Alphonse ALLAIS - le féminin en poésie
Alphonse Allais (1854-1905) est un poète, nouvelliste, journaliste, humoriste français,
plus connu par ses nouvelles et ses facéties de journaliste (entre
autres un pseudo-courrier des lecteurs et des compte-rendus de
soi-disants faits divers loufoques), que par ses poésies.
Déjà publié dans PRINT POÈTES 2009 : L'HUMOUR des poètes voici une excellente
occasion de "révisionner" votre subjonctif. On trouve ce
texte souvent raccourci. Il est ici intégral et conforme à l'original :
Complainte amoureuse
Oui dès l'instant où je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l'amour qu'en vos yeux je pris
Sur-le-champ vous vous aperçûtes.
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis ?
De quelle cruauté vous fûtes ?
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain je priai, je gémis,
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis ;
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid, voir ce que je mis.
Ah ! Fallait-il que je vous visse
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le dise,
Qu'avec orgueil vous vous tussiez ;
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu'en vain je m'opiniâtrasse
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m'assassinassiez !
Alphonse Allais (texte publié dans "Le Journal")
C'est aussi une chanson, que Juliette Gréco a interprétée, sur une musique de Jean Spanos.
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et puisqu'il est question de féminin :
La fille du vieux Peau Rouge
La brune Shemulpa, fille du vieux Peau Rouge,
Apprenait à danser avec que sa maman.
Or, sa maman lui dit : " Eh là, ma pauvre enfant,
Tu sautes bien fort.
C'est le ventre qui bouge,
Non tout le corps.
Danse avec moi et fais le pas très sagement."
Moralité : Le pas sage de la mère rouge
Alphonse Allais (dans "Le Journal" en novembre 1899)