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5 juin 2007

À l'école avec Philippe Soupault

Philippe Soupault (1897-1990) est un poète surréaliste et un romancier. Il a appartenu au mouvement Dada avec Louis Aragon et André Breton.

Grammaire

Peut-être et toujours peut-être
adverbes que vous m'ennuyez
avec vos presque et presque pas
quand fleurissent les apostrophes

Et vous points et virgules
qui grouillez dans les viviers
où nagent les subjonctifs
je vous empaquette vous ficelle

Soyez maudits paragraphes
pour que les prophéties s'accomplissent
bâtards honteux des grammairiens
et mauvais joueurs de syntaxe

Sucez vos impératifs
et laissez-nous dormir
une bonne fois
c'est la nuit
et la canicule

Philippe Soupault  ("Poésies complètes" - Édit Guy Lévis Mano - 1937)
[Ce message d'août 2007 est antidaté pour le rangement]


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4 juin 2007

(page 3) - À l'école avec Claude Roy

Claude Roy (1915-1997), poète et romancier, a publié ce texte dans le recueil L’étonnement du voyageur 1987-1989 paru chez Gallimard en 1990. Il est l'auteur de nombreuses poésies pour les enfants. Quelques-unes sont présentes sur le blog : L’oiseau voyou - L'escargot matelot - C'est tout un art d'être canard - La clef des champs - Les manières du soleil.

Voici deux autres textes de celui qui a écrit :

"Le poète n’est pas celui qui dit
Je n’y suis pour personne.
Le poète dit
J’y suis pour tout le monde."

Claude Roy - extrait de la poésie "Le Poète" (dans  "Paroles des Poètes d’aujourd’hui")

Quand nous étions enfants (titre proposé)

Quand nous étions enfants, pour que les lignes soient parfaitement droites on nous donnait de beaux cahiers quadrillés.

Quel repos de poser les mots un à un sur leur chemin bien sage tracé droit sur la page. Même si on fait encore des fautes d'orthographe les mots sont là tranquilles assis comme des chats.

Un sujet, un verbe, un complément direct, et le papier réglé beau comme des rails de train.

Plus tard, on écrit sur du papier tout blanc qui ressemble à la vie qu'ont les grandes personnes. Elles sont libres de faire ce qu'elles veulent. Il n'y a pas de ligne pour bien ranger les mots.

Claude Roy  ("L’étonnement du voyageur")


L'enfant qui battait la campagne

Vous me copierez deux cents fois le verbe :
Je n'écoute pas. Je bats la campagne.

Je bats la campagne, tu bats la campagne,
Il bat la campagne à coups de bâton.

La campagne ? Pourquoi la battre ?
Elle ne m'a jamais rien fait.

C'est ma seule amie, la campagne.
Je baye aux corneilles, je cours la campagne.

Il ne faut jamais battre la campagne :
On pourrait casser un nid et ses oeufs.

On pourrait briser un iris, une herbe,
On pourrait fêler le cristal de l'eau.

Je n'écouterai pas la leçon.
Je ne battrai pas la campagne.

Claude Roy ("Enfantasques")

On pourra lire ICI une exploitation pédagogique de ce texte pour la création poétique, dans un CM2.


3 juin 2007

À l'école avec Luc Bérimont

Luc Bérimont (1915-1983), poète et romancier, a été un poète engagé. Dans la Résistance pendant la deuxième guerre mondiale, dans ses écrits poétiques, et dans la défense et la promotion de la poésie et de la chanson nouvelles, à l'image du poète-éditeur Pierre Seghers, qu'il a côtoyé.
Il a animé des émissions de radio pour faire connaître chanteurs et poètes (La Fine Fleur).
On peut trouver quelques textes de  Luc Bérimont chantés par Léo Ferré, Marc Ogeret ou Pierre Bertin. Ses poésies complètes sont en cours de parution (on attend le second tome) au Cherche midi Éditeur.

Voici une poésie autour de l'élève et de l'école. D'autres écrits de Luc Bérimont prochainement, dans la catégorie Des POÈTES et de la POÉSIE.

Entraînez votre mémoire avec ce texte :

Conjugaison de l’oiseauplume_blanche_blog

J’écris (à la pie)
J’écrivais (au geai)
J’écrivis (au courlis)
J’écrirai (au pluvier)
J’écrirais (au roitelet)
Écris ! (au sirli)
Que j’écrive (à la grive)
Que j’écrivisse (à l’ibis)
Écrivant (au bruant)
Écrit (au pipit)

Luc Bérimont ("La Poésie comme elle s'écrit"
textes réunis par Jacques Charpentreau - Editions Ouvrières
1979).
Ce message sera antidaté prochainement et déplacé dans la catégorie POÉSIES PAR THÈME : l'école.


Et puis une comptine :

Comptine

Pomme et poire
Dans l’armoire
Fraise et noix
Dans le bois
Plume et colle
Dans l’école
Sucre et pain
Dans la main
Et le faiseur de bêtises
Bien au chaud
Dans ma chemise

Luc Bérimont ("Comptines pour enfants d'ici")


2 juin 2007

À l'école avec Sophie Arnould

Sophie Arnould a publié plusieurs recueils de comptines (ouvrages récents : 101 comptines des quatre saisons - Bayard Jeunesse - 2001 ; Comptines de ma famille idem 2006).
En voici une, de comptine, sur le thème de l'école. On la retrouve dans : Petites comptines pour tous les jours (Nathan 1995), ouvrage collectif rassemblant des textes de divers auteurs.

La leçonlivre_pet_compt_tljours

"Coin, coin, coin,
C'est le pingouin ?"
"Non Gaspard,
C'est le canard !"

"Cui, cui, cui,
C'est la souris ?"
"Non Marion,
C'est l'oisillon !"

"Ouah, ouah, ouah,
C'est le boa ?"
"Non Martin
C''est le chien* !" passage rectifié*

"Et miaou,
C'est le hibou ?"
"Pas du tout,
C'est le matou !"

La leçon d'aujourd'hui
Est maintenant finie,
Demain nous apprendrons
À compter les moutons !

* "Ouah, ouah, ouah, / C'est le boa ? / Non Martin / C''est le chien !" ce passage est rectifié, merci à Michel de nous l'avoir signalé*

Sophie Arnould (dans "Petites comptines pour tous les jours")


2 juin 2007

A l'école avec Pierre Coran

Encore un ancien instituteur, décidément. Pierre Coran est né en 1934. Poète et romancier pour la jeunesse, la liste est longue de ses écrits. Des textes sont présents sur ce blog ( Paris blanc - Le chameau ...) mais voici ce qui se passe dans son école.

Le poisson rouge

Le poisson rouge
De mon école
A la rougeole.

Il ne veut pas
Que chacun voit
Ses boutons rouges.

Dès que l'eau bouge
Le peureux plonge
Sous une éponge.

Moi je connais
La vérité
Mais je me tais.

Le poisson sait
Que dans l'école
Je cache et colle

Mon chewing-gum
Sous l'aquarium.

Pierre Coran


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2 juin 2007

A l'école avec Maurice Carême

Encore Maurice Carême, direz-vous ... Oui, mais il a une excuse, c'était un instituteur. Suivons-le maintenant dans sa classe, aux temps anciens où l'on pouvait renverser l'encrier et inventer le monde dans les taches d'encre (quand on était un cancre et qu'on ne savait pas bien dessiner).

D'une bouteille d'encre

D'une bouteille d'encre
On peut tout retirer :
Le navire avec l'ancre,
La chèvre avec le pré,
La tour avec la reine,
La branche avec l'oiseau,
L'esclave avec la chaîne,
L'ours avec l'Esquimau.
D'une bouteille d'encre
On peut tout retirer :
Si l'on n'est pas un cancre
Et qu'on sait dessiner.

Maurice Carême ("La lanterne magique")


Ponctuations

- Ce n’est pas pour me vanter,
Disait la virgule,
Mais, sans mon jeu de pendule,
Les mots, tels des somnambules,
Ne feraient que se heurter.

- C’est possible, dit le point.
Mais je règne, moi,
Et les grandes majuscules
Se moquent toutes de toi
Et de ta queue minuscule.

- Ne soyez pas ridicules,
Dit le point-virgule,
On vous voit moins que la trace
De fourmis sur une glace.
Cessez vos conciliabules.
Ou, tous deux, je vous remplace !

Maurice Carême

Voir d'autres poèmes de Maurice Carême page 4.


2 juin 2007

À l'école avec Raymond Queneau

Raymond Queneau (1903-1976) est un poète surréaliste (exclu de ce mouvement en 1930), co-fondateur de l' Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle).

Il est l'auteur de Cent mille milliards de Poèmes, en 1961. Ce livre-objet est présenté ainsi par son auteur : « Ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre) ».
Cet ouvrage est réédité (Gallimard -1982).  On peut en avoir un aperçu actif ICI.
Raymond Queneau est aussi l'auteur de Zazie dans le métro (porté à l'écran en 1960 par Louis Malle), et d' Exercices de style (1947).

L’écolier

J’écrirai le jeudi* j'écrirai le dimanche*
quand je n'irai pas à l'école
j'écrirai des nouvelles j'écrirai des romans
et même des paraboles
je parlerai de mon village je parlerai de mes parents
de mes aïeux de mes aïeules
je décrirai les prés je décrirai les champs
les broutilles et les bestioles
puis je voyagerai j'irai jusqu'en Iran
au Tibet ou bien au Népal
et ce qui est beaucoup plus intéressant
du côté de Sirius ou d'Algol
où tout me paraîtra tellement étonnant
que revenu dans mon école
je mettrai l'orthographe mélancoliquement

Raymond Queneau ("Battre la campagne" - 1968)

* À l'école de Raymond Queneau, les écoliers se reposaient deux jours, le jeudi et le dimanche. Ce n'est que depuis 1972 que l'expression "la semaine des quatre jeudis" est devenue obsolète. On parle maintenant de la semaine de quatre jours, qu'il est question de généraliser ...peut-être. Les rythmes scolaires ? c'est une autre histoire ...


Un enfant a dit

Un enfant a dit
je sais des poèmes
un enfant a dit
chsais des poésies

Un enfant a dit
mon cœur est plein d'elles
un enfant a dit
par coeur ça suffit

Un enfant a dit
ils en savent des choses
un enfant a dit
et tout par écrit

Si l'poète pouvait
s'enfuir à tir-d'aile
les enfants voudraient
partir avec lui

Raymond Queneau ("L'Instant fatal")


2 juin 2007

À l'école avec Jules Supervielle

Jules Supervielle (1884-1960), poète partagé entre la Pampa uruguayenne où il est né, et la France, est resté à l'écart du grand mouvement surréaliste, pour une poésie du quotidien mystérieux.

Mathématiques

Quarante enfants dans une salle,
Un tableau noir et son triangle,
Un grand cercle hésitant et sourd
Son centre bat comme un tambour.

Des lettres sans mots ni patrie
Dans une attente endolorie.

Le parapet dur d'un trapèze,
Une voix s'élève et s'apaise,
Et le problème furieux
Se tortille et se mord la queue.

La mâchoire d'un angle s'ouvre.
Est-ce une chienne ? Est-ce une louve ?

Et tous les chiffres de la terre,
Tous ces insectes qui défont
Et qui refont leur fourmilière
Sous les yeux fixes des garçons*.

Jules Supervielle ("Gravitations" - 1925). *L'école de Supervielle n'était pas encore mixte.

2 juin 2007

À l'école avec Pierre Ruaud

Emprunté à Pierre Ruaud, s'il le veut bien (voir son site : http://loufoquerie.free.fr/), ce poème de rentrée :

Je voulais dans mon cartable

Je voulais dans mon cartable
Emporter mes châteaux de sable,
Mon cerf-volant, des coquillages
Et le portique de la plage.

Maman m’a dit :
"Ce n’est pas permis
Et puis tout ça
Ça ne rentre pas !"

Alors j’ai pris un beau stylo,
Pour le goûter quelques gâteaux
Et que des choses raisonnables.
Plus trois petits grains de sable !

Pierre Ruaud


Une comptine du même auteur :  C'est la récré

Mes doigts sont pleins de craie :
Le pouce est rouge
L'index est jaune
Le majeur est bleu
Et l'annulaire est vert.
L'auriculaire a su mieux faire :
Il est tout blanc !
Mes doigts sont pleins de craie,
Heureusement, c'est la récré.

Pierre Ruaud
 


2 juin 2007

À l'école avec Carl Norac

Carl Norac, poète belge né en 1960, est le fils de Pierre Coran (anagramme), dont vous trouverez une poésie sur l'école plus haut. Voici une nouvelle histoire à ranger dans le cartable de rentrée :

Poème du cartable rêveur

Pendant que tu étais
Sur la plage, cet été,
Ou bien dans la forêt,
As-tu imaginé
Que ton cartable rêvait ?
Il rêvait d’avaler
Des crayons, des cahiers,
Puis d’aller, comme on vole,
Sur le chemin de l’école.

Carl Norac


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