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lieu commun
4 mars 2007

Le printemps de Jacques Brenner

Jacques Brenner (1922-2001) est un romancier, essayiste et poète français.

Chanson

Toute la nature
frémit et murmure
dans les roseaux
au renouveau.
Musique divine
où l’on devine
le parfait accord
du Sud et du Nord.
Le bonheur vient
tends les mains,
le bonheur passe
suis sa trace.

Jacques Brenner ("La Minute heureuse" - éditions Gallimard,1947)


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4 mars 2007

Le printemps de Jean-Claude Brinette

Jean-Claude Brinette est un auteur contemporain.

La noce des oiseaux

Les arbres se sont habillés de couleurs pastels,
Jonquilles, crocus ont bravé la fraîcheur du temps,
Que déjà, les oiseaux publient leurs noces dans le ciel.
Neiges et froidures sont parties : " vive le Printemps ! "

Immense symphonie, où des millions de fleurs,
Se mélangent en un jour, aux bourgeons de velours
D'un coup de baguette magique : le ciel sort ses couleurs
Pour éblouir nos yeux, il devient troubadour.

Dans un ballet de cabrioles fantastiques
Les oiseaux dansent, s'accouplent et préparent leur nid,
Guidés par une force invisible et mystique,
Leur chant monte en hommage : au Maître de Symphonie.

Les oiseaux se sont embrassés sur les branches,
Et des angelots coquins ont ajusté leurs flèches...
Etrange ! tout ce que le Printemps en un jour change !

Les arbres se sont habillés de couleurs pastels,
Tandis que sous leurs branches les amoureux de mèche,
Se content fleurette quand roucoulent les tourterelles.

Jean-Claude Brinette


4 mars 2007

Le printemps de René-Guy Cadou

Avant-printemps

Des oeufs dans la haie
Fleurit l'aubépin
Voici le retour
Des marchands forains.

Et qu'un gai soleil
Pailleté d'or fin
Eveille les bois
Du pays voisin

Est-ce le printemps
Qui cherche son nid
Sur la haute branche
Où niche la pie ?

C'est mon coeur marqué
Par d'anciennes pluies
Et ce lent cortège
D'aubes qui le suit.

René-Guy Cadou


4 mars 2007

Le printemps de Robert Calmels

Né en 1926, Robert Calmels est l'auteur de nombreuses poésies (recueils "Bouquet d'espérances et " Pétales d'or").

Avril

Avril mois du printemps
Est celui des averses
Jour après jour le vent
Sur le sol les déverse.

Les prés sont verdoyants
et les arbres s'habillent
D'un feuillage ondoyant
Que la brise brandille.

S'il commence à pleuvoir
Dès lors sous la pluie fine
Pataugent les canards
Dont le corps se dandine.

Puis le soleil revient
Les gouttes cristallines
De pluie dans les jardins
Sur les fleurs s'illuminent.

Sans l'éclaircie du ciel
Comme un heureux présage
Surgit un arc-en-ciel
Irisant les nuages.

Robert Calmels


Le papillon

Le papillon qui s’éveille
Et sort de sa chrysalide
Aux rayons qui l’ensoleille
Chauffe ses ailes humides.

En les déployant ses ailes
Brillent de teintes variées
Qui au soleil étincèlent
En ocelles colorées.

Puis insouciant il volète
Visitant chaque corolle
Pour y butiner des miettes
De pollen dont il raffole.

Il inspecte ainsi la flore
Arrive en valses légères
Au buddleia (1) qu’il adore
Pour ses senteurs printanières.

En voltigeant il explore
Chaque espèce florifère.
Heureusement il ignore
Sa destinée éphémère

(1) Le buddleia, appelé également "arbre à papillons" et "lilas d'été" est un buisson d'ornement qui se couvre de fleurs colorées.
Robert Calmels


4 mars 2007

Le printemps de Francis Carco

Francis Carco (1886-1958) est un écrivain, auteur des romans connus Jésus la Caille (1914) et L'homme traqué (1922, Grand Prix du roman de l'Académie française). C'est un poète (La Bohème et mon cœur, 1913), un journaliste et un parolier de chansons (Le doux caboulot, Chanson tendre ...)

C'est la première strophe de ce poème, la plus simple, qu'on propose aux classes élémentaires :

Printemps

C'est dans le ciel clair
Un sifflement d'ailes,
Les roses nouvelles
Frissonnent à l'air
Bourdonnant d'abeilles.

Le soleil léger
Caresse les feuilles.
Ah ! que tu le veuilles
Ou non, va, chargé,
Du fruit de tes veilles.

Mais sois ingénu
Comme cette brise
Qui souffle et te grise
D'un philtre inconnu !

Francis Carco, 1913 ("La Bohème et mon cœur" - Éditions Albin Michel)


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4 mars 2007

Le printemps de Maurice Carême

Maurice Carême, instituteur belge (1899-1978) est présent dans chaque cahier de poésie des élèves de France et de Navarre (et de Belgique bien sûr).

Il nous propose deux poésies mensuelles pour débuter le printemps :

Mars

Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.
Quand les nuages se déchirent,
Le ciel écume de rayons.

Le vent caresse les bourgeons
Si longuement qu'il les fait luire.
Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c'est pour rire.

Les fauvettes et les pinsons
Ont tant de choses à se dire
Que dans les jardins en délire
On oublie les premiers bourdons.
Il tombe encore des grêlons …

Maurice Carême ("La lanterne magique")


Avril

J'ai crié. " Avril ! "
À travers la pluie,
Le soleil a ri.

J'ai crié. " Avril ! "
Et des hirondelles
Ont bleui le ciel.
J'ai crié. " Avril ! "
Et le vert des prés
S'est tout étoilé.

J'ai crié. " Avril !
Veux-tu me donner
Un beau fiancé ? "

Mais, turlututu,
Il n 'a rien répondu.

Maurice Carême ("La lanterne magique")


Le printemps reviendra

Hé oui , je sais bien qu'il fait froid,
Que le ciel est tout de travers ;
Je sais que ni la primevère
Ni l'agneau ne sont encore là .

La terre tourne ; il reviendra ,
Le printemps , sur son cheval vert .
Que ferait le bois sans pivert ,
Le petit jardin sans lilas ?

Oui , tout passe , même l'hiver ,
Je le sais par mon petit doigt
Que je garde toujours en l'air ...

Maurice Carême ("En sourdine")


À la rencontre du printemps

Cheveux au vent
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.

Des arbres, des toits, des auvents,
Il pleut des milliers d'hirondelles.
Le soleil verse sur les champs,
De pleins paniers de fleurs nouvelles.

Cheveux au vent,
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.

Prenons nos trompettes gaiement
Et sonnons la mort de l'hiver.
La terre est comme un agneau blanc
Dans les bras nus de l'univers.

Cheveux au vent,
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.

Maurice Carême


Pour un peu plus tard :

Le muguet

Cloches naïves du muguet,
Carillonnez ! car voici Mai !

Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.

Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !

Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.

Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !

Maurice Carême



4 mars 2007

Le printemps d'Anne-Marie Chapouton

Printemps

Chante Printemps
L'oiseau batifole
L'herbe folle sourit
La fleur endormie
s'étire gaiement
Chante Printemps

Anne-Marie Chapouton


4 mars 2007

Le printemps de François-René de Chateaubriand

Nuit de printemps

Le ciel est pur, la lune est sans nuage :
Déjà la nuit au calice des fleurs
Verse la perle et l'ambre de ses pleurs ;
Aucun zéphyr n'agite le feuillage.
Sous un berceau, tranquillement assis,
Où le lilas flotte et pend sur ma tête,
Je sens couler mes pensers rafraîchis
Dans les parfums que la nature apprête.
Des bois dont l'ombre, en ces prés blanchissants,
Avec lenteur se dessine et repose,
Deux rossignols, jaloux de leurs accents,
Vont tour à tour réveiller le printemps
Qui sommeillait sous ces touffes de rose.
Mélodieux, solitaire Ségrais,
Jusqu'à mon cœur vous portez votre paix !
Des prés aussi traversant le silence,
J'entends au loin, vers ce riant séjour,
La voix du chien qui gronde et veille autour
De l'humble toit qu'habite l'innocence.
Mais quoi ! déjà, belle nuit, je te perds !
Parmi les cieux à l'aurore entrouverts,
Phébé n'a plus que des clartés mourantes,
Et le zéphyr, en rasant le verger,
De l'orient, avec un bruit léger,
Se vient poser sur ces tiges tremblantes.

François-René de Chateaubriand (1768-1848) ("Tableaux de la nature")


4 mars 2007

Le printemps d'André Chénier

André Chénier, de son vrai nom André Marie de Chénier (1762-1794) est considéré comme le précurseur des Romantiques.

Épigrammes (deux strophes extraites du poème, qui en compte trente-quatre !)

XVII
On dit que l’on a vu, de roses couronné,
Le jeune et beau Printemps sur nos bords ramené.
C’est aux autres amants dont l’amante est fidèle
De chanter les douceurs de la saison nouvelle.
Thestilis m’abandonne ; elle a trahi sa foi.
Il n’est plus de printemps ni de roses pour moi.

XVIII

L’hiver sous ses frimas tient la terre enchaînée ;
Le printemps les dissipe, et lui-même il s’enfuit ;
L’été vient ; il s’écoule, et Pomone le suit ;
Et bientôt aux frimas ils ramènent l’année.

André Chénier


4 mars 2007

Le printemps de Charles Cros

Les quatre saisons - Le printemps

Au printemps, c'est dans les bois nus
Qu'un jour nous nous sommes connus.

Les bourgeons poussaient vapeur verte.
L'amour fut une découverte.

Grâce aux lilas, grâce aux muguets,
De rêveurs nous devînmes gais.

Sous la glycine et le cytise,
Tous deux seuls, que faut-il qu'on dise ?

Nous n'aurions rien dit, réséda,
Sans ton parfum qui nous aida.

Charles Cros (1842-1888) ("Le coffret de santal")


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