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1 mai 2008

le féminin des autres - Amérique du Nord - Etats-Unis

AMÉRIQUE DU NORD

ÉTATS-UNIS

Émily Dickinson (1830-1886) est une des plus importantes poètes des États-Unis d'Amérique.
"Je donnerais tous les poètes pour Emily Dickinson". (Cioran)

 La traduction en français est suivie du texte original

Je reviens du Ciel

Je reviens du Ciel.
C'est un village ;
Pour lampe, un rubis ;
Du coton pour lattes.

Calme - plus qu'un champ
Au fort de la rosée ;
Plus beau qu'une image
Inventée par l'homme.
Les gens, tels des phalènes,
Etaient faits de dentelle ;
De gaze étaient leurs devoirs,
Et leur nom, de duvet.
Contente - ou presque,
Je pourrais être
En compagnie
Si singulière.

I went to Heaven

I went to Heaven –
‘Twas a small Town –
Lit – with a Ruby –
Lathed – with Down –

Stiller – than the fields
At the full Dew –
Beautiful – as Pictures –
No Man drew.
People – like the Moth –
Of Mechlin – frames –
Duties – of Gossamer.
And Eider – names –
Almost – contented
I – could be –
‘Mong such unique
Society –

Émily Dickinson

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On apprend l'eau par la soif
La terre par les mers qu'on traverse
L'exaltation  par l'angoisse
La paix en comptant ses batailles
L'amour par une image qu'on garde
Et les oiseaux  par la neige

texte original réorganisé

Water is taught by thirst
Land, by the ocean passed
Transport, by throe
Peace, by it's battle told
Love, by memorial mold
Birds, by the snow.

Émily Dickinson

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Un texte en anglais, si quelqu'un veut se coller à la traduction ...

The Robin (Le rossignol)

The Robin is the one

That interrupts the morn
With hurried, few, express reports
When March is scarcely on.

The robin is the one
That overflows the noon
With her cherubic quantity,
An April but begun.

The robin is the one
That speechless from her nest
Submits that home and certainty
And sanctity are best.

Émily Dickinson

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Et un poème directement traduit, pour faire bonne mesure :

Fleurir est aboutir

Qui rencontre une fleur
Et l’observe en passant
Soupçonne à peine le rôle d’un détail mineur
Dans l’entreprise brillante et compliquée
Qui se présente sous la forme d’un papillon
Offert au méridien.

Remplir le bourgeon, combattre le ver,
Obtenir un droit de rosée,
Régler la chaleur, échapper au vent,
Éviter l’abeille qui rôde ;

Ne pas décevoir la belle nature,
L’attendre ce jour-là.
Être fleur est une profonde
Responsabilité.

Émily Dickinson

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Edgar Allan Poe (1809-1849) est un romancier connu. On connaît moins ses poésies.

Annabel Lee (extrait)

C’était il y a bien et bien des années,
dans un royaume près de la mer,
que vivait une jeune fille que vous pouvez connaître
par le nom d’Annabel Lee ;
et cette jeune fille vivait sans autre pensée
que d’aimer et d’être aimée de moi.

J’étais un enfant et elle était une enfant
dans ce royaume près de la mer ;
mais nous nous aimions d’un amour qui était plus que de l’amour,
moi et mon Annabel Lee ;
d’un amour que les séraphins ailés du ciel
enviaient à elle et à moi.

Et ce fut la raison pour laquelle, il y a longtemps
dans ce royaume près de la mer,
un vent souffla d’un nuage, glaçant
ma belle Annabel Lee ;
de sorte que ses parents de haute naissance vinrent
et l’emportèrent loin de moi,
pour l’enfermer en un sépulcre
dans ce royaume près de la mer.

(...)


Mais notre amour était de beaucoup plus fort que l’amour
de ceux qui étaient plus vieux que nous
de plusieurs bien plus sages que nous
et ni les anges dans les cieux là-haut,
ni les démons là-bas sous la mer
ne pourront jamais séparer mon âme de l’âme
de la belle Annabel Lee.

Car la lune ne brille jamais sans me porter les rêves
de la belle Annabel Lee ;
et les étoiles ne surgissent jamais sans que je sente les yeux brillants
de la belle Annabel Lee ;
et ainsi, pendant tout le flux de la nuit, je me couche à côté
de ma chérie, ma chérie, ma vie et mon épouse,
dans son sépulcre, là, près de la mer,
dans sa tombe à côté de la mer.
traduction de Gabriel Mourey

Edgar Allan Poe ("Poésies complètes d’Edgar Poe", traduction de Gabriel Mourey - Mercure de France) - La traduction de Gabriel Mourey est celle qui nous semble la plus réussie (d'autres s'y sont essayés avec moins de brio, même le grand Stéphane Mallarmé).



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