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1 octobre 2007

L'automne de Pierre Coran

Pierre Coran est né en 1934 - Voir la catégorie POÉSIES PAR THÈME : l'école

Automnelivre_Charp___po_sie_comme_s__crit

Quand les bois ont les cheveux courts,
La lune ceint son abat-jour
De brume pâle

Et le vent vole et le vent court
En tournoyant comme un vautour
Sous les étoiles.

Pourquoi mon coeur es-tu si lourd
Quand les bois ont les cheveux courts ?

Rivé aux cailloux de la cour
Le lierre étreint dans ses doigts gourds
Une hirondelle.

Entends-tu dans le petit jour,
Le gel affûter ses tambours
Et ses chandelles ?

Quand les bois ont les cheveux courts
Pourquoi mon coeur es-tu si lourd ?

Pierre Coran (dans "La Poésie comme elle s'écrit" - Jacques Charpentreau - Éd Ouvrières 1979)


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1 octobre 2007

L'automne d'Alain Debroise

Alain Debroise  (1911-1999), est auteur de poésies et de comptines.

Villanelle*

Une feuille d'or,
une feuille rousse,
un frisson de mousse,
sous le vent du nord.

Quatre feuilles rousses,
quatre feuilles d'or,
le soleil s'endort
dans la brume douce.

Mille feuilles rousses,
que le vent retrousse.
Mille feuilles d'or
sous mes arbres morts.

Alain Debroise ("Deux sous d'oubliettes") *villanelle : à partir du XVIe siècle, chanson pastorale et populaire ancienne sous forme d'un poème.


1 octobre 2007

L'automne de Lucie Delarue-Mardrus

Plus coloré, l'automne de Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945), et une courte poésie pour les petits.

L'automne

On voit tout le temps, en automne
Quelque chose qui vous étonne,
C'est une branche tout à coup,
Qui s'effeuille dans votre cou ;
C'est un petit arbre tout rouge,

Un, d'une autre couleur encor,
Et puis partout, ces feuilles d'or
Qui tombent sans que rien ne bouge.

Nous aimons bien cette saison,
Mais la nuit si tôt va descendre !
Retournons vite à la maison
Rôtir nos marrons dans la cendre.

Lucie Delarue-Mardrus


Les feuilles tombent

Les feuilles tombent peu à peu
Les feuilles sont déjà par terre
En grand silence , en grand mystère
Les feuilles tombent peu à peu .

Lucie Delarue-Mardrus


1 octobre 2007

L'automne de Luce Fillol

Luce Fillol est née en 1918. Poète et romancière pour la jeunesse, "Le 47 bis de la rue des trembles" (son premier roman), et "Prune" (Édit Flammarion collection Castor Poche), sont ses oeuvres les plus connues.

Feuille rousse, feuille follelivre_musi_misou

Feuille rousse, feuille folle
Tourne, tourne, tourne et vole !
Tu voltiges au vent léger
Comme un oiseau apeuré.
Feuille rousse, feuille folle !
Sur le chemin de l’école,
J’ai rempli tout mon panier
Des jolies feuilles du sentier.
Feuille rousse, feuille folle !
Dans le vent qui vole, vole,
J’ai cueilli pour mon cahier la feuille qui dansait.

Luce Fillol (dans "Musi-Musou raconte" - éditions Magnard, 1969)


1 octobre 2007

L'automne de Rémy de Gourmont

Ce poème de Rémy de Gourmont (1858-1915) est proposé sans la dernière strophe.

Les feuilles mortes

Simone, allons au bois, les feuilles sont tombées,
Elles recouvrent la mousse, les pierres et les sentiers.
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Elles ont les couleurs si douces, des tons si graves,
Elles sont sur la terre si frêles épaves !
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Elles ont l'air si dolent à l'heure du crépuscule,
Elles crient si tendrement, quand le vent les bouscule !
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Quand le pied les écrase elles pleurent comme des âmes,
Elles font un bruit d'ailes ou de robes de femmes.
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Viens : nous serons un jour de pauvres feuilles mortes.
Viens : déjà la nuit tombe et le vent nous emporte.
Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ?

Rémy de Gourmont ("Simone, poème champêtre"- Mercure de France, 1901)


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1 octobre 2007

L'automne de Fernand Gregh

Fernand Gregh (1873-1960) était, comme il se définissait lui-même pour se démarquer des symbolistes, un poète "humaniste".
Il est aussi l'auteur d'essais et de nombreuses critiques littéraires.

"Après l'école de la beauté pour la beauté, après l'école de la beauté pour le rêve, il est temps de constituer l'école de la beauté pour la vie." F. Gregh

Silence d'automne

C'est le silence de l'automne
Où vibre un soleil, monotone
Dans la profondeur des cieux blancs ...
Voici qu'à l'approche du givre
Les grands bois s'arrêtent de vivre
Et retiennent leurs cœurs tremblants.

Vois, le ciel vibre, monotone ;
C'est le silence de l'automne.

O forêt ! qu'ils sont loin les oiseaux d'autrefois
Et les murmures d'or des guêpes dans les bois !
Adieu, la vie immense et folle qui bourdonne !
Entends, dans cette paix qui comme toi frissonne,
Combien s'est ralenti le cœur fougueux des bois
Et comme il bat, à coups dolents et monotones
Dans le silence de l'automne !

Fernand Gregh ("La Beauté de vivre" - Calmann-Lévy éditeur, 1900)


1 octobre 2007

L'automne d'Isabelle Jaccard

Feuilles d'automne

J'ai regardé les feuilles rouges
Elles tombaient.

J'ai regardé les feuilles jaunes
Elles volaient.

J'ai regardé les feuilles brunes
Que le vent poussait.

Rouges, jaunes, brunes,
Chacune dansait.

Isabelle Jaccard


1 octobre 2007

L'automne de Georges Jean

Georges Jean, né en 1920, est un poète enseignant (enseignant-poète ?). Il a publié de nombreux recueils de poésie et des anthologies pour les enfants, dont le Nouveau trésor de la poésie pour enfants en 2003 au Cherche midi éditeur.

L'automne

Quand s'annonce l'automne
La marmotte marmonne
Rentre dans sa maison
Et dit : "C'est la saison
Où mon lit a du bon
Dormons."
Et elle attend le temps
Du soleil, le printemps
En dormant.

Georges Jean



1 octobre 2007

L'automne de Tristan Klingsor

Tristan Klingsor (1874-1966) est malgré son nom (c'est un pseudonyme), un poète français.
Il était aussi musicien et peintre reconnu. Voici sa jolie contribution à l'automne, avec un texte particulièrement adapté aux élèves d'élémentaire :

Le rouge-gorge

Le rouge-gorge est au verger ;
Ah ! qu'il est joli, le voleur ;
Il ne pèse pas plus que plume 
Et le vent le balance à son gré
Comme une fleur ;
Ah ! qu'il est joli, le voleur de prunes.

Oiseau, bel oiseau d'automne,
Voici l'oseille qui rougit
Dans l'herbe,
Et la feuille du poirier jaune ;
Tout se couvre de pourpre et de vieil or superbe
Avant l'hiver gris.

Tristan Klingsor


1 octobre 2007

L'automne d'Alphonse de Lamartine

Alphonse de Lamartine (1790-1869), grand poète romantique et lyrique, écrivain et homme politique, a publié Harmonies poétiques et religieuses en 1830.

L'automne* (titre proposé pour la classe élémentaire) - extrait*

Voilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s'élève
Et gémit dans le vallon,
Voilà l'errante hirondelle
Qui rase du bout de l'aile
L'eau dormante des marais,
Voilà l'enfant des chaumières
Qui glane sur les bruyères
Le bois tombé des forêts.

L'onde n'a plus le murmure,
Dont elle enchantait les bois;
Sous des rameaux sans verdure
Les oiseaux n'ont plus de voix;
Le soir est près de l'aurore,
L'astre à peine vient d'éclore
Qu'il va terminer son tour,
Il jette par intervalle
Une heure de clarté pâle
Qu'on appelle encore un jour.

Alphonse de Lamartine ("Harmonies poétiques et religieuses" - 1830)
*titre original : Pensée des Morts. On n'a gardé pour l'école élémentaire que les 2 premières strophes de ce long poème. On peut en retrouver l'intégralité dans cette catégorie : BRASSENS chante les poètes.


Une deuxième poésie, dans la même tonalité :

Rêve d'automne   

Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire,
J'aime à revoir encore, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire,
A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits,
C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui
Je me retourne encore et d'un regard d'envie
Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !

Peut-être l'avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore
Aurait compris mon âme et m'aurait répondu ? ...

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphyr ;
A la vie, au soleil, ce sont là mes adieux ;
Moi, je meurs et mon âme au moment qu'elle expire,
S'exhale comme un son triste et mélodieux.

Alphonse de Lamartine ("Méditations poétiques" - 1920)



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