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lieu commun
5 mars 2007

Lettres de chine

brocante_Champagne_livre_po_sie_carteMatin de chine pour voyageur de poésie, dimanche 4 mars à Champagne-sur-Oise (95).
Des
Letteras à un euro seulement les billets d'amour.


Villanelle (extrait)
cliquer sur l'image du livre ouvert pour le texte en français moderne

J'ay perdu ma tourterelle.
Est-ce point elle que j'oy?
Je veux aller après elle.

Tu regrettes ta femelle;
Hélas aussy fay-je moy :
J'ay perdu ma tourterelle.                                              
livre de chine (Photos Lieucommun)

Si ton amour est fidèle,
Aussy est ferme ma foy;
broc_Champagne_livre_po_sie_ouvert
Je veux aller après elle.

Ta plainte se renouvelle;
Toujours plaindre je me doy :
J'ay perdu ma tourterelle.

En ne voyant plus la belle,
Plus rien de beau je ne voy :
Je veux aller après elle.

Mort, que tant de fois j'appelle,
Prends ce qui se donne à toy :
J'ay perdu ma tourterelle.       
 
Je veux aller après elle.

Jean Passerat 1534-1602
La villanelle est un poème composé d'un nombre impair de tercets, avec des reprises de vers (refrains). Un quatrain termine le poème en reprenant les deux vers du refrain :
J'ay perdu ma tourterelle.
Je veux aller après elle
.


Philippe Fabre d'Eglantine est né en 1750.  Il écrit une chanson, L'Hyménée, en 1780, sur une musique de Victor Simon.
On la connaît sous le titre "Il pleut, il pleut bergère".
Fabre d'Eglantine a élaboré (avec d'autres) le calendrier républicain. Condamné par le tribunal révolutionnaire de Robespierre pour trahison, il meurt sur la guillotine en 1794.

Le texte de cette chanson pourrait être qualifié de lettera amorosa, si on ne s'arrête pas aux premiers couplets, comme on le fait souvent pour le rendre accessible aux enfants.

Il pleut, il pleut bergère

Il pleut, il pleut bergère, *
Presse tes blancs moutons,
Allons sous ma chaumière
Bergère, vite, allons.
J'entends sous le feuillage
L'eau qui tombe à grand bruit,
Voici, voici l'orage
Voici l'éclair qui luit.

Entends-tu le tonnerre ?
Il roule en approchant,
Prends un abri bergère
A ma droite en marchant.
Je vois notre cabane,
Et tiens, voici venir
Ma mère et ma sœur Anne
Qui vont l'étable ouvrir.

Bonsoir, bonsoir ma mère,
Ma sœur Anne bonsoir,
J'amène ma bergère
Près de nous ce soir.
Va te sécher ma mie,
Auprès de nos tisons.
Sœur, fais-lui compagnie,
Entrez, petits moutons.

Soignons bien, ô ma mère
Son tant joli troupeau;
Donnez plus de litière
A son petit agneau.
C'est fait, allons près d'elle
Eh bien, donc, te voilà !
En corset qu'elle est belle
Ma mère voyez-la.

Soupons! Prends cette chaise,
Tu seras près de moi;
Ce flambeau de mélèze
Brûlera devant toi.
Goûte de ce laitage
Mais tu ne manges pas !
Tu te sens de l'orage ?
Il a lassé tes pas.

Eh bien! voilà ta couche :
Dors-y bien jusqu'au jour;
Laisse-moi sur ta bouche
Prendre un baiser d'amour.
Ne rougis pas, bergère,
Ma mère et moi demain
Nous irons chez ton père
Lui demander ta main.

Philippe Fabre d'Eglantine (1780 - musique de Victor Simon)

* Version "moderne" du premier couplet :
Il pleut, il pleut, bergère !
Rentre tes blancs moutons,
Allons à ma chaumière
Bergère, vite allons !
J'entends sur le feuillage
L'eau qui tombe à grand bruit;
Voici venir l'orage;
Voici l'éclair qui luit.


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