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1 mars 2008

Max JACOB - le féminin en poésie

Max Jacob (1876-1944) est écrivain, poète et peintre, ami de peintres cubistes comme Pablo Picasso, Georges Braque et Juan Gris, et de poètes, comme Guillaume Apollinaire, puis plus tard, de Jean Cocteau, Modigliani, et encore Marcel Béalu, Michel Manoll, René-Guy Cadou et Jean Rousselot.
Il est auteur de contes pour enfants, et de nombreux recueils de poésie. Il est mort au camp d'internement de Drancy, en région parisienne,le 5 mars 1944.

Il s'agit ici d'humour, noir, à ne pas prendre au sérieux. La première partie (2 strophes) de ce poème musical, avec le personnage titre féminin, est parfois proposée aux élèves. Le second poème est dans le même registre.

Madame la Dauphine

Madame la Dauphine,
Phine, phine, phine, phine, phine, phine, phine, phine
Ne verra pas le beau film qu'on y a fait tirer
Qu'on y a fait tirer, ré, ré
Tirer les vers du nez
Car on l'a amenée en terre
Avec son premier-né

On l'a menée en terre, terre, terre
Avec son premier-né
En terre, terre, terre et à Nanterre
Où elle est enterrée

Quand un paysan de la Chine
Chine, chine, chine, chine, chine, chine, chine, chine
Veut avoir des primeurs, fruits mûrs
Il va chez l'imprimeur

Il va chez l'imprimeur, meur, meur
Ou bien chez sa voisine
Tous les paysans de la Chine
Les avaient épiés

Tous les paysans de la Chine
Les avaient épiés
Pour leur mettre des bottines, tines, tines
Ils leur coupent les pieds

Monsieur le Comte d'Artois
Toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi, toi
Est monté sur le toit, toit, toit
Pour faire son compte d'ardoises

Et voir par la lunette, nette, nette
Pour voir si la lune est
Pour voir si la lune est
Plus grosse que le doigt

Un vapeur et sa cargaison
Zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon
Ont échoué contre la maison
Zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon, zon

Chipons de la graisse d'oie
D'oie, d'oie, d'oie, d'oie, d'oie, d'oie, d'oie, d'oie
Chipons de la graisse d'oie, d'oie, d'oie
Pour en faire des... canons
.

Max Jacob ("Le laboratoire central", 1921, paru en Poésie/Gallimard, 1980) - Ce poème est chanté par Jacques Douai, sur une musique de Pierre Bertin (1955  "Chansons poétiques anciennes et modernes")

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La dame aveugle

La dame aveugle dont les yeux saignent choisit ses mots
Elle ne parle à personne de ses maux
Elle a des cheveux pareils à la mousse
Elle porte des bijoux et des pierreries rousses.
Elle a des cheveux pareils à la mousse
Elle porte des bijoux et des pierreries rousses.
La dame grasse et aveugle dont les yeux saignent
Écrit des lettres polies avec marges et interlignes
Elle prend garde aux plis de sa robe de peluche
Et s'efforce de faire quelque chose de plus
Et si je ne mentionne pas son beau-frère
C'est qu'ici ce jeune homme n'est pas en honneur
Car il s'enivre et fait s'enivrer l'aveugle
Qui rit, qui rit alors et beugle.

Max Jacob ("Le bal masqué", 1932)



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