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2 janvier 2009

Poètes de LANGUE PORTUGAISE - Portugal - Fernando Pessoa

Paysages d'Europe

Portugal

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Fernando Pessoa (1888-1935), est le poète et écrivain portugais le plus connu et le plus traduit.

Belen_panorama_textes_Pessoa

Autour du tombeau de Fernando Pessoa, au cloître du mosteiro des Jeronimos (Santa-Maria de Jerónimos), dans le quartier de Belém (Lisbonne) - textes gravés de Fernando Pessoa et de ses hétéronymes : Álvaro de Campos, Ricardo Reis, Alberto Caeiro - clic pour agrandir

Ci-dessous le texte (dont seule la première partie est gravée), qu'on peut voir sur la photo, signé Alberto Caeiro. Chaque hétéronyme de Pessoa a sa propre personnalité :

 (passage)

Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et la rivière.
Il n’est pas suffisant de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il faut n’avoir aucune philosophie.
Quand il y a philosophie, il n’y a pas d’arbres : il y a des idées sans plus.
Il n’y a que chacun de nous, à la manière d’une cave.
Il n’y a qu’une fenêtre fermée, avec le monde entier au-dehors ;
Ainsi qu’un rêve de ce qui pourrait être vu si la fenêtre s’ouvrait,
et qui n’est jamais ce qui est vu lorsque s’ouvre la fenêtre.

[...]

-----
 
Não basta abrir a janela
para ver os campos e o rio.
Não é o bastante não ser cego
para ver as árvores e as flores.
É preciso também não ter filosofia nenhuma.
Com filosofia não há árvores: há idéias apenas.
Há só cada um de nós, como uma cave.
Há só uma janela fechada, e o mundo lá fora;
E um sonho do que se poderia ver se a janela se abrisse,
Que nunca é o que se vê quando se abre a janela.

[...]

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Emprunté à l'indispensable site de poésie Poézibao (http://poezibao.typepad.com/), ce poème, que Fernando Pessoa a écrit originalement en anglais : 

Notre vie-sommeil (passage)

[...]
Là-bas, la blanche voile sombre, offerte
À quelque brise immatérielle,
Saura conduire notre vie-sommeil
Jusqu'aux lieux où les eaux se mêlent

Aux rives bordées d'arbres noirs,
Où les forêts inconnues s'accordent
Aux élans du lac vers plus d'être,
Afin de rendre le rêve complet.

Là-bas nous saurons bien nous cacher, disparaître,
Engloutis dans le vide liséré de la lune,
Ressentant que cela qui fait notre substance
En d'autres temps était musique.

Fernando Pessao ("Le violon enchanté" - Écrits anglais, Christian Bourgois, 1992)

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"De mon village je vois tout ce qu'on peut voir de la terre et de l'univers" ...
Fernando Pessao

De mon village

Dans les villes la vie est plus petite
Qu'ici dans ma maison sur la crête de cette colline.
Dans les villes les grandes maisons ferment la vue à clé...
De mon village je vois tout ce qu'on peut voir de la terre et de l'univers ...
C'es pourquoi mon village est aussi grand qu'un autre pays quelconque ...

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Da minha aldeia

Nas cidades a vida é mais pequena
Que aqui na minha casa no cimo deste outeiro.
Na cidade as grandes casas fecham a vista à chave...
Da minha aldeia vejo quanto da terra se pode ver no Universo ...
Por isso a minha  aldeia é tao grande como outra terra qualquer ...

Fernando Pessoa, 1911-1914 - sous le pseudonyme d'Alberto Caeiro ("Le gardien de troupeaux" - "O Guardador de rebanhos", initialement publié en 1925 dans la revue Athena  puis en 1931 dans "Presença")

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Comme des nuages dans le ciel

Comme des nuages dans le ciel
je  sens mes rêves passer.
Aucun d'eux ne m'appartient
Et je les ai pourtant rêvés.

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Como nuvens pelo céu

Como nuvens pelo céu
Passam os sonhos por mim.
Nenhum dos sonhos é meu
Embora eu os sonhe assim.

Fernando Pessoa, 1932 ("Poesias Inéditas (1930-1935)" - Ediçoes Atica, 1942)


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