L'empire Aztèque occupait aux XIVe, XVe et XVIe siècles une grande partie du Mexique, dont la capitale était Tenochtitlan, aujourd'hui Mexico, capitale du Mexique.
La langue náhuatl, parlée par les Aztèques est aussi la langue actuelle des "Nahua", leurs descendants, qui constituent au Mexique et au Salvador une population de un à deux millions de personnes.
On pourra consulter ici, sur le site de l'Académie de Montpellier, l''histoire de cette civilisation.
in xochítl in cucat
"la fleur et le chant"
Les Aztèques désignaient ainsi le poésie, en langue náhuatl
Miguel León-Portilla, qui a préfacé l'ouvrage Poésie náhuatl d'amour et d'amitié (éditions La Différence, 1991), a lui-même écrit des poèmes en náhuatl et en
espagnol dans son livre réunissant des textes de poètes náhualt : Poesía Náhuatl, la de ellos y la mía.(Poésie Náhuatl, leur poésie et la mienne).
Tochin in metztic
Yohualtotomeh
inchan omanqueh:
cenca quiahuia yohualnepantla.
In ihcuac oyahqueh in tlilmixtli,
yohualtotomeh patlantinemih,
azo quittayah tochin in metztic.
Nehhuatl huel oniquimittac
in yohualtotomeh
ihuan tochin in metztic.
En espagnol : El conejo en la luna
Los pájaros de la noche
se quedaron en su casa;
mucho llovía a la mitad de la noche
Cuando las nubes negras se fueron,
los pájaros estuvieron revoloteando,
tal vez veían al conejo en la Luna
Yo pude contemplar
a los pájaros de la noche
y también al conejo en la Luna.
Miguel León-Portilla (Poesía Náhuatl, la de ellos y la mía - éditions Diana, 2006)
Traduction en français proposée (par Lieucommun) :
Le lapin de la lune
Les oiseaux de nuit
sont restés chez eux ;
il a beaucoup plu au milieu de la nuit.
Quand les nuages sombres sont partis,
les oiseaux se sont mis à voleter,
peut-être ont-ils aperçu le lapin dans la lune ?
Moi j'ai pu contempler
les oiseaux de nuit
et aussi le lapin dans la lune.
Miguel León-Portilla (Poésie Náhuatl, leur poésie et la mienne - éditions Diana, 2006)
Tochihuitzin, señor de Mexicaltzinco, est un poète Aztèque du XVIe siécle :
Kuicatl anyolke
Kuicatl anyolke,
xochitl ankueponke,
antepilwan,
ni zakatimaltzin, in Tochiwitzin,
ompa ye witze
xochimecatl.
Texte en espagnol :
Eterna vida de poesía
Cual un canto habéis vivido,
cual una flor habéis brotado,
oh príncipes.
Yo soy Tochihuitzin que dejé la grama:
¡aquí va el sartal de mis flores!
Tochihuitzin ("Cantares mexicanos")
Traduction en français proposée (par Lieucommun) :
Éternelle vie de poésie
Tels une pierre vous avez vécu,
Tels une fleur vous avez poussé,
oh princes.
Moi je suis Tochihuitzin et j'ai méprisé la mauvaise herbe :
voici mon collier* de fleurs !
"sartal" est traduit par "colllier", en attendant mieux ...
Du même auteur :
Tecayehuatzin
Itlatol temiktli Auh tokniwane,
tla xokonkakikan in itlatol temiktli:
xoxopantla technemitia,
in teocuitlaxilotl, techonitwuitia
tlauhkecholelotl, techoncozctia.
¡In tikmati ye ontlaneltoca
toyiollo, toknihuan!
Sueño de palabras
¡ Amigos, favor de oír
este sueño de palabras !
En tiempo de primavera nos da vida
el áureo brote de la mazorca ;
nos da refrigerio la roja mazorca tierna,
pero es un collar rico el que sepamos
que nos es fiel el corazón de nuestros amigos.
Tochihuitzin ("Cantares mexicanos")
Traduction en français proposée (par Lieucommun) :
Rêve en paroles
Amis, écoutez s'il-vous-plaît
ce rêve en paroles !
C'est au printemps que le bourgeon doré du maïs
nous donne la vie ;
et c'est le tendre épi rouge qui nous rafrâichit,
mais c'est une richesse de savoir
que le coeur de nos amis nous est fidèle.
Humberto Tehuacatl Cuaquehua est un médecin traditionnel et poète náhuatl, co-fondateur de l'association Escritores en Lenguas indígenas, (Écrivains de Langues Indigènes) ; membre actif de la Société Mexicaine de Géographie et de Statistiques ; fondateur du Centre de Consultation de Médecine Traditionnelle "Quetzalpapalotl", etc .
Cuahucuicatl
Motecpana cuahuyotl,
motecpana xihume ;
in nelhuayo quitemo in peyo
¿ oncatlye contemo ?
¿ ye nemiliztl ye miquiliztl ?
In nelhua conteno miquilyo ;
in xoch in izhua neyo nemilyo
tlanye moteeezcahuia intla tlatlalyo.
Acyehuan concuica nelyo micnenyo
Acyehuan concuica nelyo yolnemitl
Yehuan onmoxochtlalia ipan tlaltzintli
¿on tleca?
oc tal ipa manenemi nehnemilyo
tlan ipan contohtoca miquiliztli
In yolli miquiliztli monotza,
onmonelohuan mah onmohuetzcatia
Imitica cuahuyo.
Yehuan momatlaxcalhuia ica in izhua;
tlan ica ompehuaz mitotilyo in cuica
cuahuyo.
Canto de los Árboles
Se enfilan los árboles,
se encaminan las plantas ;
sus raíces buscan el comienzo.
¿ Cuál comienzo buscan ?
¿ será la vida o la muerte ?
Sus raíces buscan la muerte profunda ;
flores y hojas buscan la vida profunda
que se refleja en el mundo-fuego.
En verdad ellos cantan el viaje de la vida,
Así, ellos se ofrecen en la tierra,
¿ para qué ?
para que camine la vida
correteando a la muerte.
La vida y la muerte se llaman,
y se juntan para hacerse reír
en medio de la profundidad de los árboles.
Ellos aplauden con sus hojas ;
así comienza la danza
y el canto de los árboles.
Humberto Tehuacatl Cuaquehua
Traduction en français proposée (par Lieucommun) :
Le chant des Arbres
Les arbres se mettent en rang,
les plantes se mettent en route ;
leurs racines cherchent le commencement.
Quel commencement cherchent-elles ?
celui de la vie ou celui de la mort ?
Leurs racines cherchent la mort profonde ;
les fleurs et les feuilles cherchent la vie profonde
qui se reflète dans le monde-feu.
En vérité ils chantent le voyage de la vie.
C'est ainsi qu'ils s'offrent à la terre,
pourquoi ?
pour que la vie avance sur sa route,
poursuivant la mort.
La vie et la mort s'appellent,
et s'unissent pour se faire rire,
dans la profondeur des arbres.
Eux, ils applaudissent de toutes leurs feuilles ;
ainsi commence la danse
et le chant des arbres.
Natalio Hermandez Xocoyotzin est aussi un poète náhuatl contemporain, prix Nezahualcoyotl de Litttérature en 1997, ex président de l' Association des Écrivains de Langues Indigènes :
Texte en espagnol des 2 strophes de ce poème :
Algunas veces siento que los indios
esperamos la llegada de un hombre
que todo lo puede
que todo lo sabe
que nos puede ayudar a resolver
todos nuestros problemas
Sin embargo, ese hombre que todo lo puede
y que todo lo sabe
nunca llegara
por que vive en nosotros,
se encuentra en nosotros,
camina con nosotros;
aun duerme
pero esta despertando.
Deuxième strophe en langue náhuatl :
Ni tlakatl tlen nochi ueli
uan nochi kimati
axkemaj asikii
Pampa tonaya itskok
tonaya nemi;
penaya tla chia,
nojia kochtok
Natalio Hermandez Xocoyotzin
Traduction en français proposée (par Lieucommun) :
Quelquefois j'ai l'impression que nous, les Indiens,
nous attendons que vienne un homme
qui peut tout,
qui sait tout,
qui pourrait nous aider à résoudre
tous nos problèmes.
Bien entendu, cet homme qui peut tout,
qui sait tout,
ne viendra jamais,
parce qu'il vit en nous,
il est en nous,
il avance avec nous,
il est encore endormi
mais commence à se réveiller.
Alfredo Ramírez, anthropologue, historien et poète mexicain contemporain également, a publié en espagnol et en náhuatl des poèmes dans diverses revues :
Miltzintli' cualtzin
Aman mixco' notech nemi',
un mixco' cualtzin,
un mixco' celic quen ce miltzintli cuac ixua',
mixco ce miltzintli' celic.
Celic, celic, celic.
Pampa' cuac ixua'
ticnequizquia' tiquiztoz,
uan ticnenectoz
uan ihcon nicnequizquia'
nicnenectoz mixco',
um mixco' celic
pampa cualtzin quen un miltzintli'
cua celiztoc uan quemech ixuatoc
ce timiltzintli celic
uan cualtzin.
Alfredo Ramírez
Una hermosa mata de maíz
Ahora tu rostro anda junto a mí.
Ese bonito rostro.
Ese rostro tierno como una milpita cuando brota,
tu rostro es una milpita tierna,
tierna, tierna, tierna.
Porque cuando brota
quisieras estarla viendo
y acariciándola
y así yo quisiera
acariciar tu rostro,
ese rostro tierno,
porque es bonito como esa milpita
cuando está enterneciéndose y casi brotando.
Tú eres una milpita tierna
y bonita.
Traduction en français proposée (par Lieucommun) du début de ce texte :
Un joli petit champ de maïs
A présent, ton visage est contre le mien.
Ton joli visage.
Ce visage aussi tendre qu'un petit champ de maïs au printemps,
ton visage est un tendre petit champ de maïs,
tendre, tendre, tendre.
...