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lieu commun
4 mars 2007

Le printemps de Claude Roy

Le Printemps

Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver.
Après le grand froid le soleil,

Après la neige vient le nid ,
Après le noir vient le réveil,
L’ histoire n’est jamais finie.

Après tout ce blanc vient le vert,
Le printemps vient après l’hiver,
Et après la pluie le beau temps.

Claude Roy ("Farandoles et fariboles")


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4 mars 2007

Le printemps d'Albert Samain

La dame de printemps

Ses longs cheveux d’aurore ogivant son front lisse,
la dame de printemps, en un songe éternel,
au bord du lac où sonnent les cors d’Avenel
mire les fleurs de sa robe de haute lisse.

Parmi l’avril épars, et les tièdes délices,
limpide, elle sourit à l’azur fraternel.
Ses yeux ont la couleur du lac originel,
et son corps se balance au rythme des calices.

L’étendard bleu frissonne au vent sur les tourelles :
or le doux mal qui chante au coeur des tourterelles
en son coeur berce un rêve ineffable à saisir.

C’est la langueur d’aimer qui brame sur la berge,
et de ses longues mains, elle flatte, la vierge,
à ses pieds allongé son tigre, le désir.

Albert Samain 1858-1900 ("Le Chariot d’or")


4 mars 2007

Le printemps de Georges Schehadé

Georges Schehadé est un poète libanais d'expression française. Voici un texte décalé sur le printemps :

Le jardin se chausse de persil

Le jardin se chausse de persil
Ce blond soleil est plein de glu;
Dans la forêt du Brésil
Les singes se fardent le cul.

Peux-tu, mon coeur, croire à l'épreuve
Après pareil renouveau ?
Les villages ont des tuiles neuves,
Les chiens aboient en morceaux.

Georges Schehadé 1910-1989 ("Rodogune Sinne et L’Écolier Sultan" Gallimard 1973)


4 mars 2007

Le printemps de Sully Prudhomme

Sully Prudhomme (1839–1907) a publié Stances et poèmes en 1865. Ce recueil contient notamment le poème le plus connu de l'auteur : Le vase brisé, et ce joli texte de printemps.

Printemps oublié

Ce beau printemps qui vient de naître
A peine goûté va finir ;
Nul de nous n'en fera connaître
La grâce aux peuples à venir.

Nous n'osons plus parler des roses :
Quand nous les chantons, on en rit ;
Car des plus adorables choses
Le culte est si vieux qu'il périt.

Les premiers amants de la terre
Ont célébré Mai sans retour,
Et les derniers doivent se taire,
Plus nouveaux que leur propre amour.

Rien de cette saison fragile
Ne sera sauvé dans nos vers,
Et les cytises de Virgile
Ont embaumé tout l'univers.

Ah ! frustrés par les anciens hommes,
Nous sentons le regret jaloux
Qu'ils aient été ce que nous sommes,
Qu'ils aient eu nos cœurs avant nous.

René-François Sully Prudhomme ("Stances et poèmes")


4 mars 2007

Le printemps d'Emile Verhaeren

C'est la première strophe qui est généralement proposée aux élèves.

Tout ce qui vit autour de nous

Tout ce qui vit autour de nous,
Sous la douce et fragile lumière,
Herbes frêles, rameaux tendres, roses trémières,
Et l'ombre qui les frôle et le vent qui les noue,
Et les chantants et sautillants oiseaux
Qui follement s'essaiment,
Comme des grappes de joyaux
Dans le soleil,
Tout ce qui vit au beau jardin vermeil,
Ingénument, nous aime ;
Et nous,
Nous aimons tout.

Nous adorons le lys que nous voyons grandir
Et les hauts tournesols plus clairs que le Nadir
- Cercles environnés de pétales de flammes -
Brûlent, à travers leur ardeur, nos âmes.
Les fleurs les plus simples, les phlox et les lilas,
Au long des murs, parmi les pariétaires,
Croissent, pour être proches de nos pas ;
Et les herbes involontaires,
Dans le gazon où nous avons passé,
Ouvrent les yeux mouillés de leur rosée.

Et nous vivons ainsi avec les fleurs et l'herbe,
Simples et purs, ardents et exaltés,
Perdus dans notre amour, comme dans l'or, les gerbes.
Et fièrement, laissant l'impérieux été
Trouer et traverser de ses pleines clartés
Nos chairs, nos coeurs, et nos deux volontés.

Émile Verhaeren (1855-1916)  ("Les heures d'après-midi " - éditions du Mercure de France)


Le printemps jeune et bénévole

Le printemps jeune et bénévole
Qui vêt le jardin de beauté
Élucide nos voix et nos paroles
Et les trempe dans sa limpidité.
La brise et les lèvres des feuilles
Babillent, et lentement effeuillent
En nous les syllabes de leur clarté.
Mais le meilleur de nous se gare
Et fuit les mots matériels ;
Un simple et doux élan muet
Mieux que tout verbe amarre.

Émile Verhaeren (1855-1916)  ("Les heures claires")


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4 mars 2007

Le printemps de Paul Verlaine

Green (ce texte est déjà présenté sur le blog)

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon coeur, qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

Paul Verlaine (1844-1896)


Impression de printemps

Il est des jours - avez-vous remarqué ? -
Où l'on se sent plus léger qu'un oiseau,
Plus jeune qu'un enfant, et, vrai ! plus gai
Que la même gaieté d'un damoiseau.

L'on se souvient sans bien se rappeler ...
Évidemment l'on rêve, et non, pourtant.
L'on semble nager et l'on croirait voler.
L'on aime ardemment sans amour cependant

Tant est léger le cœur sous le ciel clair
Et tant l'on va, sûr de soi, plein de foi
Dans les autres, que l'on trompe avec l'air
D'être plutôt trompé gentiment, soi.

La vie est bonne et l'on voudrait mourir,
Bien que n'ayant pas peur du lendemain,
Un désir indécis s'en vient fleurir,
Dirait-on, au cœur plus et moins qu'humain.

Hélas ! faut-il que meure ce bonheur ?
Meurent plutôt la vie et son tourment !
Ô dieux cléments, gardez-moi du malheur
D'à jamais perdre un moment si charmant.

Paul Verlaine



3 mars 2007

Le printemps de Jacques Brel

Au printemps

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l'ombre d'un regard en riant

Toutes les filles
Vous donneront leurs baisers
Puis tous leurs espoirs
Vois tous ces cœurs
Comme des artichauts
Qui s'effeuillent en battant
Pour s'offrir aux badauds
Vois tous ces cœurs
Comme de gentils mégots
Qui s'enflamment en riant
Pour les filles du métro

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l'ombre d'un regard en riant

Tout Paris
Se changera en baisers
Parfois même en grand soir
Vois tout Paris
Se change en pâturage
Pour troupeaux d'amoureux
Aux bergères peu sages
Vois tout Paris
Joue la fête au village
Pour bénir au soleil
Ces nouveaux mariages

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l'ombre d'un regard en riant

Toute la Terre
Se changera en baisers
Qui parleront d'espoir
Vois ce miracle
Car c'est bien le dernier
Qui s'offre encore à nous
Sans avoir à l'appeler
Vois ce miracle
Qui devait arriver
C'est la première chance
La seule de l'année

Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps

Au printemps (bis)

Jacques Brel


3 mars 2007

Le printemps de Jean Ferrat

Au printemps de quoi rêvais-tu ?

Au printemps de quoi rêvais-tu?
Vieux monde clos comme une orange,
Faites que quelque chose change,
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu?

Au printemps de quoi riais-tu?
Jeune homme bleu de l'innocence,
Tout a couleur de l'espérance,
Que l'on se batte dans la rue
Ou qu'on y danse,
Au printemps de quoi riais-tu?

Au printemps de quoi rêvais-tu?
Poing levé des vieilles batailles,
Et qui sait pour quelles semailles,
Quand la grève épousant la rue
Bat la muraille,
Au printemps de quoi rêvais-tu?

Au printemps de quoi doutais-tu?
Mon amour que rien ne rassure
Il est victoire qui ne dure,
Que le temps d'un Ave, pas plus
Ou d'un parjure,
Au printemps de quoi doutais-tu?

Au printemps de quoi rêves-tu?
D'une autre fin à la romance,
Au bout du temps qui se balance,
Un chant à peine interrompu
D'autres s'élancent,
Au printemps de quoi rêves-tu?

D'un printemps ininterrompu

Jean Ferrat


3 mars 2007

Le printemps de Léo Ferré

C'est le printemps

Y a la natur' qu'est tout en sueur
dans les hectar's y a du bonheur

c'est l'printemps

y a des lilas qu'ont mêm' plus l'temps
de s'fair' tout mauv's ou bien tout blancs

c'est l'printemps

y a du blé qui s'fait du mouron
les oiseaux eux ils dis'nt pas non

c'est l'printemps

y a nos chagrins qu'ont des couleurs
y a mêm' du printemps chez l'malheur

y a la mer qui s'prend pour Monet
ou pour Gauguin ou pour Manet

c'est l'printemps

y a des nuag's qui n'ont plus d'quoi
on dirait d'la barbe à papa

c'est l'printemps

y a l'vent du nord qu'a pris l'accent
avec Mistral il pass' son temps

c'est l'printemps

y a la pluie qu'est passée chez Dior
pour s'payer l'modèl' Soleil d'Or

y a la route qui s'fait nationale
et des fourmis qui s'font la malle

c'est l'printemps

y a d'la luzerne au fond des lits
et puis l'faucheur qui lui sourit

c'est l'printemps

y a des souris qui s'font les dents
sur les matous par conséquent

c'est l'printemps

y a des voix d'or dans un seul cri
c'est la Sixtin' qui sort la nuit...

y a la natur' qui s'tape un bol
à la santé du rossignol

c'est l'printemps

y a l'beaujolais qui la ramène
et Mimi qui s'prend pour Carmen

c'est l'printemps

y a l'îl' Saint-Louis qui rentre en Seine
et puis Paris qui s'y promène

c'est l'printemps

y a l'été qui s'point' dans la rue
et des ballots qui n'ont pas vu

Qu' c'était l'printemps ...

Léo Ferré


3 mars 2007

Le printemps d' IAM

Revoir un printemps

Refrain :
Comme quoi la vie finalement nous a tous embarqués,
J'en place une pour les bouts de choux, fraîchement débarqués
A croire que jusqu'à présent, en hiver on vivait
Vu qu'c'est le printemps, à chaque fois que leurs sourires apparaissent
Je revois le mien en extase, premier jouet téléguidé
Déguisé en cosmonaute, souhait presque réalisé, instant sacralisé
Trésor de mon coeur jamais épuisé, pour mon âme apaisante, Alizée.

Akhenaton :
Revoir le rayon d'lumière, transpercer les nuages,
Après la pluie, la chaleur étouffante assécher la tuile
Revoir encore une fois, l'croissant lunaire embraser la nuit
Embrasser mes anges, quand l'soleil s'noie
Faire du sommeil une terre vierge, converser dehors sous les
Cierges, revoir son sourire au lever quand j'émerge, sur
Au-delà des turpitudes, des dures habitudes de l'hiver
Peut être mon enveloppe de môme, abrite un coeur d'Gulliver
Revoir les trésors naturels de l'univers, douce ballerine
L'hirondelle fonde son nid dans mes songes, sublime galerie
A ciel ouvert, les djouns rampent à couvert, nous à l'air libre
Mais les pierres horribles, cachent souvent des gemmes superbes
Sous le couvercle
Revoir la terre s'ouvrir, dévoiler la mer
Solitaire dans la chambre, sous la lumière qu'les volets lacèrent
Impatient de l'attendre, c'printemps en décembre, en laissant
Ces mots dans les cendres, de ces années amères

(Refrain)

Freeman :
La patience est un arbre, dont la racine est amère et l'fruit doux
J'aimerais revoir mes premiers pas, mes premiers rendez vous
Quand j'pensais, qu'la vie, pouvait rien nous offrir, à part des sous
Maintenant j'sais qu'ça s'résume pas à ça, et qu'c'est un tout,
L'tout est d'savoir, voir, penser, avancer, foncer
On sait qu'le temps, dans c'monde n'est pas notre allié
J'aimerais revoir, l'instant unique, qu'a fait d'moi un père
Un homme, un mari, on m'aurait dit ça avant, j'aurais pas t'nu l'pari
Normal dans mon coeur, y avait la tempête, les pression et l'orage
Et pas beaucoup d'monde qui pouvait supporter cette rage
J'aimerais revoir, ces pages, où on apprenait la vie, sans dérapage
L'partage d'l'évolution, à qui j'rends hommage, loin des typhons
J'aimerais revoir, l'premier sourire, d'mon fiston, mon coeur
D'puis c'jour là, j'me sens fier, c'beau gosse, c'est ma grandeur
Un printemps éternel, une source intarissable, plein d'couleurs
C'est l'jardin d'Eden, qui m'protège d'mes douleurs,

Shurik'n :
Revoir l'époque où y avait qu'des pelés sur le goudron s'arrachant
Autant de printemps répondant à l'appel d'un air innocent
Moins pressé d'aller à l'école pour les cours que pour les potes
S'y trouvant revoir les parties de bille sous le préau se faisant avec acharnement
Tendre moment jalousement gardé comme tous
Avènement d'une jeune pousse que l'on couvre d'amour…..
Pour que rien ne salisse mille fleurs jaillissent
Dès que son sourire m'éclabousse ça m'électrise cette
Racine va devenir chêne massif sève de métisse
Annonçant le renouveau le retour de mes printemps
A travers les siens et construire les siens pour que un jour
Il puisse les revivre à son tour
Comme volant à mon secours ces graines fleurissent
Dans ma tête quand la grisaille
Persiste mur d'images refoulant mes tempêtes
Voir un printemps superbe à nouveau fleurir

(Refrain)
source de ce dernier texte : http://www.paroles.net/
IAM  (2003)


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