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lieu commun
1 novembre 2009

Tardieu - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

- Jean Tardieu -

Jean Tardieu (1903-1995), est un écrivain français né dans le Jura, poète, auteur de théâtre et romancier.

On trouvera ici, sur lieucommun, une présentation biographique et des textes, à l'occasion du Printemps des Poètes 2009, qui lui a rendu hommage :

http://lieucommun.canalblog.com/archives/_print_poetes_2009___jean_tardieu/index.html

La plupart des textes proposés ci-dessous sont extraits de "Monsieur monsieur" paru initialement en 1951 chez Gallimard. Pour des questions de droits d'auteur, le choix est limité. On se reportera aux anthologies et aux recueils de Jean Tardieu

Un passage du texte ci-dessous a été supprimé pour les élèves: [...]

Les difficultés essentielles

Monsieur met ses chaussures
Monsieur les lui retire,

Monsieur met sa culotte
Monsieur la lui déchire,

Monsieur met sa chemise
Monsieur met ses bretelles
Monsieur met son veston
Monsieur met ses chaussures :
au fur et à mesure
Monsieur les fait valser.

Quand Monsieur se promène
Monsieur reste au logis

quand Monsieur est ici
Monsieur n'est jamais là

[...]

s'il part pour la forêt
c'est qu'il s'installe en ville,

lorsqu'il reste tranquille
c'est qu'il est inquiet

il dort quand il s'éveille,
il pleure quand il rit

au lever du soleil
voici venir la nuit ;

Vrai ! c'est vertigineux
de le voir coup sur coup
tantôt seul tantôt deux
levé couché levé
debout assis debout!

Il ôte son chapeau
il remet son chapeau
chapeau pas de chapeau
pas de chapeau chapeau
et jamais de repos.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

crayon lieucommunÀ la manière de Monsieur monsieur : On peut reprendre cette structure en imaginant d'autres péripéties pour le duo Monsieur monsieur. Les noms des personnages  pourront être adaptés aux situations. Voir aussi "Toujours et Jamais", de Paul Vincensini, sur le blog.
Et appréciez dans un CM1, (cliquer ici) le travail de création poétique à partir du poème de Jean Tardieu

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Monsieur interroge Monsieur (extrait, trois strophes ont été coupées : [...])

Monsieur pardonnez-moi
de vous importuner
quel bizarre chapeau
vous avez sur la tête !

- Monsieur vous vous trompez
car je n'ai plus de tête
comment voulez-vous donc
que je porte un chapeau !

- Et quel est cet habit
dont vous êtes vêtu ?

- Monsieur je le regrette
mais je n'ai plus de corps
et n'ayant plus de corps
je ne mets plus d'habit

- Pourtant lorsque je parle
Monsieur vous répondez
et cela m'encourage
à vous interroger :
Monsieur quels sont ces gens
que je vois rassemblés
et qui semblent attendre
avant de s'avancer ?

- Monsieur ce sont des arbres
dans une plaine immense
Ils ne peuvent bouger
car ils sont attachés

Monsieur Monsieur Monsieur
au-dessus de nos têtes
Quels sont ces yeux nombreux
qui dans la nuit regardent ?

- Monsieur ce sont des astres
Ils tournent sur eux-même
et ne regardent rien

[...]

- Monsieur soudain ceci
soudain ceci m'étonne
Il n'y a plus personne
pourtant moi je vous parle
et vous vous m'entendez
puisque vous répondez !

- Monsieur ce sont les choses
qui ne voient ni entendent
mais qui voudraient entendre
et qui voudraient parler

- Monsieur à travers tout
quelles sont ces images
tantôt en liberté
et tantôt enfermées
Cette énorme pensée
Où des figures passent
Où brillent des couleurs ?

- Monsieur c'était l'espace
et l'espace
se meurt

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Voyage avec Monsieur Monsieur

Avec Monsieur Monsieur
je m'en vais en voyage.
Bien qu'ils n'existent pas
je porte leurs bagages.
Je suis seul et ils sont deux.

Lorsque le train démarre
je vois sur leur visage
la satisfaction
de rester immobile
quand tout fuit autour d'eux.

Comme ils sont face à face
chacun a ses raisons.
L'un dit : les choses viennent
et l'autre : elles s'en vont;
quand le train les dépasse
est-ce que les maisons
subsistent ou s'effacent ?
moi je dis qu'après nous
ne reste rien du tout.

Voyez comme vous êtes !
lui répond le premier,
pour vous rien ne s'arrête
moi je vois l'horizon
de champs et de villages
longuement persister.
Nous sommes le passage
nous sommes la fumée ...

C'est ainsi qu'ils devisent
et la discussion
devient si difficile
qu'ils perdent la raison.
Alors le train s'arrête
avec le paysage
alors tout se confond.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Le tombeau de Monsieur Monsieur

Dans un silence épais
Monsieur et Monsieur parlent
c'est comme si Personne
avec Rien dialoguait.

L'un dit : Quand vient la mort
pour chacun d'entre nous
c'est comme si personne
n'avait jamais été.
Aussitôt disparu
qui vous dit que je fus ?

- Monsieur, répond Monsieur,
plus loin que vous j'irai :
aujourd'hui ou jamais
je ne sais si j'étais.
Le temps marche si vite
qu'au moment où je parle
(indicatif-présent)
je ne suis déjà plus
ce que j'étais avant.
Si je parle au passé
ce n'est pas même assez
il faudrait je le sens
l'indicatif-néant.

- C'est vrai, reprend Monsieur,
sur ce mode inconnu
je conterai ma vie
notre vie à tous deux :
À nous les souvenirs !
Nous ne sommes pas nés
nous n'avons pas grandi
nous n'avons pas rêvé
nous n'avons pas dormi
nous n'avons pas mangé
nous n'avons pas aimé.

Nous ne sommes personne
et rien n'est arrivé.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Jean Tardieu donne des indications pour la diction théâtrale de ses textes, petites saynètes comiques aux dialogues décalés, autour de l'identité, quand il faut trouver sa place entre l'interrogation sur le néant et le dérisoire de l'existence.
Les indications de l'auteur sont portées sous le titre en italique.

Les erreurs
(La première voix est posée, polie, maniérée et prétentieuse; l’autre est rauque, méchante et dure.)

Je suis ravi de vous voir
bel enfant vêtu de noir.

- Je ne suis pas un enfant
je suis un gros éléphant.

Quelle est cette femme exquise
qui savoure des cerises ?

- C’est un marchand de charbon
qui s’achète du savon.

Ah! que j’aime entendre à l’aube
roucouler cette colombe !

- C’est un ivrogne qui boit
dans sa chambre sous le toit.

Mets ta main dans ma main tendre
je t’aime ô ma fiancée!

- Je n’suis point vot’ fiancée
je suis vieille et j’suis pressée
laissez-moi passer !

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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La môme néant
(Voix de marionnette, voix de fausset, aiguë, nasillarde, cassée, cassante, caquetante, édentée.)

Quoi qu’a dit* ?
- A dit rin.

Quoi qu’a fait ?
- A fait rin.

A quoi qu’a pense ?
- A pense à rin.

Pourquoi qu’a dit rin ?
Pourquoi qu’a fait rin ?
Pourquoi qu’a pense à rin ?

- A’xiste pas.

* Qu'est-ce qu'elle dit ? - Elle ne dit rien.
Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

On peut écouter ici l'auteur disant "La môme néant" : http://www.koikadit.net/Accueil/mmntacc.html

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Conversation
(sur le pas de la porte, avec bonhomie)

Comment ça va sur la terre ?
- Ça va ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?
- Mon Dieu oui merci bien.

Et les nuages ?
- Ça flotte.

Et les volcans ?
- Ça mijote.

Et les fleuves ?
- Ça s'écoule.

Et le temps
- Ça se déroule.

Et votre âme ?
- Elle est malade
Le printemps était trop vert
elle a mangé trop de salade.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Conseils donnés par une sorcière
(À voix basse , avec un air épouvanté, à l’oreille du lecteur.)

Retenez vous de rire
dans le petit matin !

N’écoutez pas les arbres
qui gardent les chemins !

Ne dites votre nom
à la terre endormie
qu’après minuit sonné !

À la neige, à la pluie
ne tendez pas la main !

N’ouvrez votre fenêtre
qu’aux petites planètes
que vous connaissez bien !

Confidence pour confidence :
vous qui venez me consulter,
méfiance, méfiance !
On ne sait pas ce qui peut arriver.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Le dilemme

J’ai vu des barreaux
je m’y suis heurté
c’était l’esprit pur.

J’ai vu des poireaux
je les ai mangés
c’était la nature.

Pas plus avancé !
Toujours des barreaux
toujours des poireaux !

Ah ! si je pouvais
laisser les poireaux
derrière les barreaux
la clé sous la porte
et partir ailleurs
parler d’autre chose !

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Rengaine à pleurer (extrait : [...])
(Résigné mais clairvoyant)

J'ai beaucoup appris
et tout entendu
je n'ai rien compris
et rien retenu.

J'avais entrepris
j'avais entendu
je m'étais perdu
je m'étais repris
puis j'ai tout perdu.

[...]

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Comptine
(Voix d'enfant, zézaiement recommandé)

J'avais une vache
elle est au salon

J'avais une rose
elle est en chemise
et en pantalon

J'avais un cheval
il cuit dans la soupe
dans le court-bouillon

J'avais une lampe
le ciel me l'a prise
pour les nuits sans lune

J'avais un soleil
il n'a plus de feu
je n'y vois plus goutte
je cherche ma route
comme un malheureux.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Chœur d'enfants
(À tue-tête et très scandé.)

Tout ça qui a commencé
il faut bien que ça finisse :

la maison zon sous l'orage
le bateau dans le naufrage
le voyageur chez les sauvages.

Ce qui s'est manifesté
il faut que ça disparaisse :
feuilles vertes de l'été
espoir jeunesse et beauté
an-ci-en-nes vérités.

Moralité.

Si vous ne voulez rien finir
évitez de rien commencer.
Si vous ne voulez pas mourir,
quelques mois avant de naître
faites-vous décommander.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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Le poème qui suit est donné en texte intégral, orthographe (majuscules) et ponctuation originales :

La place de la Concorde 

Il n’y avait ce jour-là
il n’y avait ce jour-là
que deux personnes dans Paris
dans Paris
un petit monsieur à Montmartre
une petite dame à Montsouris
à Montsouris.

Du sud au nord du nord au sud
de bon matin ils sont partis
sont partis
sur la place de la concorde
sur la place de la concorde
ils se sont rencontrés à midi
à midi.

Bonjour Monsieur bonjour Madame
bonjour Madame bonjour Monsieur
ah je vois bien dit-il dit-elle
c’est pour ça que nous étions partis
étions partis.

Mais nom de nom dit-il dit-elle
mais où sont donc les habitants ?
les habitants ?
Elle lui répond il lui répond :
chacun mon bon chacun ma belle
chacun croit qu’il n’y a personne
sinon l’amour de lui pour elle
sinon l’amour d’elle pour lui,
d’elle pour lui.

C’est ainsi mon bon ma belle
c’est ainsi ma belle mon bon
c’est ainsi qu’il n’y a personne
c’est ainsi qu’on est des millions
des millions.

Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)

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L’éternel enfant

Grand plaisir grand merci
Merci mille fois merci
A bientôt Mais non Mais si
Ce n’est rien je vous en prie.

A Dimanche à Lundi
A Mardi à Mercredi
C’est cela: plutôt Vendredi
Le matin, je veux dire à midi
Dès l’aurore avant la nuit.

Sans façon c’est par ici
Trop aimable. Bonne nuit.

Jean Tardieu ("Formeries", au chapitre Les beaux métiers - éditions Gallimard, 1976)

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Étude de voix d'enfant

Les maison* y sont là
les deux pieds sous la porte
tu les vois les maisons ?

Les pavé y sont là
les souliers de la pluie
y sont noirs mais y brillent.

Tout le monde il est là
le marchand le passant
le parent le zenfant
le méchant le zagent.

Les auto fait vou-hou
le métro fait rraou
et le nuage, y passe
et le soleil, y dort.

Tout le monde il est là
comme les autres jours
mais c'est un autre jour
c'est une autre lumière :

aujourd'hui c'est hier.

* orthographe originale
Jean Tardieu ("Monsieur monsieur",  Gallimard 1951)

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Récatonpilu ou Le Jeu du poulet
Pour Nicolas

Si tu veux apprendre
des mots inconnus,
récapitulons,
récatonpilu.

Si tu veux connaître
des jeux imprévus,
locomotivons,
locomotivu.

Mais les jeux parfaits
sont les plus connus :
jouons au poulet.

Je suis le renard
je cours après toi
plus loin que ma vie.

Comme tu vas vite !
Si je m'essoufflais !
Si je m'arrêtais !

Jean Tardieu ("Comme ceci, comme cela" - Gallimard, 1979)

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Au conditionnel 

Si je savais écrire je saurais dessiner
Si j'avais un verre d'eau je le ferais geler
et je le conserverais sous verre
Si on me donnait une motte de beurre je
la ferais couler en bronze
Si j'avais trois mains je ne saurais où
donner de la tête
Si les plumes s'envolaient si la neige fondait
si les regards se perdaient, je
leur mettrais du plomb dans l'aile
Si je marchais toujours tout droit devant
moi, au lieu de faire le tour du
globe j'irais jusqu'à Sirius et
au-delà
Si je mangeais trop de pommes de terre je
les ferais germer sur mon cadavre
Si je sortais par la porte je rentrerais
par la fenêtre
Si j'avalais un sabre je demanderais
un grand bol de Rouge
Si j'avais une poignée de clous je les
enfoncerais dans ma main
gauche avec ma main
droite et vice versa.

Si je partais sans me retourner, je
me perdrais bientôt de vue.


Jean Tardieu ("Comme ceci, comme cela" - Gallimard, 1979)
La rare ponctuation et les retours à la ligne sont ceux de l'original. Dans le texte imprimé, Les vers commençant par "Si" sont alignés à la marge gauche, et tous les autres ont un alignement décalé d'une quinzaine de signes. Cette présentation n'est pas respectée ici, par difficulté technique

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"Chat et chatte, heureux comme des rois,
Regardent leur petit qui boit,
Une fois trois, trois."

En 1947, Jean Tardieu publie un premier recueil destiné particulièrement aux enfants : "Il était une fois, deux fois, trois fois ... ou La table de multiplication en vers" (Gallimard), illustré par Élie Lascaux, dans lequel on trouve mise en scène, la table de multiplication. Extrait :

Les aventures d’une famille de chats

Le chat brun, dans le salon
A beau tourner en rond,
Ça ne fait qu’un seul chat brun,
Une fois un, un.

Le chat fait la grimace,
Car il est furieux
De voir un autre chat dans la glace !
Une fois deux, deux.

Chat et chatte, heureux comme des rois,
Regardent leur petit qui boit,
Une fois trois, trois.

Les chats font semblant de se battre
Une fois quatre, quatre…

Puis, grimpés sur le toit de zinc,
Une fois cinq, cinq.

Ils pourchassent les souris,
Une fois six, six.

Et sautent après les alouettes,
Une fois sept, sept…

Sur le toit, ils passent la nuit,
Une fois huit, huit…

Alors que leur bon lit d’étoffes,
Une fois neuf, neuf,

En bas, les attend chez Clarisse,
Une fois dix, dix.

Jean Tardieu ("Il était une fois, deux fois, trois fois ... - Gallimard, 1947)

Cette "table de multiplication en vers" a été rééditée en collection Folio Cadet Gallimard (1991), puis dans la collection "Enfance en poésie" sous le titre "Je m'amuse en rimant", avec des illustrations modernisées...
En Gallimard-Jeunesse est paru un deuxième ouvrage sous le même titre, "Je m'amuse en rimant" (1992), sous-titré "Au chiffre des grands hommes", il ne contient pas la table de multiplication, mais un inédit, "Petit voyage autour des capitales", et diverses reprises, ainsi que des jeux de rimes.

Voici un autre passage de cette "table de multiplication" :

La nièce attentionnée

Séraphine dans sa main
Tient quatre fleurs du jardin
Qu'elle a cueillies à quatre pattes
Quatre fois un quatre

Va au marché, choisit des truites
Quatre fois deux huit

Qu'elle pose dans sa blouse
Quatre fois trois douze

Achète un panier de fraises
Quatre fois quatre seize

Une bouteille de vin
Quatre fois cinq vingt

Un cornet de belles dattes
Quatre fois six vingt-quatre

Puis une douzaine d'huîtres
Quatre fois sept vingt-huit

Puis un ananas juteux
Quatre fois huit trente-deux

Enfin des grappes de cassis
Quatre fois neuf trente-six

Pour la fête de sa tante
Quatre fois dix quarante.

Jean Tardieu ("Il était une fois, deux fois, trois fois ... - Gallimard, 1947)

crayon lieucommunCréation poétique : Puisque les tables de multiplication sont un apprentissage obligé de l'école élémentaire, voici une activité transdisciplinaire comme on les affectionne, à réserver plutôt aux  grandes classes de Cycle 3 et de Collège.

  • À la manière de Jean Tardieu, à partir des tables X 2, 3,4 ... construction de comptines amusantes en recherche individuelle ou par groupes de 3 ou 4 élèves, en utilisant rimes et assonances.
  • Plus facilement qu'avec la multiplication, les tables d'addition et de soustraction peuvent autoriser l'invention de situations liées à l'opération d'ajouter ou de retrancher des éléments, pour permettre (ce n'est pas le cas dans les deux textes présentés) une petite histoire séquentielle comme celle-ci : 

crayon lieucommunexemple 1 - addition : Le bois des animaux 

Un chat noir et un chat bleu / Un et un deux
Rencontrent une pie en allant au bois / Deux et un trois
Une tortue les rattrape / Trois et un quatre
Un lapin blanc les rejoint / Quatre et un cinq ...

imaginer la suite
(début de comptine originale : lieucommun)

crayon lieucommunexemple 2, soustraction : Les pommes
(illustration à la manière d'un Andy Wharol très sommaire)

pommes_Warhol_2

Dix pommes crues dans un four neuf
Une de perdue, en reste neuf
Une qu'est trop cuite, y en a plus qu' huit
Une qu'est trop verte, en reste sept
Une qu'est trop lisse, y en a plus qu' six
Une dans la main, en reste cinq
Une qui éclate, y en a plus que quatre
Une pour le roi, en reste trois
Une dans le feu, y en a plus que deux
Une dans la lune, en reste qu'une
La dernière en bois ... je la mang' pas.
(image et comptine originales : lieucommun)

Jean Tardieu n'est pas l'auteur de ces deux comptines, mais elles peuvent aussi servir d'exemple pour la création des textes sur le thème de l'addition et de la soustraction :

Les lapins coquins

Un petit lapin sur le chemin
Rencontre un autre petit lapin
Deux petits lapins sont devenus copains.

Deux petits lapins sur le chemin
Rencontrent un autre petit lapin
Trois petits lapins sont devenus copains.

Trois petits lapins sur le chemin
Rencontrent un autre petit lapin
Quatre petits lapins sont devenus copains.

Quatre petits lapins sur le chemin
Rencontrent un autre petit lapin
J’ai cinq doigts sur ma main pour compter
Les petits lapins.

(comptine traditionnelle)

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Les mésanges

Cinq mésanges vertes
Font des pirouettes
L'une se casse la patte
Y'en a plus que quatre.

Quatre mésanges vertes
Sur une branchette
L'une s'envolera
Y'en a plus que trois.

Trois mésanges vertes
S'en vont à la fête
L'une se pince la queue
Y'en a plus que deux.

Deux mésanges vertes
Chantent à tue-tête
Vient le clair de lune
Y'en a plus qu'une.

Une mésange verte
Triste et bien seulette
Mais voilà le loup
Y'en a plus du tout !

(comptine traditionnelle)



 

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