur le sens de l'existence, qu'exprime Pavese à travers le personnage de "l'homme seul", terriblement seul dans la Nature. Il faudra se reporter au texte intégral, dans l'édition en Poésie/Gallimard qui réunit deux recueils majeurs de l'auteur.


L'étoile du matin *

La mer est encore sombre, les étoiles vacillent
quand l’homme seul se lève. Une tiédeur d’haleine
s’élève de la rive, où la mer a son lit,
et apaise le souffle. C’est l’heure maintenant
où rien ne peut arriver.

[...]

L’eau murmure tranquille, nocturne.
L’homme seul a déjà allumé un grand feu de branchages
et regarde le sol qui rougeoie. Bientôt la mer sera
elle aussi comme le feu, flamboyante.
[...]

Lasse dans le ciel, pend
une étoile verdâtre que l’aube a surprise.
Elle voit la mer sombre et la tache du feu
et près d’elle, pour faire quelque chose, l’homme qui se réchauffe ;
elle voit, puis tombe de sommeil entre les monts obscurs
où est un lit de neige.

[...]

Cesare Pavese, 1935-36 ("Travailler fatigue", sixième section : Paternité - éditions Solaria, Florence, 1936 - réédité en Poésie/Gallimard : "Travailler fatigue", suivi de "La mort viendra et elle aura tes yeux", traduction de Gilles de Van, 1979)
 

--------------

Lo steddazzu *

L’uomo solo si leva che il mare è ancor buio
e le stelle vacillano. Un tepore di fiato
sale su dalla riva, dov’è il letto del mare,
e addolcisce il respiro.

[...]

Notturno è il sommerso sciacquio.
L’uomo solo ha già acceso un gran fuoco di rami
e lo guarda arrossare il terreno. Anche il mare
tra non molto sarà come il fuoco, avvampante.

[...]

Pende stanca nel cielo
una stella verdognola, sorpresa dall’alba.
Vede il mare ancor buio la macchia di fuoco
a cui l’uomo, per fare qualcosa, si scalda;
vede, e cade dal sonno tra le fosche montagne
dov’è un letto di neve.

[...]

Cesare Pavese ("Lavorare stanca"- "Travailler fatigue")

* L'auteur a écrit ce poème, “Lo steddazzu” pendant l'hiver 1935, en Calabre. En dialecte calabrais, “steddazzu”, ou "stiddazzu" signifie “grosse étoile”, et désigne en général la planète Vénus, et la forte luminosité que lui donne le Soleil, prise pour la première étoile du matin.


retour au sommaire paysage, textes traduits en français ? cliquez ICI



Publicité
Commentaires
Publicité