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lieu commun
4 janvier 2009

Poètes d'OUTRE-MER- Saint-Barthélémy - Saint-Martin

Polynésie française - Saint-Barthélémy et Saint-Martin  

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carte_Saint_Barth_Saint_Martin

Saint-Barthélémy (ou Saint-Barth, pour les familiers et les touristes), et Saint-Martin, distantes d'une vingtaine de kilomètres, sont deux petites îles des Petites Antilles, au nord-ouest de la Guadeloupe.

Quand on débarque dans le port de Gustavia ou qu'on atterrit à l'aéroport Saint-Jean de Saint-Barth, on réalise combien d'efforts il faut faire (c'est la même chose à l'île Maurice, à Tahiti, en République Dominicaine, etc), pour sortir de la bulle touristique, qui protège le visiteur de la culture, et même de la vie quotidienne des autochtones. La plage de sable blanc vue du transat sur l'horizon bleu total, le buffet à volonté, et même la piscine pour les réfractaires à un Océan trop commun...
... alors la poésie ... en dehors des cartes postales et des formules répétées sur les coquillages de vitrine ...

 Jean-Marie Lédée, (1954-2009) est pourtant né à Saint Barthélemy. Mais comme la poésie ne paie pas, c'est à compte d'auteur qu"il a publié ses ouvrages, des romans et des recueils de poésie ("Réflexions d’un papivore illettré", essai poétique, en 2002, "Réalités utopiques" en 2005, et "Un nouveau souffle" en 2007), évidemment introuvables, même actuellement épuisés à La Case aux Livres, la librairie de Gustavia (la plus importante bourgade de l'île), au 9 de la rue de la République. Ajoutons qu"il est absent des anthologies, logique commerciale
Et voilà pourquoi on n'a pour le moment aucun texte de l'auteur à vous proposer. Mais on ne renonce pas ...
Si un lecteur de passage pouvait nous en confier un, de passage d'un poème ...

Au lendemain de la disparition de Jean-Marie Lédée, le poète martiniquais Raphaël Confiant (voir au paragraphe Martinique en page 1 de cette catégorie Outre-Mer) raconte sa rencontre avec l'auteur, et rapporte ce que Jean-Marie Lédée lui disait :
" [...] Un auteur saint-barth, ça ne fait pas sérieux aux yeux des éditeurs. A moins d’écrire un guide touristique, on ne vous lit pas, me dit-il un peu amer tout en me tendant le manuscrit de son sixième roman dans le secret espoir que je pourrais le faire publier. [...] Et sache aussi que nous, les St-Barth, on n’a rien à voir avec les Blancs-France. Ha-ha-ha ! D’ailleurs puisque tu dis vouloir revenir, évite surtout la haute saison, quand la baie de Gustavia est encombrée de yatchs de milliardaires. Ah, on ne crache pas sur cette manne ! Elle profite à beaucoup de St-Barth, mais on n’en devient pas pour autant milliardaires à notre tour [...]"
Raphaël Confiant précise : En fait, à St-Barth, deux mondes se côtoient. Celui des riches étrangers et le vrai, celui des natifs, des descendants de Bretons dont une partie parle le créole guadeloupéen et l’autre une manière de patois français, énigme linguistique qui, à ma connaissance, n’a pas été résolue à ce jour.
 [...] Son  écriture appliquée  [l'écriture de Jean-Marie Lédée], faite de pleins et de déliés, me rappelle celle que nous forçait à adopter, à coups de baguette sur la pointe des doigts, nos maîtres d’école dans les années 50-60. Cette écriture me parlera toujours de celui qui devint, en peu de jours, un ami-frère.
Nous nous connaissions par téléphone depuis des lustres et voici que nous nous rencontrions de visu et que nous nous découvrions des goûts communs dans pas mal de domaines [...] .
Je ne doute pas que les proches amis de Jean-Marie Lédée s’emploieront à faire vivre sa mémoire et surtout à republier ses livres, lui, l’écrivain de son île heureuse. J’espère que la Collectivité de St-Barth ne se contentera pas de baptiser une rue de son nom. En Martinique, il existe des rues, voire des écoles, Vincent Placoly ou Xavier Orville, mais les ouvrages de ces deux éminents auteurs sont introuvables en librairie ! Et cela depuis des années…"

texte attendu, mais rien à l'horizon de Saint-Barth pour le moment ... on guette

Jean-Marie Lédée (à venir)

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Georges Cocks dont le nom fait songer à celui d'un vieil aventurier explorateur, est un jeune poète, puisqu'il est né en 1975 sur l'île de Saint-Martin (qu'il quitte à 6 ans pour la sœur Guadeloupe voisine). Après un premier ouvrage, "Kala-Pani" (Comédie théâtrale dramatique), écrit en 2003 mais édité seulement en 2009, il publie "Lettres et Aquarelles"  en décembre 2010, ouvrage de poésies illustrées, comme son nom l'indique. Autres ouvrages : en janvier 2010 "Carnet de route - Voyage en Afrique", et en juin 2010 "Souvenirs d'antan de la Guadeloupe". On retrouve sur son site des éléments de bio et de bibliographie, ainsi que les deux premiers poèmes qui suivent. Le troisième, Éléphants du Sanaga, est directement emprunté au recueil référencé :  

Les barques amoureuses
 
Couchées, à l’ombre d’une cocoteraie sur le sable blanc ;
David et Marie font bronzer leur teint chatoyant,
Nues, elles se plaisent dans ce petit paradis des Saintes,
Triste quand même, de ne pas pouvoir s’offrir une étreinte.

Souvent séparée entre deux mers, loin de leur nid d’amour,
Un petit poisson volant les rassure, tour à tour;
Chaque jour, quand il saute par-dessus la ligne d’horizon,
Il risque de retomber entre deux gigantesques fanons.

Chaque jour, quand elles rentrent, toutes dégoulinantes de sueur,
Elles admirent à travers les palmes, le mélange des couleurs,
Un feu d’artifice, comme une parade nuptiale,
Un couchant radieux, où les grillons ouvrent déjà le bal.

Georges Cocks ("Lettres et Aquarelles", éditions "Books on demand", décembre 2010) - 29 €, en édition limitée, et n'oubliez pas que le prix du livre est fixe)

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Le rêve bleu
 
Le soleil se lève, il faut scruter l’horizon,
La radio, sans cesse épie les conversations,
Mais rien, juste un poisson frit pris dans les antennes,
Un grésillement, qui laisse la chance incertaine.

A chaque bruit de moteur le rideau est tiré,
Sous la bâche bleue on ne peut plus respirer,
Dieu, lui, ferme les yeux, mais les pilotes eux,
Accrochés au manche et la radio, passent aux aveux.

Il suffit d’une lame, et le rêve bleu,
Comme une ancre sans chaîne ne peut,
Trouver mieux que le fond de l’océan
Pour s’écraser rapidement et rouiller lentement.

Terre en vue ! Mais le ciel ne sera pas clément,
Ils viennent tous de perdre leur argent,
Des femmes avec leurs enfants se jettent à la mer,
Elles préfèrent mourir, que retourner à la misère.

Il fallait tenter le coup, même si le rafiot est vieux,
Dans ces cas là, la chance est souvent un destin malicieux,
Un bateau, chargé à craquer, prêt à couler,
Des hommes, toujours prisonniers
D’un rêve qui ne cesse de les tourmenter.

Georges Cocks ("Carnet de route - Voyage en Afrique", éditions "Books on demand", janvier 2010), à se procurer auprès de l'auteur, à l'adresse du site indiquée plus haut, ou en le commandant chez votre libraire - 13 € - n'oubliez pas que le prix du livre est fixe !

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Éléphants du Sanaga
 
Au bord du fleuve Sanaga,
Un éléphanteau et sa mère
Ressentent aussi la misère,
Même si à l'orée du bois
Ils viennent brouter quelques feuilles
Et vont boire à cette eau grisâtre.

De deux ils passent à quatre,
Le troupeau se tient en éveil,
Mais à cette période de l'année
L'eau est aussi rare que l'or,
La sécheresse a tout balayé !
C'est la canicule dehors.

Georges Cocks ("Carnet de route - Voyage en Afrique")



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Commentaires
A
Merci Louisette d'avoir voyagé en Outre-Mer en notre Compagnie (Maritime bien sûr ;-)<br /> Je vais entreprendre le voyage au Québec que vous me conseillez.
L
Pages d'une amie, bonne continuation de ce blog.
L
Cergy Pontoise (France)<br /> Superbes poésies d'outre mer, visitez lzs pages d'une amie québécoise Vert pomme et Compagnie(poesies)
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