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20 juin 2007

L'école de Christian Merveille

Une comptine de Christian Merveille pour les petits, interprétée par cet auteur compositeur dans le CD Sur le bout des doigts (Éd Victor Mélodie - 2003) qui comprend 49 titres.

C'est la rentrée

Cartable nouveau,
Joli manteau.
Livres, cahiers
Et beau plumier ...
Cloche a sonné,
Un gros baiser,
Il faut y aller :
C'est la rentrée !

Christian Merveille ("Sur le bout des doigts")


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19 juin 2007

Coquelicot, différent, comme les autres

coquelicot_fond_noir<< Prise de vue et labo Lieucommun mai 2007.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.

Un coquelicot, différent, comme les autres ...

Vous avez déjà entendu , et peut-être trop vite prononcé les paroles suivantes, à propos de ce qui vous est étrange :

"Toutes les mêmes, ces fleurs (par exemple)".

Bien sûr que non, il suffit de s'arrêter. Celle-ci me surprend encore ...


18 juin 2007

L'école de René Guy Cadou

René Guy Cadou était né en 1920. Il avait écrit, comme une prémonition : "Je ne ferai jamais que quelques pas sur cette terre". À partir de 1943, Hélène, épousée en 1946, l'accompagne. Hélène Cadou , poète comme lui, pour qui il a écrit "Hélène ou le règne végétal", publié en février 1951 (Le poète est mort de maladie en mars de la même année, à 31 ans).

Je t'atteindrai Hélène
À travers les prairies
À travers les matins de gel et de lumière...

Son œuvre poétique complète, "
Poésie, la vie entière", est parue en 1976 chez l'éditeur Pierre Seghers (poète également).


La blanche école où je vivrai

La blanche école où je vivrai
N'aura pas de roses rouges
Mais seulement devant le seuil
Un bouquet d'enfants qui bougent
On entendra sous les fenêtres
Le chant du coq et du roulier;
Un oiseau naîtra de la plume
Tremblante au bord de l'encrier
Tout sera joie! Les têtes blondes
S'allumeront dans le soleil,
Et les enfants feront des rondes
Pour tenter les gamins du ciel.

René Guy Cadou


Automne

Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.

O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.

René-Guy Cadou ("Les amis d’enfance " ; "Poésie, la vie entière" - Seghers)


La saison de Sainte-Reine

Je n’ai pas oublié cette maison d’école
Où je naquis en février dix neuf cent vingt
Les vieux murs à la chaux ni l’odeur du pétrole
Dans la classe étouffée par le poids du jardin
Mon père s’y plaisait en costume de chasse
Tous deux nous y avions de tendres rendez-vous
Lorsqu’il me revenait d’un monde de ténèbres
D’une Amérique à trois cents mètres de chez nous
Je l’attendais couché sur les pieds de ma mère
Comme un bon chien un peu fautif d’avoir couru
Du jardin au grenier des pistes de lumière
Et le poil tout fumant d’univers parcourus
La porte à peine ouverte il sortait de ses manches
Des jeux de cartes des sous belges ou des noix
Et je le regardais confiant dans son silence
Pour ma mère tirer de l’amour de ses doigts
Il me parlait souvent de son temps de souffrance
Quand il était sergent-major et qu’il montait
Du côté de Tracy-le-Mont ou de la France
La garde avec une mitrailleuse rouillée
Et je riais et je pensais aux pommes mûres
À la fraîcheur avoisinante du cellier
À ce parfum d’encre violette et de souillure
Qui demeure longtemps dans les sarraus mouillés
Mais ce soir où je suis assis près de ma femme
Dans une maison d’école comme autrefois
Je ne sais rien que toi Je t’aime comme on aime
Sa vie dans la chaleur d’un regard d’avant soi.

René Guy Cadou
- 1953 - ("Hélène ou le règne végétal")
[Ce message d'août 2007 est antidaté pour le rangement]


16 juin 2007

L'école de Maurice Fombeure

Une école d'autrefois, avec Maurice Fombeure (1906-1981) :

Les écoliers

Sur la route couleur de sable,
En capuchon noir et pointu,
Le 'moyen', le 'bon', le 'passable'
Vont à galoches que veux-tu
Vers leur école intarissable.

Ils ont dans leurs plumiers des gommes
Et des hannetons du matin,
Dans leurs poches du pain, des pommes,
Des billes, ô précieux butin
Gagné sur d'autres petits hommes.

Ils ont la ruse et la paresse
Mais l'innocence et la fraîcheur
Près d'eux les filles ont des tresses
Et des yeux bleus couleur de fleur,
Et des vraies fleurs pour leur maîtresse.

Puis les voilà tous à s'asseoir.
Dans l'école crépie de lune
On les enferme jusqu'au soir,
Jusqu'à ce qu'il leur pousse plume
Pour s'envoler. Après, bonsoir !

Maurice Fombeure ("Pendant que vous dormez" - Gallimard)


[Ce message est antidaté pour le rangement]

14 juin 2007

L'école de Jacques Prévert

Voici des poésies de Jacques Prévert (1900-1977), sur le thème de l'école, présentes pour la plupart dans d'autres catégories (Cycle 3).

Le cancre

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.

Jacques Prévert ("Paroles")


Page d’écriture

Deux et deux quatre
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize
Répétez! dit le maitre
Deux et deux quatre
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize
Mais voilà l’oiseau lyre
Qui passe dans le ciel
L’enfant le voit
L’enfant l’entend
L’enfant l’appelle:
Sauve-moi
Joue avec moi
Oiseau!
Alors l’oiseau descend
Et joue avec l’enfant
Deux et deux quatre...
Répétez! dit le maitre
Et l’enfant joue
L’oiseau joue avec lui...
Quatre et quatre huit
Huit et huit font seize
Et seize et seize qu’est-ce qu’ils font?
Ils ne font rien seize et seize
Et surtout pas trente-deux
De toute façon
Et ils s’en vont.
Et l’enfant a caché l’oiseau
Dans son pupitre
Et tous les enfants
entendent sa chanson
et tous les enfants
entendent sa musique
et huit et huit à leur tour s’en vont
et quatre et quatre et deux et deux
à leur tour fichent le camp
et un et un ne font ni une ni deux
un et un s’en vont également.
Et l’oiseau lyre joue
Et l’enfant chante
Et le professeur crie:
Quand vous aurez fini de faire le pitre!
Mais tous les autres enfants écoutent la musique
Et les murs de la classe
S’écroulent tranquillement.
Et les vitres redeviennent sable
L’encre redevient eau
Les pupitres redeviennent arbres
La craie redevient falaise
Le porte-plume redevient oiseau.

Jacques Prévert ("Paroles")


En sortant de l'école

En sortant de l'école
nous avons rencontré
un grand chemin de fer
qui nous a emmenés
tout autour de la terre
dans un wagon doré

Tout autour de la terre
nous avons rencontré
la mer qui se promenait
avec tous ses coquillages
ses îles parfumées
et puis ses beaux naufrages
et ses saumons fumés

Au-dessus de la mer
nous avons rencontré
la lune et les étoiles
sur un bateau à voiles
partant pour le Japon
et les trois mousquetaires
des cinq doigts de la main
tournant ma manivelle
d'un petit sous-marin
plongeant au fond des mers
pour chercher des oursins

Revenant sur la terre
nous avons rencontré
sur la voie de chemin de fer
une maison qui fuyait
fuyait tout autour de la Terre
fuyait tout autour de la mer
fuyait devant l'hiver
qui voulait l'attraper

Mais nous sur notre chemin de fer
on s'est mis à rouler
rouler derrière l'hiver
et on l'a écrasé
et la maison s'est arrêtée
et le printemps nous a salués

C'était lui le garde-barrière
et il nous a bien remerciés
et toutes les fleurs de toute la terre
soudain se sont mises à pousser
pousser à tort et à travers
sur la voie du chemin de fer
qui ne voulait plus avancer
de peur de les abîmer

Alors on est revenu à pied
à pied tout autour de la terre
à pied tout autour de la mer
tout autour du soleil
de la lune et des étoiles
A pied à cheval en voiture
et en bateau à voiles.

Jacques Prévert ("Paroles")


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13 juin 2007

L'école de Gabriel Cousin

Gabriel Cousin, poète et scénariste de théâtre, est né en 1918.
«La poésie ne doit pas être évasion, mais au contraire prise de conscience du monde et de la vie»

Rentrée des classes

Tous les deux habillés de neuf nous allons la main dans la main.
Sur les pavés du petit matin, l'eau du ruisseau brille et cela vaut la peine de mettre le pied dedans.
Nous regardons au loin et déjà nous sommes enfermés dans le cartable.
Nous avons vu les plus grands devenir
un peu Gaulois
un peu pluriel
un peu Henri IV
un peu débit de robinet
un peu passé composé.
Un autre monde va s'ouvrir. Peut-être est-il plus transparent que l'eau du ruisseau et plus beau que les escaliers où les cris rebondissent.

Gabriel Cousin ("Poèmes d'un grand-père pour de grands enfants" - Éditions Saint-Germain-des-Prés - 1980)


12 juin 2007

L'école de Maurice Carême

Merci à la Fondation Maurice Carême

Maurice Carême, instituteur belge (1899-1978) est présent dans chaque cahier de poésie des élèves de France et de Navarre (et de Belgique bien sûr).

L'école

L'école était au bord du monde,
L'école était au bord du temps.
Au dedans, c'était plein de rondes ;
Au dehors, plein de pigeons blancs.
On y racontait des histoires
Si merveilleuses qu'aujourd'hui,
Dès que je commence à y croire,
Je ne sais plus bien où j'en suis.
Des fleurs y grimpaient aux fenêtres
Comme on n'en trouve nulle part,
Et, dans la cour gonflée de hêtres,
Il pleuvait de l'or en miroirs.
Sur les tableaux d'un noir profond,
Voguaient de grandes majuscules
Où, de l'aube au soir, nous glissions
Vers de nouvelles péninsules.
L'école était au bord du monde,
L'école était au bord du temps.
Ah ! que n'y suis-je encor dedans
Pour voir, au dehors, les colombes.

Maurice Carême ("La flûte au verger")


Notre école

Notre école se trouve au ciel.
Nous nous asseyons prés des anges.
Comme des oiseaux sur les branches.
Nos cahiers d'ailleurs ont des ailes.

A midi juste, on y mange,
Avec du vin de tourterelle,
Des gaufres glacées à l'orange
Les assiettes sont en dentelle.

Pas de leçon, pas de devoirs
Nous jouons quelque fois, le soir
Au loto avec les étoiles.

Jamais nous ne rêvons la nuit
Dans notre petit lit de toile
L'école est notre paradis.

Maurice Carême ("le moulin de papier" - Nathan)


Trois escargots   

J'ai rencontré trois escargots
Qui s'en allaient cartable au dos
Et dans le pré trois limaçons
Qui disaient par cœur leur leçon.
Puis dans un champ, quatre lézards
Qui écrivaient un long devoir.
Où peut se trouver leur école ?
Au milieu des avoines folles ?
Et leur maître est-il ce corbeau
Que je vois dessiner là-haut
De belles lettres au tableau ?

Maurice Carême


L'enfant

A quoi jouait-il cet enfant ?
Personne n'en sut jamais rien.
On le laissait seul dans un coin
Avec un peu de sable blanc
On remarquait bien, certains jours,
Qu'il arquait les bras, tels des ailes
Et qu'il regardait loin, très loin,
Comme du sommet d'une tour.
Mais où s'en allait-il ainsi
Alors qu'on le croyait assis ?
Lui-même le sut-il jamais ?
Dès qu'il refermait les paupières,
Il regagnait le grand palais,
D'où il voyait toute la mer.

Maurice Carême


L'écolière

Bon Dieu ! que de choses à faire !
Enlève tes souliers crottés,
Pends donc ton écharpe au vestiaire,
Lave tes mains pour le goûter,

Revois tes règles de grammaire.
Ton problème, est-il résolu ?
Et la carte de l'Angleterre,
Dis, quand la dessineras-tu ?

Aurai-je le temps de bercer
Un tout petit peu ma poupée,
De rêver, assise par terre,
Devant mes châteaux de nuées ?
Bon Dieu ! que de choses à faire !

Maurice Carême ("La grange bleue")


[Ce message  est antidaté pour le rangement]


11 juin 2007

Charles Cros - Indignation

Après Le hareng-saur, on retrouvera cet autre texte de Charles Cros dans POÉSIE d'humour, dérision, parodie
Gardons pour plus tard (promis ça) et par manque de temps, si court, l'histoire de cet oublié de l'Histoire.

Indignation

J'aurais bien voulu vivre en doux ermite,
Vivre d'un radis et de l'eau qui court.
Mais l'art est si long et le temps si court !
Je rêve, poignards, poisons, dynamite.

Avoir un chalet en bois de sapin !
J'ai de beaux enfants (l'avenir), leur mère
M'aime bien, malgré cette idée amère
Que je ne sais pas gagner notre pain.

Le monde nouveau me voit à sa tête.
Si j'étais anglais, chinois, allemand,
Ou russe, oh ! alors on verrait comment
La France ferait pour moi la coquette.

J'ai tout rêvé, tout dit, dans mon pays
J'ai joué du feu, de l'air, de la lyre.
On a pu m'entendre, on a pu me lire
Et les gens s'en vont dormir, ébahis ...

J'ai dix mille amis, ils ont tous des rentes.
Combien d'ennemis ?... Je ne compte pas.
On voudrait m'avoir aux fins des repas,
Aux cigares, aux liqueurs enivrantes.

Puis je m'en irais, foulant le tapis
Dans l'escalier chaud, devant l'écaillère;
Marchant dans la boue ou dans la poussière,
Je retournerais à pied au logis.

Las d'être traité comme les Ilotes
Je m'en vais aller loin de vous, songeant
Que je ne peux pas, sans beaucoup d'argent,
Contre tant de culs user tant de bottes.

Charles Cros ("Le collier de griffes")


11 juin 2007

L'école de Georges Jean

"L'école est fermée", pour retourner en vacances le temps d'un poème de Georges Jean (né en 1920) :

L'école est fermée

Le tableau s'ennuie ;
Et les araignées
Dit-on étudient
La géométrie
Pour améliorer
L'étoile des toiles :
Toiles d'araignées,
Bien évidemment.

L'école est fermée
Les souris s'instruisent,
Les papillons lisent
Les pupitres luisent,
Ainsi que les bancs.

L'école est fermée
Mais si l'on écoute
Au fond du silence,
Les enfants sont là
Qui parlent tout bas
Et dans la lumière,
Des grains de poussière,
Ils revivent toute l'année qui passa,
Et qui s'en alla …

Georges Jean


10 juin 2007

L'école de Corinne Albaut

Corinne Albaut écrit, publie, interprète des comptines pour les petits (Collection "Petits bonheurs" chez Actes Sud junior).livre_comptines_pyjama
Elle dirige aussi la collection "Les Romans Bleus" (Gulf Stream éditeur - 2006), pour les ados de 11 à 14 ans, dans laquelle elle a écrit Chicago Blues. D'autres romans sont parus chez Acte Sud junior.
J'ai trouvé la comptine ci-dessous dans un petit livre de la jolie collection illustrée "Petits Bonheurs" : Comptines en pyjama - 1997 (illustrations Madeleine Brunelet). À commander et à recommander aussi aux parents. 6,50 € en librairie.

Le jour et la nuit

Quand on dit "bonjour",
Que les enfants courent
Vers l'école pour
Jouer dans la cour,
C'est le jour.

Quand la lune luit
Que les chats sont gris,
Qu'on est dans son lit
Au calme et sans bruit,
C'est la nuit.

On trouvera sur ce blog, de Corinne Albaut : Les  crayons (poésies Cycle 2).
Autre recueil de comptines du même auteur : Comptines pour la rentrée des classes - Actes Sud Junior, 1997.livre_comptines_rentr_e

Les trois classes (bis)

Dans la classe
de Monsieur Leblond,
On cultive des potirons.

Dans la classe
de Madame Levert,
On cultive des primevères.

Dans la classe
de Mademoiselle Legris,
On cultive des radis.

Dans son bureau
La directrice, elle
fait pousser des myosotis.

On trouve dans le recueil cité deux autres variantes de cette comptine. Leur structure peut être reprise et adaptée au cours d'une séance de création poétique orale en maternelle. L'occasion de jouer avec les sons, les rimes. Voyez ICI un exemple de ce travail effectué dans une classe de cycle 2.

Un troisième recueil de comptines de Corinne Albaut, "Comptines pour compter", toujours dans la même collection  :livre_comptines_compter

Sept jours sur sept 

Sept jours, dans la semaine,
    Pour porter tout ce que j'aime.
Lundi, mon tee-shirt canari,
    Mardi, mon pull gris souris,
    Mercredi, mon short kaki,
    Jeudi, mon bermuda fleuri,
    Vendredi, ma chemise bleu nuit,
    Samedi, mon polo cramoisi,
    Dimanche, ma casquette blanche.

Chic, des pieds à la tête,
    Sept jours sur sept.

Corinne Albaut propose également des rencontres avec les élèves, autour des comptines. Voyez ICI les conditions.

Ce message est antidaté pour le rangement dans la catégorie. 


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