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2 janvier 2009

Poètes du continent ARCTIQUE et du Grand Nord - Inuits

Paysages du Grand Nord

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Inuits

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livre_po_mes_eskimo_PEVLes Inuits vivent dans les régions arctiques de la Sibérie, paysages de neige, de glace et de toundra, de l'Amérique du Nord (l'Alaska, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Québec, le Labrador) ainsi que du Groenland (cette île, la plus étendue de la Terre après l'Australie, est un territoire autonome rattaché au Danemark).
Les Eskimo (ou "esquimaux") préfèrent qu'on les nomme "Inuits" (pluriel du mot "Inuk", qui signifie "l'homme par excellence").
En 1935 et 1936, à l'est du Groenland, l'explorateur Paul-Émile Victor a  collecté des récits, des chants et des poèmes traditionnels, réunis sous le titre "Poèmes eskimo" (Seghers jeunesse - 2005).

Le corbeau

Je suis montée sur le rocher
Sur le rocher de Krartoudouk*.
Comme un corbeau est ce rocher
Comme un corbeau posé sur le terre.
Derrière ce rocher j'ai vu les glaces
J'ai vu les glaces jusqu'au loin
Et je me suis assise sur ce rocher
Qui a l'air d'un corbeau.

poème anonyme (Krartoudouk* = corbeau)

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Je tremble de joie (titre proposé)

Le grand flux de l'océan me met en mouvement,
il me fait flotter.
Je flotte comme l'algue à la surface des eaux.
La voûte céleste m'agite
et l'air puissant agite mon esprit
et je me jette dans la poussière.
Je tremble de joie.

Chant inuit (dans "Paroles de bonheur" - Albin Michel)

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Qu'est-ce que je te promets ?

Qu'est-ce que je te promets ?
Des cieux brillants et clairs
C'est ce que je te promets.

poème anonyme

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Comment l’eau a commencé à jouer

L’eau voulait vivre,
elle alla voir le soleil
et revint en pleurant.

L’eau voulait vivre
Elle alla voir les arbres,
ils brûlèrent, ils pourrirent,
elle revint en pleurant.

L’eau voulait vivre
Elle alla vers les fleurs elles fanèrent,
elle revint en pleurant.

Jusqu’à n’avoir plus de larmes,
gisant au profond de toutes les choses
entièrement épuisée entièrement claire.

poème anonyme

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La plupart des Inuit maîtrisent la langue anglaise :

And yet there is only
One great thing,
The only thing:
To live to see in huts and journeys
The grest day that daws
And the little light that fills the world.

Kibkarjuk
(Cité par John Robert Colombo dans  " The poems of the Inuit" 1981)

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Traduction :

Et cependant il y a
une grande chose,
la seule grande chose :
Vivre pour voir dans nos huttes et nos voyages
le grand jour qui se lève
et la petite lumière qui remplit le monde.

Kibkarjuk

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Dans son étude "Réflexions sur une Iitterature orale : Les "chants" des anciens Eskimos", l'auteur, le linguiste chercheur Pierre Léon, de l'Université de Toronto, rapporte le texte qui suit, parmi d'autres chants ou poèmes des Eskimos du Canada.

Il précise : "il semble qu'il y ait trois categories de chants. La premiere serait constituee d'un fonds traditionnel, que toute la communaute se partage, la seconde d'improvisations personnelles et la troisieme de poemes de type professionnel- presque toujours ceux des angakoks, chamanes des groupes. [...] L'angakok compose [...] des chants pour toutes les grandes circonstances de la vie, les bonnes et les mauvaises. Il chante la misère, la faim, le froid, la peur, la famine et la mort. Il chante aussi la joie du chasseur, celle de la ripaille, les fêtes du printemps, les joutes, les concours de chants (poèmes) et de Katajjait (chants de gorge). [...]
Orpingalik, l'un des grands monstres sacrés de la poesie netsilike est l'auteur de toute une série de chants épiques qui retracent la genèse de l'univers eskimo. Ainsi la création du monde"
:

La terre etait là avant les hommes
Les tout premiers hommes sont sortis
De la terre
De la terre
Tout est sorti de la terre
Meme le caribou

Un jour les enfants ont poussé
Hors de la terre
Tout comme les fleurs....

Orpingalik (Cité par Pierre Léon dans  "Réflexions sur une Iitterature orale : Les "chants" des anciens Eskimos" 1981) - Ouvrage de Pierre Léon sur les chants et poèmes des Inuits du Canada : "Chants de la Toundra" (La Découverte, 1985)


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