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lieu commun

2 novembre 2009

COMPTINES CHANSONS EN ESPAGNOL- PP12 - ENFANCES - TRADUCTIONS

Comptines et petites chansons en espagnol

Les textes de Federico García Lorca et Antonio Machado sont rangés également aux pages des deux auteurs (voir le sommaire).

Comptines :

Chocolate

Uno, dos, tres, cho-
Uno dos tres, co-
Uno, dos, tres, la-
Uno, dos tres, te-
bate, bate, bate, bate
bate, bate chocolate.

(Comptine)

Chocolat (adaptation en français : lieucommun)

Un deux trois, cho
Quatre cinq six, co
Sept huit neuf, la
bats, bats, bats, bats
bats, bats, le chocolat.

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Caracol

Caracol, caracol

Saca los cuernos al sol.
Que tu padre y tu madre
También los sacó.

(Comptine)

Escargot (adaptation en français : lieucommun)

Escargot, escargot

Sors tes cornes au soleil
Ta mère et ton père
Les ont sorti aussi.

(Comptine)

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Cinco pollitos (Comptine gestuelle)

Cinco pollitos
tiene mi tía,
uno le salta,
otro le pía
y otro le canta
la sinfonía.

  • Girar las manos a un lado y a otro con los dedos extendidos y separados.

Cinq poussins (adaptation en français : lieucommun)

Des cinq poussins
de ma tante,
le premier danse
un autre crie
un autre chante
la symphonie.

  • Faire tourner ses mains dans un sens et puis dans l'autre, les doigts tendus et écartés.

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Éste encontró un huevo (Comptine - jeu de doigts)

Éste fue a por leña,
éste le ayudó,
éste encontró un huevo,
éste lo frió,
y este gordito,
se lo comió.

  • Con los dedos índice y pulgar de una mano, se van tomando y apretando cada dedo de la otra mano,
    comenzando por el meñique y terminando por el pulgar, a la vez que se va recitando cada verso de la
    retahíla.

Celui-ci a trouvé un oeuf (adaptation en français : lieucommun)

Celui-ci est parti au bois*,
celui-ci l'a accompagné*,
celui-ci a trouvé un œuf,
celui-ci l'a fait frire,
et c'est ce petit gros qui l''a mangé.

Littéralement :

Celui-ci est allé chercher du bois
Celui-ci l'a aidé ...

  • Entre l'index et le pouce d'une main, on prend et on plie successivement chaque doigt de l'autre main,
    en commençant par le petit doigt et en terminant par le pouce, à mesure qu"on récite chaque vers de la comptine.
  • En espagnol, les doigts de la main sont : el pulgar, (le pouce) appelé aussi "dedo gordo" (gros doigt) ; el índice (l'index) ; el corazón (le coeur, c'est pour nous le majeur), appelé aussi "dedo medio" (doigt median), "mayor" (majeur) ou "cordial" ; el anular (l'annulaire); et el meñique (l'auriculaire), appelé aussi "dedo pequeño" (petit doigt).

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Mi abuelita tenía un gato (Comptine - dialogue)

Mi abuelita tenía un gato,
con las orejas de trapo,
y el hocico de papel.
¿Quieres que te lo cuente otra vez?
(El niño le contesta sí o no)

Que me digas que sí,
que me digas que no,
que mi abuelita tenía un gato,
con las orejas de trapo,
y el hocico de papel.
¿Quieres que te lo cuente otra vez?
(El niño le contesta sí o no)

Se repite la retahíla, indefinidamente.

Traduction 

Ma mémé* avait un chat (Comptine - dialogue) * "abuelita" est le diminutif de "grand-mère"

(traduction en français : lieucommun)

Ma mémé avait un chat,
aux oreilles de chiffon,
au petit nez en papier.
¿Tu veux que je te le raconte encore ?
(L'enfant répond oui ou non)

Que tu me dises oui,
Que tu me dises non,
Ma mémé avait un chat,
aux oreilles de chiffon,
au petit nez en papier.
¿Tu veux que je te le raconte encore ?
(L'enfant répond oui ou non)

La comptine se répète indéfiniment.

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Chanson et poésie populaires :

Tengo una muñeca

Tengo una muñeca vestida de azul
Con su camisita y su canesú
La saqué a paseo, se me constipó
La tengo en la cama con mucho dolor
Y esta mañanita me dijo el doctor
Que le dé el jarabe con un tenedor
Dos y dos son cuatro
Cuatro y dos son seis
Seis y dos son ocho
Y ocho diez y seis
Y ocho veinte y cuatro
Y ocho treinta y dos

(Chanson populaire)
 
J'ai une poupée (adaptation en français : lieucommun)

J'ai une poupée vêtue de bleu
Avec une chemisette et un canezou*
Je l'ai emmenée en promenade, elle s'est enrhumée
Je la garde au lit car elle a très mal.
Et ce matin, le docteur m'a dit
De lui donner du sirop avec une fourchette.
Deux et deux font quatre
Quatre et deux font six
Six et deux font huit
Et huit, seize
Et huit, vingt-quatre
Et huit, trente-deux      * un canezou est un corsage sans manches

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Los pollitos (Poésie populaire)

Cuando los pollitos
dicen pío, pío
cuando tienen hambre,
cuando tienen frío,
la gallina busca
el maíz y el trigo
para dar sustento
a su pobres hijos.
Y bajo las alas,
acurrucaditos,
cuando tienen frío
duermen calentitos.

Les poussins (adaptation en français : lieucommun)

Quand les poussins
font piou piou,
quand ils ont faim,
quand ils ont froid,
la poule cherche
le maïs et le blé
pour nourrir
ses pauvres enfants.
Et sous les ailes,
blottis
quand ils ont froid,
ils dorment au chaud.

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Petits poèmes de Federico García Lorca :

Los niños

Salen los niños.
Salen los niños alegres de la
escuela,
poniendo en el aire tibio
de abril, canciones nuevas.
¡Qué alegría tiene
el hondo silencio de la calleja!

Federico García Lorca (cité dans "El Silbo del Aire" - Antología Lírica Infantil,1985)

Les enfants (adaptation en français : lieucommun)

Les enfants sortent.
Les enfants, joyeux, sortent de l'école,
jetant dans l'air tiède
d'avril, de nouvelles chansons.
Quelle joie dans
le profond silence de la ruelle !

Federico García Lorca

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Naranja y limón (Orange et citron )

Naranja y limón
¡Ay de la niña
del mal amor!
Limón y naranja
¡Ay de la niña
de la niña blanca!
Limón
(Cómo brillaba el sol).
Naranja
(En las chinas del agua).

Federico García Lorca

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Agua, ¿dónde vas ?

Agua, ¿dónde vas ?
Riendo voy por el río
a las orillas del mar.

Mar, ¿a dónde vas ?
Río arriba voy buscando
fuente donde descansar.

Chopo, y tú ¿qué harás ?
No quiero decirte nada
yo… ¡temblar!

¿Qué deseo, qué no deseo,
por el río, por el mar ?
¡Cuatro pájaros sin rumbo
en el alto chopo están!

Federico García Lorca

Eau, où vas-tu ? (adaptation en français : lieucommun)

Eau, où vas-tu ?
Je vais riant par la rivière
jusqu'aux rivages de la mer.

Mer, où vas-tu ?
Par la rivière je cherche
une fontaine où me reposer.

Peuplier, et toi, qu'est-ce que tu fais ?
Je ne veux rien te dire
moi ... je tremble !

Ce que j'espère, ce que je ne voudrais pas,
par la rivière, par la mer ?
Quatre oiseaux perdus
Sont sur le haut peuplier !

Federico García Lorca

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Petits poèmes d'Antonio Machado :

La plaza

La plaza tiene una torre,
la torre tiene un balcón,
el balcón tiene una dama
la dama tiene una flor.

Antonio Machado

La place (adaptation en français : lieucommun)

La place a une tour,
la tour a un balcon,
le balcon a une dame,
la dame a une fleur.

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La primavera

La primavera ha venido
nadie sabe cómo ha sido.
Ha despertado la rama
el almendro ha florecido.
En el campo se escuchaba
el gri del grillo.
La primavera ha venido
nadie sabe cómo ha sido.

Antonio Machado

Le printemps (adaptation en français : lieucommun)

Le printemps est arrivé
personne ne sait comment.
Il a réveillé les branches
l'amandier a fleuri.
Dans les champs on écoutait
le gri-gri du grillon.
Le printemps est arrivé
personne ne sait comment.

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Petits poèmes d'autres auteurs :

Amapola

Amapola
Novia del campo, amapola,
que estás abierta en el trigo,
amapolita, amapola,
¿te quieres casar conmigo ?

Juan Ramón Jiménez

Papillon (adaptation en français : lieucommun)

Papillon
Fiancé des champs, papillon,
ailes ouvertes dans le blé,
petit papillon, papillon,
veux-tu te marier avec moi ?

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El otoño

En la cesta del otoño
me dejó mamá meter
una manzana y dos nueces
que yo le ayudé a coger.
Mi hermana María dice
que a ella le gusta ver
las hojas cuando se caen,
porque parece que vuelan
y no se quieren caer.

Carmen Calvo Rojo

L'automne (adaptation en français : lieucommun)

Dans le panier de l'automne
maman m'a laissé mettre
une pomme et deux noix
que je l'ai aidée à cueillir.
Ma sœur María dit
qu'elle, elle aime regarder
Les feuilles qui tombent,
Parce qu'on dirait qu'elles volent
et ne veulent pas tomber.

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Devinettes poétiques :

Entre bellas personas
ando siempre en verano,
unas veces abierto,
otras veces cerrado.
Solución : el abanico

(très libre adaptation en français : lieucommun)

Je vais en été
toujours accompagné
de belles personnes
parfois ouvert
parfois fermé.
Solution : l'éventail

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Blanca por dentro
verde por fuera,
si quieres que te lo diga
espera.
Solución : La pera (jeu de mots entre "es pera" = c'est une poire et "espera" = attends)

en français : (libre adaptation de lieucommun pour préserver le jeu de mots, mais on peut choisir une traduction plus directe !)

Blanche dedans
verte dehors,
tu veux que je te le dise ?
garde toujours l'espoir.
Solution : la poire


Quedan los textos en este blog, esperando el permiso de los titulares del copyright : http://www.everesteduca.com/



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2 novembre 2009

COMPTINES CHANSONS D'AUTRES LANGUES - PP12 - ENFANCES - TRADUCTIONS

Comptines et petites chansons en d'autres langues

Allemagne

Jeux de doigts et comptines en allemand

Visitez le site-ressource de l'Académie de Poitiers, avec des comptines et des jeux de doigts en allemand, ainsi que des fichiers sons, incontournable ici : http://ww2.ac-poitiers.fr/ia17-pedagogie/spip.php?article322 . Les textes ne sont pas traduits, mais on se réfèrera avec profit à la mise en correspondance de jeux de doigts en allemand, anglais et français ici :

http://www3.ac-nancy-metz.fr/ia54-langues/IMG/Comptines.pdf

On trouve à ces deux adresses le même jeu de doigts qui suit, avec donc le fichier son (première adresse) et ses équivalences. 

Das ist der Daumen

Das ist der Daumen,
Der schüttelt die Pflaumen,
Der hebt sie auf,
Der trägt sie nach Haus,
Und der kleine,
Der isst sie alle auf !

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Italie

L'Académie de Grenoble, très active également dans ce domaine, propose une fiche ressource de chansons et comptines en italien ( Groupe départemental LVE Savoie 2011 ), toujours sans traduction, ici, mais avec un lien vers un fichier son: http://www.ac-grenoble.fr/ia73/ia73v2/IMG/Canzoni_e_filastrocche.pdf

Une exploitation pédagogique des  trois comptines traditionnelles qui suivent est ici : http://www.primdev.atelier144.net/sites/default/files/pj/discrimination.pdf

Arlecchino


Arlecchino, Arlecchino

Fa un salto, fa un inchino

Senza pranzo, senza cena,

Arlecchino poverino

Non ha mai la pancia piena !


Arlequin

Arlequin Arlequin
fait un saut, des révérences
Pas de déjeuner, pas de dîner,
Pauvre Arlequin

Il n'a jamais le ventre plein !

(adaptation en français du blog lieucommun)

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Pulcinella

Pulcinella ha una gatta

Che la notte fa la matta !

Corre salta canta balla

E suona la campanella
Evviva la gatta di Pulcinella !


Polichinelle

Polichinelle a une chatte
Qui fait la folle toute la nuit !
Elle court, elle saute, elle chante, elle danse
Et elle fait sonner les cloches
Vive la chatte de Polichinelle !


(adaptation en français du blog lieucommun)

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Colombina


La signora Colombina

Bella graziosa carina

Si affaccia alla porticina

Della sua casettina

Fa un saluto e s’inchina

Ciao bella Colombina !

Colombine

La  dame Colombine

Belle gracieuse et câline
Apparaît à la petite porte

De sa petite maison

Elle salue, fait la révérence

Adieu belle Colombine !

(adaptation en français du blog lieucommun)

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cette dernière comptine traditionnelle est expliquée et exploitée ici : http://www.primlangues.education.fr/activite/comptine-tarantella-di-pulcinella

Tarantella di Pulcinella

Tarantella tarantella

Tarantella di Pulcinella !

Suona suona Pulcinella,
Suona suona il mandolino

Canta canta Pulcinella

Canta forte canta piano

Balla balla Pulcinella

Balla balla la tarantella !

Tarantelle de Polichinelle

Tarantelle, tarantelle

Tarantelle de Polichinelle !
Il joue, il joue, Polichinelle,
Il joue il joue, de la mandoline,
Il chante il chante Polichinelle
Il chante fort, il chante doux
Il danse, il danse Polichinelle

Il danse il danse la tarantelle !

Ces textes ont été adaptés en français par le blog lieucommun, mais on peut certainement faire mieux ...

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Portugal

Chansonnettes et comptines en portugais (Portugal, Brésil ...)

L'adresse déjà citée et incontournable http://www.mamalisa.com/?lang=portuguese&t=fs&p=294 contient cette chansonnette enfantine de printemps, ainsi que de nombreuses autres chansons et comptines

Borboleta

Lá vai ela, lá vai ela
a borboleta no ar
Lá vai ela, como é bela
Lá vai ela, lá vai ela,
É uma flor a voar.

Borboleta voadora,
Borboleta fugidia,
Às vezes só vive um dia,
às vezes, só uma hora
Mas que hora de alegria !

Papillon

Il va de ci, il va de là
Le papillon dans l'air
Il va de ci, comme il est beau
Il va de ci, il va de là,
C'est une fleur en vol.

Papillon volant,
Papillon fugace
Parfois, il ne vit qu'un jour
Parfois, il ne vit qu'une heure
Oh ! Mais quelle heure d'allégresse !

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Russie

Les textes aux polices de caractère non présentes dans votre ordinateur ne s'afficheront probablement pas

La comptine "Chatons" est proposée par Tanya Lavrenov à cette adresse :  http://www.mamalisa.com/?t=fs&p=1028&c=157 où vous trouverez d'autres comptines de Russie. Le site présente des comptines de tous pays.

Котя, котенька, коток

Котя, котенька, коток,
Котя – серенький хвосток,
Приди, котя, ночевать,
Нашу деточку качать,
Уж как я тебе, коту,
За работу заплачу –
Дам кусок пирога
Да кувшин молока !

(Berceuse)

Chatons 

Chaton, petit minou
Minou-Petite queue grise
Viens et reste avec nous la nuit
Tu berceras notre petit bébé.
Nous te paierons, chat,
Pour ton travail.
Je te donnerai du gâteau
Et une jarre de lait.

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Ладушки, ладушки

Ладушки, ладушки
Где были?
У бабушки!
Что ели?
Кашку!
Что пили?
Бражку!
Кашка масленька
Бражка сладенька
Бабушка добренька !

(Chanson pour jouer)

Frappe des mains

Frappe des mains, frappe des mains,
Où es-tu?
Chez mamie !
Qu'as-tu mangé ?
De la bouillie* !
Qu'as-tu bu?
De la boisson fermentée **
La bouillie a du beurre,
La boisson fermentée est douce,
Mamie est gentille !



1 novembre 2009

PRÉSENTATION DU PROJET PP12 - "ENFANCES" - TEXTES EN FRANÇAIS

La plupart des textes publiés n'ayant pas fait l'objet d'une demande d' autorisation, les ayants droit peuvent nous en demander le retrait. 

  • Les textes mis en ligne sont antidatés pour le rangement, ne pas en tenir compte !
  • Les textes sont présentés dans leur orthographe originale.
    Lieucommun n'appliquera pas davantage dans la présentation et les commentaires, les nouvelles révisions orthographiques sensées simplifier l'écriture, mais qui ne sont pas encore généralisées dans les écoles.
    Les puristes corrigeront aussi les erreurs et les fautes de frappe ! (n'hésitez pas à nous les signaler en commentaire)


 

crayon lieucommun  Printemps des poètes 2012 : ENFANCES

"Jusqu’au bord de ta vie
Tu porteras ton enfance" ...
(Andrée Chedid)


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contribution au Printemps des Poètes 2012, "Enfances"

Marelles

au pied des tours
béton cailloux
de Villeurbanne ou de Sarcelles
suspendus entre Terre et Ciel
des enfants jouent à la marelle

entre les lignes à cloche-pied
ne pas tomber ne pas tomber

sinon faut tout recommencer

au pied du mur
béton cailloux
de Palestine ou d'Israël
suspendus entre Terre et Ciel
des enfants jouent à la marelle

entre les lignes à cloche-pied
ne pas tomber ne pas tomber

on ne peut pas recommencer

Antoine Bial

c'est un jeu d'enfant

PP 2012 - création lieucommun - une partie de l'affiche officielle est incluse dans l'enfant

bandeau PP12

sur le thème "ENFANCES"

14e Printemps des Poètes du 5 au 18 mars 2012
"L'intitulé du 14e Printemps des Poètes voudrait inviter à considérer quelle parole les poètes tiennent sur les commencements, apprentissage du monde entre blessures et émerveillements, appétit de vivre et affrontement à la « réalité rugueuse », comment leur écriture aussi garde mémoire du rapport premier, libre et créatif, à la langue
" [...] la suite ici :  http://www.printempsdespoetes.com"  - Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes

Le poème préféré de lieucommun, s'il en fallait un :

Regarder l'enfance

Jusqu’au bord de ta vie
Tu porteras ton enfance
Ses fables et ses larmes
Ses grelots et ses pleurs
Tout au long de tes jours
Te précède ton enfance
Entravant ta marche

Ou te frayant chemin

Andrée Chedid - texte intégral dans la catégorie PP 2012 : L'ENFANCE en français

et la chanson préférée de lieucommun, s'il en faut une (extrait) :

Perlimpinpin

...
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !

Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance !
...

Barbara - texte intégral dans la catégorie PP 2012 : L'ENFANCE en français

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L'enfant

L’enfant n’est pas un ange
Ce n’est pas un démon

Il se cogne aux étoiles
Sans se blesser le front

Roi des eaux sidérales
Il s’invente un royaume

Un royaume à cheval
Entre l’aurore et l’aube

Chaque jour son regard
Recommence le monde.

Charles Le Quintrec - autres textes dans la catégorie PP 2012 : L'ENFANCE en français

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  • pour illustrer le thème ENFANCES, lieucommun propose un éventail de textes adaptés aux niveaux des classes de l'école primaire, et des textes sur le thème de l'enfance.
  • La partie consacrée par le Printemps des Poètes 2012 aux quatre éditeurs cités ci-dessus est trop vaste pour être reprise ici. On situera simplement autant que possible les textes publiés.

Quelques propositions de production d'écrit accompagnent les textes.



 

1 novembre 2009

SOMMAIRE - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

dernière mise à jour le 5 mars 2012

- - - - SOMMAIRE - - - -

(choisir le texte et cliquer sur le n° de page)

crayon lieucommun<< ce logo signale des propositions de création poétique liées aux textes d'auteurs

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(le sommaire est susceptible d'évoluer)

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-  page 1 (vous y êtes, déroulez la page)

> comptines, haïkus, chansonnettes, chansons

  • comptines - avec les notes de la gamme, avec les jours de la semaine, avec les saisons , avec les mois, numériques, alphabétiques, sur les personnes et les choses, diverses, comptines d'auteurs
  • haïkus
  • chansonnettes, chansons de divers auteurs

auteurs > deALBAUT à ANGIBAUD

  • Corinne Albaut - Les trois classes - Sept jours sur sept - Avoir un dragon chez soi  - Le jour et la nuit
  • Pierre Albert-Birot - L'oreille fine - Chatterie - Silex, poèmes des cavernes
  • Marc Alyn - L'enfant de lune
  • Huguette Amundsen - J'ai vu
  • Patrice Angibaud - La balançoire - Le vieux

page 2 >> clic ici pour accéder aux textes

auteurs > de BACRI à CHAPONNIÈRE - textes déjà en place :

page 3 >> clic ici pour accéder aux textes

auteurs > de CHAPOUTON à DESNOS - textes déjà en place :

-  page 4 >> clic ici pour accéder aux textes

auteurs > deDESNOUES à HALDAS - textes déjà en place :

page 5 >> clic pour accéder aux textes

auteurs > de HALLER à NOËL - textes déjà en place :

page 6 >> clic ici pour accéder aux textes

auteurs > de LORRAINE à POSLANIEC - textes déjà en place :

page 7 >> clic ici pour accéder aux textes

auteurs > de PRÉVERT à SADELER - nombreux textes déjà en place

page 8 >> clic ici pour accéder aux textes

auteurs > de SAINT-JOHN PERSE à SOUPAULT - nombreux textes déjà en place

-  page 9 >> clic ici pour accéder aux textes

auteurs > de SPÈDE à WOUTERS - nombreux textes déjà en place

- le sommaire est susceptible d'évoluer -


1 novembre 2009

COMPTINES EN VRAC - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

EN CONSTRUCTION !

Des comptines, des haïkus et des chansons, certains (mais pas tous) pour les enfants,  et en particulier sur le thème "ENFANCES". Ces textes là disent les jeux, les occupations diverses des enfants, le regard des autres sur eux ou évoquent plus ou moins cette période de la vie.

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COMPTINES

Plusieurs de ces comptines ont été empruntées ici :  http://www.crdp-strasbourg.fr/cddp68/maternelle

Comptines avec les notes de la gamme :

Do, ré, mi, la perdrix

Do, ré, mi la perdrix
Mi, fa, sol, elle s'envole
Fa, mi, ré, dans un pré
Mi, ré, do, tombe dans l'eau
 

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

Rossignol
 
Rossignol joli
Do si do ré mi
Joli rossignol
Mi fa mi fa sol
Rossignol cendré
Fa sol fa mi ré
Fais chanter l'écho
Fa sol mi ré do

Pierre Roy

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La gamme

Qui chante en do ?
L'escargot !
Qui chante en ré ?
L'araignée !
Qui chante en mi ?
La fourmi !
Qui chante en fa ?
Le lama !
Qui chante en sol ?
La boussole !
Qui chante en la ?
Le cobra !
Qui chante en do ?
Le chameau !
Mais moi je chante de bas en haut :
Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do !

Jacques Charpentreau

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Comme mon papa

Do, ré, mi, fa, sol
je vais à l'école
fa, sol, la, si, do,
je saurai bientôt
do, si, la, sol, fa
comme mon papa
sol, fa, mi, ré, do,
lire les journaux.

  Jacques Charpentreau("Jonglerimes" - Éditions Nathan, 1980)

 

crayon lieucommunComptines avec les notes de musique

Les notes de la gamme, au nombre de huit seulement, permettent la réalisation de comptines plus courtes que les comptines alphabétiques, mais le principe est le même. Voir aussi au paragraphe Louise de Vilmorin, un texte phonétique dans lequel les notes de musique trouvent leur place.

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Comptines avec les jours de la semaine :

partition_lundi_matin

Une chanson traditionnelle pour commencer (variante : "le roi, sa femme et le p'tit prince") :

L'empereur, sa femme et le petit prince

Lundi matin, l'emp'reur, sa femme et le p'tit prince
Sont venus chez moi pour me serrer la pince
Comme j'étais parti
Le p'tit prince a dit :
"Puisque c'est ainsi nous reviendrons Mardi!"
Mardi matin, l'emp'reur, sa femme et le p'tit prince
Sont venus chez moi pour me serrer la pince
Comme j'étais parti
Le p'tit prince a dit :
"Puisque c'est ainsi nous reviendrons Mercredi!"

[on continue] :
Mercredi matin...
Jeudi matin...
Vendredi matin...
Samedi matin...
Dimanche matin, l'emp'reur, sa femme et le p'tit prince
Sont venus chez moi pour me serrer la pince
Comme j'n'étais pas là
Le p'tit prince se vexa :
"Puisque c'est comme ça nous ne reviendrons pas! "

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Une comptine express (texte adapté, modifié par le blog) :

Bonjour lundi !
Comment va mardi ?
- Très bien, mercredi.
Je viendrai jeudi
pour dire à vendredi
qu'il se prépare samedi
à danser dimanche.

crayon lieucommunComptine des jours de la semaine

Cette comptine peut aider à mémoriser les jours de la semaine, dans l'ordre chronologique (oui, c'est déjà ça). Elle ne se prête pas facilement à la construction d'une histoire séquentielle, ni à une mise en rimes autre qu'en "i".
On peut cependant tourner la difficulté en situant ailleurs rimes ou asonances, et créer avec les noms des jours une comptine en forme d'emploi du temps plutôt inhabituel (cf le poème de Luc Bérimont Emploi du temps, qu'on trouvera plus haut dans cette page).

Exemple :

Le lundi je pilote un avion
Le mardi je joue d' l'accordéon
Le mercredi je reste au lit (pour structurer l'emploi du temps un  minimum !)
Le jeudi je danse le tango
Le vendredi je fais le zigoto
Le samedi je pèle des oranges
et le dimanche je les mange.

(texte proposé par le blog)

Au paragraphe "Corinne Albaut", un peu plus bas, on trouvera la comptine "Sept jours sur sept" avec d'autres idées pour la création poétique" :

Sept jours sur sept 

Sept jours, dans la semaine,
    Pour porter tout ce que j'aime.
Lundi, mon tee-shirt canari,
    Mardi, mon pull gris souris,
(...)

  • La suite plus bas au paragraphe Corinne Albaut , avec des idées pour la création poétique.

Corinne Albaut ("Comptines pour compter" - collection "Les Petits Bonheurs", Actes Sud Junior, 1997)

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Une autre comptine, qui rime en "i" cette fois :

Le lundi tout petit
le mardi tout gentil
le mercredi à l'abri
le jeudi étourdi
le vendredi dégourdi
le samedi endormi
et le dimanche tout recommence


anonyme

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Comptines avec les saisons :

En automne, tout m'étonne.
En hiver, j'espère.
Au printemps, j'apprends.
L'été : j'aurai tout oublié !

anonyme

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Comptines avec les mois de l'année :

Cette chanson est interprétée par Anne Sylvestre et Manick (paroles d'Emmanuelle Parrenin) :

La chanson des 12 mois

C'est janvier le premier né,
sa couronne sur la tête,
il dévore une galette!

Février c'est le second,
qui s'enrhume et qui grelotte,
qui réclame une bouillotte.

Regardez le mois de mars,
il dessine sur les branches
des pétales de soie blanche.

Le suivant s'appelle avril
et c'est le mois qui réveille
les oiseaux et les abeilles.

Quand le mois de mai s'en vient,
il met tout le monde à l'aise
devant un panier de fraises.

Pour fêter le mois de juin,
il faut entrer dans la danse
du soleil et des vacances.

En juillet s'en va dormir
entre deux bottes de paille
la chevelure en bataille.

Le mois d'août n'est qu'un voyou,
il invente des orages
pour taquiner les nuages.

Et septembre tout doré
prend la route de l'école
sous les feuilles qui s'envolent.

C'est octobre le suivant
qui te fait une frimousse
parsemée de tâches rousses.

Et novembre tout en gris
se dépêche dans la brume
d'attraper son premier rhume.

C'est décembre le dernier
qui réclame à tous ses frères
des cadeaux d'anniversaire.

Emmanuelle Parrenin

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Pour construire une comptine à la manière de, il y a aussi ce beau poème d'Alain Bosquet (1919-1998). Ne pas oublier de "s'amuser" en l'imitant :

Les mois de l’année

Janvier pour dire à l’année "bonjour !"
Février pour dire à la neige "il faut fondre"
Mars pour dire à l’oiseau migrateur "reviens"
Avril pour dire à la fleur "ouvre-toi"
Mai pour dire "ouvriers nos amis"
Juin pour dire à la mer "emporte-nous très loin"
Juillet pour dire au soleil "c’est la saison"
Août pour dire "l’homme est heureux d’être homme"
Septembre pour dire au blé "change-toi en or"
Octobre pour dire "camarades la liberté"
Novembre pour dire aux arbres "déshabillez-vous"
Décembre pour dire à l’année " adieu, bonne chance"
Et douze mois de plus par an,
Mon fils,
Pour te dire que je t’aime.

Alain Bosquet

crayon lieucommunComptine des mois de l'année

Exemples de structures imitées de ce poème :

Janvier pour dire, pour dire à ... / Janvier pour ... + verbe d'action / Janvier parce que... / etc.

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Comptines numériques :

Plusieurs des comptines qui suivent ont été empruntées ici : http://www.crdp-strasbourg.fr/cddp68/maternelle

Les oeufs

1, 2, v'là les oeufs
3, 4, faut les battre
5, 6, c'est Alice
7, 8 qui les cuit
9, 10, c'est Félix
11, 12 qui les couve

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La poule

1, 2, 3
4, 5, 6
7, 8, 9
Moi je compte jusqu'à neuf
Avant de pondre mon œuf.
1, 2, 3
4, 5, 6
Si je compte jusqu'à six,
Mon œuf est en pain d’épice
1, 2, 3
Si je compte jusqu'à trois,
Mon œuf est en chocolat.

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1,2,3, le lapin

1, 2, 3,
le lapin
est dans les bois,

4, 5, 6,
il va faire
de l’exercice,

7, 8, 9,
il court plus vite
que le bœuf,

10, 11, 12,
c’est la poule
qui est jalouse !

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J'ai trouvé un œuf

1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
J'ai trouvé un œuf
Sous la queue d'un bœuf

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Chaussettes

Chaud un, chaud deux, chaud trois, chaud quatre, chaud cinq, chaud six, chaussettes !

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1, 2, j'ai pondu deux oeufs

1, 2, j'ai pondu deux oeufs dit la poule bleue
1, 2, 3, j'en ai pondu trois répond l'oie
5, 6, 7, j'en ai pondu sept s'écrie la poulette
8 et 9 qu'il est beau mon oeuf !

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Ma petite vache a mal aux pattes

1, 2, 3, 4
Ma petite vache a mal aux pattes
Tirons-la par la queue
Elle ira bien mieux.

Comptine du Canada

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Reines

Une reine,
deux reines,
trois reines,
quatre reines,
cinq reines,
six reines*

*sirènes

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Hirondelles

Cinq hirondelles,
Dix hirondelles,
Quinze hirondelles...
Qu'attendent-elles?
D'autres hirondelles!
Combien seront-elles?
Des dizaines
Et des dizaines d'hirondelles !

Marie Tenaille

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A la une...

À la une, il perd une prune
À la deux, il perd deux œufs
À la trois, il perd trois noix
À la quatre, il perd quatre tomates
À la cinq, il perd cinq petits pains
À la six, il perd six saucisses
À la sept, il a tout semé
À la huit, a-t-il tout ramassé ?

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Comptine des canards sauvages (début)

Trois pleins d'air
Deux pains durs
Un pin d'or
Sors !

Quatre à quatre
Cinq agates
Qui cahotent
Saute !

...

Pierre Ferran (le texte intégral est plus loin, avec les poèmes de cet auteur)

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Le dindon et Dans mon filet à papillons

de Pierre Coran, sont rangées au paragraphe de cet auteur,un peu plus loin 

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L’ogre (début)

J’ai mangé un œuf
Deux langues de bœuf ...

Maurice Carême (le texte intégral est plus loin, avec les poèmes de cet auteur)

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Comptine additive :

Un éléphant se balançait ...

Un éléphant se balançait
sur une toile d'araignée
Il y trouva tant d'agrément
qu'il alla chercher
un deuxième éléphant ...

Deux éléphants se balançaient
sur une toile d'araignée
Ils y trouvèr'ent tant d'agrément
qu'ils allèr'ent chercher
un troisième éléphant ...

Trois éléphants se balançaient
sur une toile d'araignée
etc

Comptine traditionnelle de Provence

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Comptines alphabétiques :

L'étourdi

ABC
qui a vu passer
DEF
la tête à Joseph
GHI
quand elle est partie
JKL
elle avait des ailes
MNO
pour aller là-haut
PQR
voler dans les airs
STU
n'est pas revenue
VW
pour la retrouver
XYZ
il faut que tu m'aides.

Michel Beau ("Jonglerimes" - Éditions Nathan, 1980)

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On trouvera cette comptine en texte intégral au paragraphe Robert Gélis :

Alphabet

A B C D
Je ne veux pas céder !
E F G H
Il faut que je me fâche !
I J K L
Cette sacrée demoiselle

...... pour la suite voir Robert Gélis

Robert Gélis ("En faisant des galipoètes" - Anthologie de Poche - Éditions Magnard, 1983)

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Le chat (comptine adaptée)

A, B, C, D,
le chat s'est décidé
E, F, G, H,
à saisir une hache
I, J, K, L,
pour couper la ficelle
M, N, O, P,
où le jambon salé
Q, R, S, T,
est pendu tout l'été
U, V, W,
le jambon est tombé
X, Y, Z,
sur son dos raide.

Le voici étourdi
et nous avons le temps
de redire à présent
notre alphabet sans lui.

A, B, C, D, E, F, G, H, I, J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T, U, V, W, X, Y, Z.

crayon lieucommunComptine alphabétique

Ces comptines peuvent aider à mémoriser l'alphabet. On peut en construire sur ces modèles en regroupant, comme pour les comptines numériques, les lettres par ensembles de 5 ou 6 de manière à réduire le texte d'accompagnement. (voir les Comptines numériques qui suivent). Toujours sur le mode humoristique.

Exemple (proposé par le blog) :

A, B, C, D, E , la poule a pondu des oeufs
F, G, H, I, J, dans un panier elle les a mis
K, L, M, N, O, mais ils sont tombés dans l'eau
P, Q, R, S, T, ils ont appris à nager
U, V, W, X, Y, puis ils se sont mis au sec

... (un temps)
"On a oublié le Z" *.

*variante : "Z,  sans que personn' ne les aide".

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Comptines avec les animaux :

Une souris verte

Une souris verte,
Qui courait dans l'herbe,
Je l'attrape par la queue,
Je la montre à ces messieurs.

Ces messieurs me disent :
" Trempez-la dans l'huile,
trempez-la dans l'eau,
ça fera un escargot tout chaud !

Traditionnel

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La même "souris verte" en version longue ! 

Une souris verte

Une souris verte qui courait dans l'herbe
Je l'attrape par la queue
Je la montre à ces messieurs
Ces messieurs me disent :
trempez la dans l'huile,
trempez la dans l'eau
Ca fera un escargot tout chaud
Je la mets dans mon chapeau
Elle me dit qu'il fait trop chaud
Je la mets dans mon tiroir
Elle me dit qu'il fait trop noir
Je la mets dans ma culotte
Elle me fait trois petites crottes
Je la mets là dans ma main
Elle me dit qu'elle est très bien

Traditionnel

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Deux amis

Une petite chouette
A perdu ses lunettes.
Elle bute partout
Et n'y voit rien du tout !
Un tout petit lapin
Lui montre le chemin
Et, la main dans la main,
Ils vont prendre le train.

Claude Clément ("Petites comptines pour tous les jours" - Nathan)

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Grosse dame hippopotame

Grosse dame hippopotame
marche sur le macadam
quel ramdam messieurs, mesdames
c'est madame hippopotame

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La grenouille

Une grenouille
sur un tabouret
mangeait des nouilles
avec des navets.
J'ai faim, dit-elle
ne touchez pas
à mon repas,
à mon repas !

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Une mite ou deux

Une mite ou deux
ça mange, ça mange
une mite ou deux
ca mange à qui mieux mieux :
les fourrures et les visons
les vestons, les pantalons
les manteaux et les jupons
les chaussettes et les chaussons
les bonnets, les édredons
tout en laine ou en coton...
Une mite ou deux
ça mange, ça mange
une mite ou deux
ça mange à qui mieux mieux !

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La grenouille

Une grenouille
sur un tabouret
mangeait des nouilles
avec des navets.
J'ai faim, dit-elle
ne touchez pas
à mon repas,
à mon repas !

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On attribue ce petit poème au savant biologiste Jean Rostand (1894-1977), fils d'Edmond Rostand (auteur de "Cyrano de Bergerac" entre-autres pièces de théâtre) et de Rosemonde Gérard, poète présente sur le blog dans la catégorie PRINT POÈTES 2010 : DES FEMMES POÈTES:

Coccinelle

Coccinelle, demoiselle
Où t’en vas-tu donc ?
Je m’en vais dans le soleil
Car c’est là qu’est ma maison.
Bonjour, bonjour, dit le soleil,
Il fait chaud et il fait bon.
Le monde est plein de merveilles
Il fait bon se lever tôt.

Jean Rostand 

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Coccinelle

Coccinelle, demoiselle
Bête à Bon Dieu
Coccinelle, demoiselle
vole vers les cieux
Petit point rouge

elle bouge
petit point blanc

elle attend
petit point noir

coccinelle, au revoir.

Chanson traditionnelle 

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Une araignée sur le plancher

Une araignée sur le plancher
Une araignée sur le plancher
se tricotait des bottes
Dans un flacon un limaçon
enfilait sa culotte
J'ai vu dans le ciel une mouche à miel
Pincer sa guitare
Un rat tout confus sonner l'angélus
Au son d'la fanfare

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Un têtard dans la mare

Un têtard dans la mare
Deux fourmis sur le tapis
Trois gros rats sous le hangar
Quatre lézards au bord du trottoir
Cinq lapins
Cachés dans le foin
Autant de petits enfants
Courant dans les champs !

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C’est qui ?

C’est la poule grise,
Qui pond dans l’église,
C’est la poule noire,
Qui pond dans l’armoire,
C’est la poule brune,
Qui pond dans la lune,
C’est la poule blanche,
Qui pond sur la planche.

Comptine traditionnelle du Périgord

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Une poule sur un mur

Une poule sur un mur
qui picore du pain dur
Picoti picota
lève la queue et puis s'en va

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Paul Savatier est un auteur contemporain d'albums pour les enfants :

La linotte

Je suis idiote
dit la linotte.
J'ai oublié mes bottes,
ma redingote,
et ma culotte.
J'ai froid à mes menottes
et je grelotte.
J'ai la tremblote
en sautant sur mes mottes.
Mais je ne suis pas sotte,
je chante sur six notes
et sur ma tête de linotte,
je porte une calotte
couleur carotte.

Paul Savatier ("Alphanimaux", illustrations de Paule Charlemagne et Florence Guiraud - Editions du Sorbier, 2001)

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Le cheval de bois

Dame, belle dame, au pas grave et lent,
Une, deux,
De ton fier cheval, de ton cheval blanc,
Sans me regarder, tu vas fièrement,
Une, deux.

Si je le voulais, j'irais comme toi
Une, deux,
Sur un vrai cheval, mais le mien, à moi,
M'obéit bien mieux, car il est en bois.
Une, deux.

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Comptines sur les personnes et les choses :

Les comptines sont en général très rythmées. Les enfants utilisent celle-ci dans un jeu d'"élimination". Ils forment un cercle, et le meneur de jeu désigne successivement chacun des participants en scandant la comptine syllabe par syllabe. Celui sur qui "tombe" le "hors" de "dehors" est éliminé. D'autres comptines (c'était leur rôle initial) permettront au contraire de désigner celui qui sera choisi.

Quelle heure est-il ?

Bonjour Madame.
Quelle heure est-il ?
Il est midi.

Qui est-ce qui l'a dit ?
La petite souris.

Où est-elle ?
Dans la chapelle.

Qu'y fait-elle ?
De la dentelle.

Pour qui ?
Pour les dames de Paris
Qui portent des souliers gris.

Pin pon d'or
La plus belle, la plus belle,

Pin pon d'or
La plus belle est en dehors.

Traditionnel

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autres comptines :

Bonjour madame

Bonjour madame, comment ça va ?
Ça va pas mal et votre mari ?
Il est malade à la salade
Il est guéri au céleri

anonyme ("Petites comptines pour tous les jours" - Nathan)

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Mère-grand

Mère-grand
Tricote en chantant ;
Avec la laine verte
Elle fait des chaussettes,
Avec la laine grise
Elle fait une chemise,
Avec la laine rouge
Elle fait un grand pull,
Avec toutes ses laines
Elle fait des mitaines.

anonyme ("Petites comptines pour tous les jours" - Nathan)

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On pardonnera à Anne Froisssard, compte tenu de l'humour de sa poésie, sa sévérité pour le grand âge (mais les autres époques féminines ne sont-elles pas également caricaturées ?) :

La bavarde

Ell'gigote
Ell'zozote
Babille babillant
Elle a trois ans.
Ell'papote
Ell'parlote
Jacasse jacassant
Elle a treize ans.
Ell'jabote
Ell'marmotte
Bavarde bavardant
Elle a trente ans.
Ell'radote
Ell'tricote
Bredouille bredouillant
Elle a cent ans.

Anne Froissard

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La pelouse interdite

Sur la pelouse du Grand Palais, Il est interdit de marcher.
Moi, qui suis très discipliné, J’y ai sauté,
Sauté, sauté comme un criquet. J’y ai trotté,
Trotté, trotté, comme un poney. J’y ai roulé
Roulé, roulé comme un boulet. Pourquoi le garde s’est-il fâché ?

Monique Hion ("Comptines de mon jardin" Actes Sud Junior, 1998)

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Maman

J'ai cueilli trois fleurs des champs,
Mais la plus jolie que j'aime tant,
Mais la plus jolie, c'est pour maman.
J'ai trouvé trois cailloux blancs,
Mais le plus joli que j'aime tant,
Mais le plus joli c'est pour maman.
J'ai aussi trois beaux rubans
Mais le plus joli c'est pour maman.

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Un ciel bleu

Un ciel bleu
Deux grands yeux
Trois nuages
Quatre images
Cinq longs doigts
Et voilà !

anonyme

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Bonjour

Bonjour, mon p'tit amour.
S'il te plaît, mon p'tit bébé.
Merci, mon p'tit chéri.
Pardon, mon p'tit mignon.
Coucou, mon  p'tit loup.
A tout à l'heure, mon p'tit cœur.
A bientôt, mon p'tit oiseau.
Au revoir, Mon p'tit canard.
Bonne nuit, mon p'tit ami.
A demain, mon p'tit lapin.

anonyme

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Deux amis

Une petite chouette
A perdu ses lunettes.
Elle bute partout
Et n'y voit rien du tout !
Un tout petit lapin
Lui montre le chemin
Et, la main dans la main,
Ils vont prendre le train.

Claude Clément ("Petites comptines pour tous les jours" - Nathan)

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C’est qui ?

C’est la poule grise,
Qui pond dans l’église,
C’est la poule noire,
Qui pond dans l’armoire,
C’est la poule brune,
Qui pond dans la lune,
C’est la poule blanche,
Qui pond sur la planche.

Comptine traditionnelle du Périgord

crayon lieucommun

Comptine "C'est ... qui..."

Répétition de la même structure, jeu avec les rimes et les assonances.
exemple : Drôles d'oiseaux
C'est le moineau / Qui fait son nid dans un tonneau

C'est l'alouette / Qui fait son nid dans la brouette
C'est ...

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Encore des comptines :

Les comptines sont en général très rythmées. Les enfants utilisent celle-ci dans un jeu d'"élimination". Ils forment un cercle, et le meneur de jeu désigne successivement chacun des participants en scandant la comptine syllabe par syllabe. Celui sur qui "tombe" le "hors" de "dehors" est éliminé. D'autres comptines (c'était leur rôle initial) permettront au contraire de désigner celui qui sera choisi.

Amstramgram*

plouf plouf
amstramgram*
pique et pique et colégram
bourre et bourre et ratatam
amstramgram

*variante :

Am, stram, gram

Am, stram, gram
Pic et pic et colégram
Bour et bour et ratatam
Am, stram, gram

Comptine traditionnelle

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Timélou lamélou

Timélou lamélou
Panpan timéla
Padi lamélou
Coucoudou
La baya
ah!

Comptine traditionnelle (datée de La Belle époque)

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Un petit bonhomme

Un petit bonhomme
Assis sur pomme,
La pomme dégringole,
Le petit bonhomme s’envole
Sur le toit de l’école.

Traditionnel

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Les mensonges

Ah ! j'ai vu, j'ai vu.
Compèr' qu'as-tu vu ?
J'ai vu une vache,
Qui dansait sur la glace,
À la Saint Jean d'été.
Compèr' vous mentez.

Ah ! j'ai vu, j'ai vu.
Compèr' qu'as-tu vu ?
J'ai vu une grenouille,
Qui faisait la patrouillle,
Le sabre au côté.
Compèr' vous mentez.

Ah, j'ai vu j'ai vu
Compèr' qu'as-tu vu ?
J'ai vu un loup,
Qui vendait des choux,
Sur la place Labourée*.

Compèr' vous mentez.

Oh, j'ai vu j'ai vu
Compèr' qu'as-tu vu ?
J'ai vu une anguille,
Qui coiffait sa fille,
Pour s'aller marier.
Compèr' vous mentez.

* variante : la place "du marché"

Chanson-comptine traditionnelle du XVIIIe siècle

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Jamais on n'a vu...

Jamais on n'a vu, vu, vu
jamais on n'verra, ra, ra
la queue d'une souris, ris, ris
dans l'oreille d'un chat, chat, chat.

Comptine traditionnelle

Il y a des variantes, en voici une :

Jamais on n'a vu
Jamais on n'verra
Un petit chien
Porter des lunettes
Jamais on n'a vu
Jamais on n'verra
Le nez d'une souris
dans l'oreille d'un chat.

crayon lieucommun Comptines sur les modèles "Ah j'ai vu, j'ai vu..." et "Jamais on n'a vu ..."

"Ah j'ai vu, j'ai vu..."
Le premier modèle compose un dialogue, dont on peut garder le personnage ou lui donner un nom (Compère est un vieux mot), remplacé par X dans l'exemple qui suit. Les deux premiers vers riment (loup/chou ; vache/glace - assonance) et le dernier vers du mensonge devra rimer si possible en "é" avec "mentez". On acceptera, puisqu'elle est dans la version originale, l'apparente contradiction entre le tutoiement et le vouvoiement.
Une autre option consiste à ne pas utiliser la forme dialogue à chaque strophe, mais une suite de "mensonges" qui réunit toutes les productions retenues. On peut alors introduire la comptine par Compèr qu'as-tu vu ? , énoncer la suite de mensonges, et terminer par Compèr' vous mentez.

Ex : Ah ! j'ai vu, j'ai vu... / X qu'as-tu vu ? /
J'ai vu une poule /qui jouait aux boules /avec un oeuf carré /
X vous mentez

"Jamais on n'a vu ..."
La rime ici est un son voyelle commun à deux finales de vers. Sur cette structure question-réponse : Jamais on n'a vu, vu, vu, jamais on n'verra, ra, ra... on pourra proposer un jeu phonologique oral avec des sons voyelles (a, i, o, u , ou...). Les mots seront regroupés par rime commune. On cherchera à construire des situations impossibles et amusantes, comme dans la comptine.



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1 novembre 2009

COMPTINES D'AUTEURS - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

COMPTINES DE DIVERS AUTEURS

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La devinette

Oh ! Papa ! Toi qui sais tout
Toi qui lis dans tous les livres
Et même dans le journal,
Où les lettres sont si fines,
Oh, Papa ! Devine ! Devine !
Ses yeux sont deux billes de verre,
Ses oreilles, feuilles de chou,
Il a mis la peau de son père
Avec son nez en caoutchouc
Il fait peur aux petits enfants
Qu'est-ce que c'est ?
C'est l'éléphant !
Il dit tout ce qu'on lui fait dire
Il est vert. Il parle du nez.
Il nous demande avec colère
Si nous avons bien déjeuné
Oh ! Père, tu le reconnais ?
C'est un père, le perroquet !


Georges Duhamel

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Les trois classes

Dans la classe
de Monsieur Leblond,
On cultive des potirons.

Dans la classe
de Madame Levert

(...)

  • La suite  au paragraphe Corinne Albaut , avec des idées pour la création poétique.

Corinne Albaut ("Comptines pour la rentrée des classes" - collection "Les Petits Bonheurs", Actes Sud Junior, 1997)

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Comptine du trappeur (début du texte)

Toi, renard bleu,
je t’aime un peu.
Toi, castor blanc,
passablement.
...


Bernard Lorraine - voir le paragraphe de l'auteur pour la suite

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Les petits lapins

Deux petits lapins,
quatre pommes de pin
ont déjeuné à Moscou,
ont soupé à Tombouctou,
sont rentrés coucher
chez
               nous.

Guy-Charles Cros

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Le clown Coquelicot

Un clown rigolo
Qui s'appelait Coquelicot
Je lui donne une claque
Ca le rend patraque
Je lui donne un baiser
Il tombe de côté
Il tombe sur un os
Ca lui fait une bosse
Il tombe dans le feu
Ca lui fait des bleus
Ouie ! Aïe ! Ca me fait mal !
J'ai le nez qui mouille
Comme une grenouille

Roland Topor (dans "60 poèmes et 60 comptines" - éditions Le Centurion)

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Cache-cache

Dans la maison
Broute un bison.
Dans le buffet
Rit un orvet.
Dans le tiroir
S’éveille un loir.
Dans le placard
Guette un guépard.
Dans le fauteuil
Niche un bouvreuil.

Jean-Claude Renard

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La linotte

Je suis idiote
dit la linotte.
J'ai oublié mes bottes,
ma redingotte,
et ma culotte.

[…]

Le dromadaire

Un jour au Caire
un dromadaire
entra chez un libraire
et prit une grammaire.
C'est pas vrai, ça fait rien,
ça sera vrai demain

[…]

Le kangourou

Le papa kangourou
N’est pas un loup-garou,
C’est un sauteur,

[…]

lire la suite de ces trois comptines au paragraphe de l'auteur :
Paul Savatier

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Dans le panier

Qu’y a-t-il dans le panier ?
- De la paille.
Qu’y a-t-il dans la paille ?
- Une poule.
Qu’y a-t-il sous la poule ?
- Un oeuf.
Qu’y a-t-il dans l’oeuf ?
- Le blanc.
Qu’y a-t-il dans le blanc ?
- Le jaune.
Qu’y a-t-il dans le jaune ?
- Une aiguille.
Qu’y a-t-il dans l’aiguille ?
- Un trou.
Qu’y a-t-il dans le trou ?
- Une grosse bête qui court après toi.

Georges Jan ("Il était une fois, la poésie" - Éditions Messidor La Farandole, 1974)

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Le petit pou

Assis sur le genou
d'un hibou
le petit pou
cherchant son joujou
...


Robert Clausard - voir le paragraphe de l'auteur pour la suite

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Comptine du pacha

Le pacha
Des émirats
A plus de chats
Que de rats

Les souris
Se le sont dit
Et sont parties
Pour Paris

Le pacha
Ébaudi
Et ses chats
Ébahis
Restent là
Aujourd'hui
Et c'est toi
Qui es sorti.


Bernard Clavel ("Rouge pomme" - Éditions L'École des Loisirs, 1982)

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Les comptines sont en général très rythmées. Les enfants utilisent celle-ci dans un jeu d'"élimination". Ils forment un cercle, et le meneur de jeu désigne successivement chacun des participants en scandant la comptine syllabe par syllabe. Celui sur qui "tombe" le "hors" de "dehors" est éliminé. D'autres comptines, c'est leur rôle initial, servent au contraire à désigner quelqu'un.

Quelle heure est-il ?

Bonjour Madame.
Quelle heure est-il ?
Il est midi.

Qui est-ce qui l'a dit ?
La petite souris.

Où est-elle ?
Dans la chapelle.

Qu'y fait-elle ?
De la dentelle.

Pour qui ?
Pour les dames de Paris
Qui portent des souliers gris.

Pin pon d'or
La plus belle, la plus belle,

Pin pon d'or
La plus belle est en dehors.

Traditionnel

crayon lieucommun Comptines questions-réponses

Les comptines qui précèdent s'apparentent à un jeu question-réponse. Sur ce modèle, on peut imaginer un dialogue autour d'un thème.

  • La première comptine est construite en "poupées russes" (comme le poème de Charpentreau Dans notre ville il y a ...). On apportera de la fantaisie avec des contradictions, des impossibilités, et peut-être une surprise finale.
  • La seconde comptine, fait penser au dialogue "loup y-es tu ?" (en moins inquiétant). De la même manière, on pourra s'amuser à décaler les réponses aux questions avec des rimes ou des assonances.

exemple (proposé par le blog) :

Bonjour madame la souris
Qu'avez-vous mangé à midi ?
-  Un très gros chat
-  Je ne vous crois pas
-  Non ... c'était une vache à lait
-  Je vous crois, vous êtes tâchée.

  • En gardant la structure dialogue mais avec  des éléments de phrase indépendants, dissociés, l'exercice se rapproche du  jeu du Cadavre exquis (cf André Breton).

1 novembre 2009

HAÏKUS - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

HAÏKUS 

Jean-Hugues Malineau, poète et ancien enseignant, est né en 1945. Un recueil en particulier pour découvrir cet auteur : "Trente haiku rouges ou bleus" * - Son site se trouve ici :  http://jhmalineau.free.fr/biographie.php

Un, deux, trois, soleil !
elles jouent sous le cèdre bleu
cerises sur les oreilles

- - - - - - - - -

L'enfant malade
comme il regarde
l'éclosion des pivoines

Jean-Hugues Malineau
("Trente haïku rouges ou bleus"*Pluie d’étoiles, 2000)

(*on peut écrire "haïku" sans le s du pluriel)

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Françoise Naudin, née en 1949, est l'auteure de recueils de haïkus dits modernes :

La petite fille
a enjambé la chenille
d'un pas de géante

Françoise Naudin

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Jean-Claude Touzeil, né en 1946, a publié de nombreux recueils de poésies, dont des haïkus, tels que ceux-ci

Au bord de la piste
Les yeux ronds comme des billes
Retour à l’enfance

Jean-Claude Touzeil ("Haïkus sans gravité" -  L’épi de seigle, 2001)

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Marché de Briouze
Un veau pleure après sa mère
Un enfant aussi

Jean-Claude Touzeil  (source, le blog de l'auteur, avec beaucoup d'autres textes : http://biloba.over-blog.com/)

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Le clown à la foule :
- ça va les petits enfants ?
 - ouuui !... hurlait mon père.

Jean-Claude Touzeil  (source : http://biloba.over-blog.com/)

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Yves Brillon, est un poète québecois contemporain :

dans cette maison
qu’occupent des étrangers
ma petite enfance

Yves Brillon

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Kobayashi Issa (1901-1983) est l'un des auteurs japonais de haïkus classiques le plus connu :

Averse de printemps
un enfant passe la main
par le portail de paille

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Perle de rosée
qu’a voulu prendre en ses doigts
un petit garçon.

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La mère du moineau

lui réclamant son enfant

poursuit le chat

Issa

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D'autres auteurs japonais de haïkus classiques :

Nakamura Kusatao (1901-1983)

Aube glacée
Chant de grillon
C’est mon enfant qui dort.

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Décombres d’incendie
Sur le sol en ciment
Fillettes et jeu de balle.

 Kusatao

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crayon lieucommun Création de haïkus en CM

Ici un programme de crétion de haïkus eu CM1, comprenant deux séquences détaillées - le fichier est téléchargeable au format Word, que PC et Mac lisent sans problème (oui, c'est compliqué, mais un clic suffit, j'ai testé !) :  

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=haiku%20%22enfant%22&source=web&cd=6&ved=0CEcQFjAF&url=http%3A%2F%2Fmembres.multimania.fr%2Fprepweb%2Fcdpe%2Fcycle3%2Fc3fr%2Fderoulement%2520sequence.doc&ei=eNgJT4m8C4qk-gb4jNGqAQ&usg=AFQjCNGTjlzDcE_ZSo2kjl86CyjJtayI8w&sig2=uZN2JOlgBwRmHkAZ4CsISA



1 novembre 2009

CHANSONS, CHANSONNETTES - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

- CHANSONNETTES -

Emmanuelle Parrenin, interprète elle aussi (album "Maison Rose"), a écrit le texte de cette chanson, reprise par Anne Sylvestre et Manick :

La chanson des 12 mois

C'est janvier le premier né,
sa couronne sur la tête,
il dévore une galette!

Février c'est le second,
qui s'enrhume et qui grelotte,
qui réclame une bouillotte.

Regardez le mois de mars,
il dessine sur les branches
des pétales de soie blanche.

Le suivant s'appelle avril
et c'est le mois qui réveille
les oiseaux et les abeilles.

Quand le mois de mai s'en vient,
il met tout le monde à l'aise
devant un panier de fraises.

Pour fêter le mois de juin,
il faut entrer dans la danse
du soleil et des vacances.

En juillet s'en va dormir
entre deux bottes de paille
la chevelure en bataille.

Le mois d'août n'est qu'un voyou,
il invente des orages
pour taquiner les nuages.

Et septembre tout doré
prend la route de l'école
sous les feuilles qui s'envolent.

C'est octobre le suivant
qui te fait une frimousse
parsemée de tâches rousses.

Et novembre tout en gris
se dépêche dans la brume
d'attraper son premier rhume.

C'est décembre le dernier
qui réclame à tous ses frères
des cadeaux d'anniversaire.

Emmanuelle Parrenin



 - CHANSONS -

  • Ci-dessous, des textes de Grand Corps Malade, Abd Al Malik, Marie Myriam, Pierre Perret, Jean Ferrat, Renaud, Gilles Vigneault, Bernard Lavilliers, Barbara, Guy Béart ...
  • D'autres textes de chansons sur le thème de l'enfance sont rangés au paragraphe de leur interprète : Jacques Brel, Léo Ferré, Jacques Higelin, Boby Lapointe, Claude Nougaro, Alain Souchon

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Grand Corps Malade

À l'école de la vie

J’y suis entré tout petit, sans le savoir, comme tout le monde
Derrière ses murs j’ai grandi et j’ai observé chaque seconde
J’y suis entré naturellement, personne m’a demandé mon avis
J’ai étudié son fonctionnement, ça s’appelle l’école de la vie
Faut savoir qu’ici tout s’apprend, les premières joies et les colères
Et on ne sort jamais vraiment de cet établissement solaire
À l’école de la vie, y a des matières obligatoires
Et certains cours sont en option pour te former à ton histoire

La vie démarre souvent avec le prof d’insouciance
Il est utile, il t’inspire et puis il te met en confiance
Mais juste après vient le cours des responsabilités
Tu découvres les maux de tête et les premiers contrôles ratés
Le cours de curiosité est un passage important
En le comprenant assez tôt, j’ai gagné pas mal de temps
Puis j’ai promis que je m’inscrirai dans le cours de promesses
Mais j’ai parfois été fort dans le cours de faiblesse

À l’école de la vie, tout s’apprend, tout s’enseigne
Tout s’entend, on s’entraîne, des matières par centaines
C’est l’école de la vie, j’ai erré dans ses couloirs
J’ai géré dans ses trous noirs, j’essaierai d’aller tout voir

En cours de grosse galère, j’ai eu quelques très bonnes notes
C’est ce genre de résultats qui te fait connaitre tes vrais potes
Ça m’a donné des points d’avance et une sacrée formation
Pour le cours de prise de recul et celui d’adaptation
Je me souviens du cours d’espoir, j’avais des facilités
À moins que je ne confonde avec le cours de naïveté
Puis y avait une filière mensonge et une filière vérité
J’ai suivi les deux cursus, chacun a son utilité

En cours de solitude, j’avais un bon potentiel
Se satisfaire de soi-même est un atout essentiel
Mais j’aime bien aussi l’ambiance qu’il y avait dans le cours de bordel
J’ai vite compris que l’existence se conjugue mieux au pluriel
C’est qu’en cours d’humanité j’ai eu deux très bons professeurs
On a eu des travaux pratiques tous les jours, moi et ma sœur
J’espère que petit à petit, j’ai bien retenu leurs leçons
Et qu’à l’école d’une autre vie, je transmettrai à ma façon

À l’école de la vie, tout s’apprend, tout s’enseigne
Tout s’entend, on s’entraîne, des matières par centaines
C’est l’école de la vie, j’ai erré dans ses couloirs
J’ai géré dans ses trous noirs, j’essaierai d’aller tout voir

En cours d’histoire d’amour, j’ai longtemps été au fond de la classe
Le cul contre le radiateur, j’ai bien cru trouver ma place
Mais en pleine récréation, alors que je n’attendais rien
J’ai reçu ma plus belle leçon et le prof m’a mis très bien
Au cours de liberté y avait beaucoup d’élèves en transe
Le cours d’égalité étaient payants, bravo la France !
Pour la fraternité, y avait aucun cours officiel
Y avait que les cours du soir, loin des voies institutionnelles

Alors on saigne, on cicatrise, on se renseigne, on réalise
Les bons coups et les bêtises ; on s’allie, on se divise
Moi, pour comprendre l’existence un peu plus vite ou un peu mieux
J’ai choisi le cours d’enfance en ville, et j’ai même pris l’option banlieue
Reste qu’en cours de bonheur, le prof était souvent malade
On s’est démerdés tout seuls, on a déchiffré ses charades
Autodidacte en sentiments, y aura pas d’envie sans piment
Dans mes cahiers en ciment, moi, j’apprends la vie en rimant

À l’école de la vie, tout s’apprend, tout s’enseigne
Tout s’entend, on s’entraîne, des matières par centaines
C’est l’école de la vie, j’ai erré dans ses couloirs
J’ai géré dans ses trous noirs, j’essaierai d’aller tout voir.

Grand Corps Malade

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Enfant de la ville

J’avoue que c’est bon de se barrer à la mer ou à la campagne
Quand tu ressens ce besoin, quand ton envie de verdure t’accompagne
Nouvelles couleurs, nouvelles odeurs, ça rend les sens euphoriques
Respirer un air meilleur ça change de mon bout de périphérique
Est-ce que t’as déjà bien écouté le bruit du vent dans la forêt
Est-ce que t’as déjà marché pieds nus dans l’herbe haute, je voudrais
Surtout pas représenter l’écolo relou à 4 centimes
Mais la nature nourrit l’homme et rien que pour ça faut qu’on l’estime
Donc la nature je la respecte, c’est peut-être pour ça que j’écris en vers
Mais c’est tout sauf mon ambiance, j’appartiens à un autre univers
Si la campagne est côté face, je suis un produit du côté pile
Là où les apparts s’empilent, je suis enfant de la ville
Je sens le cœur de la ville qui cogne dans ma poitrine
J’entends les sirènes qui résonnent mais est-ce vraiment un crime
D’aimer le murmure de la rue et l’odeur de l’essence
J’ai besoin de cette atmosphère pour développer mes sens

Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit
J’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris
J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages
Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages


Je trempe ma plume dans l’asphalte, il est peut-être pas trop tard
Pour voir un brin de poésie même sur nos bouts de trottoirs
Le bitume est un shaker où tous les passants se mélangent
Je ressens ça à chaque heure et jusqu’au bout de mes phalanges
Je dis pas que le béton c’est beau, je dis que le béton c’est brut
Ca sent le vrai, l’authentique, peut-être que c’est ça le truc
Quand on le regarde dans les yeux, on voit bien que s’y reflètent nos vies
Et on comprend que slam et hip-hop ne pouvaient naître qu’ici
Difficile de traduire ce caractère d’urgence
Qui se dégage et qu’on vit comme une accoutumance
Besoin de cette agitation qui nous est bien familière
Je t’offre une invitation pour cette grande fourmilière
J’suis allé à New York, je me suis senti dans mon bain
Ce carrefour des cultures est un dictionnaire urbain
J’ai l’amour de ce désordre et je ris quand les gens se ruent
Comme à l’angle de Broadway et de la 42ème rue

Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit
J’aime la foule quand ça grouille, j’aime les rires et les cris
J’écris mon envie de croiser du mouvement et des visages
Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages

Je me sens chez moi à Saint-Denis, quand y’a plein de monde sur les quais
Je me sens chez moi à Belleville ou dans le métro New-yorkais
Pourtant j’ai bien conscience qu’il faut être sacrément taré
Pour aimer dormir coincé dans 35 mètres carrés
Mais j’ai des explications, y’a tout mon passé dans ce bordel
Et face à cette folie, j’embarque mon futur à bord d’elle
A bord de cette pagaille qui m’égaye depuis toujours
C’est beau une ville la nuit, c’est chaud une ville le jour
Moi dans toute cette cohue je promène ma nonchalance
Je me ballade au ralenti et je souris à la chance
D’être ce que je suis, d’être serein, d’éviter les coups de surin
D’être sur un ou deux bons coups pour que demain sente pas le purin
Je suis un enfant de la ville donc un fruit de mon époque
Je vois des styles qui défilent, enfants du melting-pot
Je suis un enfant tranquille avec les poches pleines d’espoir
Je suis un enfant de la ville, ce n’est que le début de l’histoire

Grand Corps Malade

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Éducation Nationale

J’ m’appelle Moussa et j’ai dix ans, j’ suis en CM2 à Épinay
Ville du quatre-vingt-treize où j’ai grandi et où j’ suis né
Mon école, elle est mignonne, même si les murs sont pas tout neufs
Dans chaque salle y a plein de bruit. Moi, dans ma classe, on est vingt-neuf

Y a pas beaucoup d’élèves modèles et puis on est un peu dissipés
J’ crois qu’ nous sommes ce qu’on appelle "des élèves en difficulté"
Moi, en maths, j’suis pas terrible mais c’est pas pire qu’en dictée
Ce que je préfère c’est seize heures, j’ retrouve les grands dans mon quartier

Pourtant, ma maîtresse, j’ l’aime bien. Elle peut être dure mais elle est patiente
Et si jamais je comprends rien, elle me réexplique, elle est pas chiante
Elle a toujours plein d’idées et plein de projets pour les sorties
Mais on n’a que deux cars par an qui sont prêtés par la mairie

J’ crois que mon école, elle est pauvre, on n’a pas de salle informatique
On n’a que la cour et le préau pour faire de la gymnastique
À la télé, j’ai vu que des classes faisaient du golf en EPS
Nous, on n’a que des tapis, des cerceaux et la détresse de nos maîtresses

Alors, si tout s’ joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas s’ creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses
Au milieu des tours, y a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire
Laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires

L’enseignement en France va mal. Personne peut nier la vérité
Les zones d’éducation prioritaires ne sont pas des priorités
Les classes sont surchargées, pas comme la paye des profs, minés
Et on supprime des effectifs dans des écoles déjà en apnée

Au contraire, faut rajouter des profs et d’autres métiers qui prennent la relève
Dans des quartiers les plus en galère, créer des classes de quinze élèves
Ajouter des postes d’assistants ou d’auxiliaires qui aident aux devoirs
Qui connaissent les parents et accompagnent les enfants les plus en retard

L’enseignement en France va mal. L’état ne met pas assez d’argent
Quelques réformes à deux balles pour ne pas voir le plus urgent
Un établissement scolaire sans vrais moyens est impuissant
Comment peut-on faire des économies sur l’avenir de nos enfants ?

L’enseignement en France va mal car il rend pas les gens égaux
Les plus fragiles tirent l’alarme mais on étouffe leur écho
L’école publique va mal car elle a la tête sous l’eau
Y a pas d’éducation nationale, y a que des moyens de survie locaux

Alors continuons de dire aux p’tits frères que l’école est la solution
Mais donnons-leur les bons outils pour leur avenir car, attention !
La réussite scolaire dans certaines zones pourrait rester un mystère
Et l’égalité des chances un concept de ministère

Alors, si tout s’ joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas s’ creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses
Au milieu des tours, y a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire
Laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires

J’ m’appelle Moussa et j’ai dix ans, j’ suis en CM2 à Épinay
Ville du quatre-vingt-treize où j’ai grandi et où j’ suis né
C’est pas d’ ma faute à moi si j’ai moins de chances d’avoir le bac
C’est simplement parce que j’ vis là que mon avenir est un cul-de-sac

Grand Corps Malade

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Abd Al Malik

Soldat de plomb

Soldat de plomb
Soldat de plomb

Tout maigre dans ma grosse veste qui me servait d’armure,
J’avais du shit dans mes chaussettes et j’fesais dans mon pantalon,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
J’avais juste 12 ans les poches remplies d’argent,
J’avais déjà vu trop de sang,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
J’étais adolescent quand j’ai vu le destin prendre un calibre et me descendre un par un,
Mort par overdose, par arme à feu, par arme blanche, ou par pendaison,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Bien sûr qu’un sourire nous aurait fait plaisir, juste un peu d’attention, et peut être ça aurait été autrement,
Nous aurions été des enfants normaux et pas des enfants soldats,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Ça ne pouvait finir qu’en drame quand nous étions dans cette cave et que tout notre escadron s’est mis à sniffer de la came,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Des copines que j’avais connu belles s’étaient changées en loques humaines à cause de l’héroïne qu’elles s’étaient injectées dans les veines,
Soldatesses fatiguées,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Certains de mes proches, de mes frères, décidèrent de faire sauter la banque à coups de revolver,
5, 10, 15 ans fermes et on ne parle plus que par lettres,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Sous le volant les câbles pendent, il roulait vite pour pas se faire prendre, l’explosion sonna, Boum ! Et il se fit prendre,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Sans oublier les histoires bêtes, un contrôle d’identité on finit une balle dans la tête,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Alors ça finit en émeute, en guerre rangée, CRS casqués contre jeunes en meutes enragées,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Alors aujourd’hui quand j’entends des journalistes me dire que parler de paix et d’amour ça ne sert a rien si ce n’est divertir, j’pense à ces mecs et ces meufs dont l’ultime demeure est sous une croix ou tournés vers la Mecque,
Ces petits mecs et ces petites meufs qu’on considérera jamais comme des héros ou même comme de simple victimes de guerre, pour moi je n’vous oublie pas et en votre mémoire éternelle, je ferai tout pour faire la paix avec moi-même, et avec les autres aussi,
Pour un monde meilleur, vive la France arc-en-ciel, unie et débarrassée de toutes ses peurs,
Soldat de plomb, soldat de plomb,
Donne moi la main, donne moi la main, donne moi la main, donne moi la main ...

Abd Al Malik

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Marie Myriam

L'oiseau et L'enfant

Comme un enfant aux yeux de lumière
Qui voit passer au loin les oiseaux
Comme l'oiseau bleu survolant la terre
Vois comme le monde, le monde est beau

Beau le bateau, dansant sur les vagues
Ivre de vie, d'amour et de vent
Belle la chanson naissante des vagues
Abandonnée au sable blanc

Blanc l'innocent, le sang du poète
Qui en chantant, invente l'amour
Pour que la vie s'habille de fête
Et que la nuit se change en jour

Jour d'une vie où l'aube se lève
Pour réveiller la ville aux yeux lourds
Où les matins effeuillent les rêves
Pour nous donner un monde d'amour

L'amour c'est toi, l'amour c'est moi
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi

Moi je ne suis qu'une fille de l'ombre
Qui voit briller l'étoile du soir
Toi mon étoile qui tisse ma ronde
Viens allumer mon soleil noir

Noire la misère, les hommes et la guerre
Qui croient tenir les rênes du temps
Pays d'amour n'a pas de frontière
Pour ceux qui ont un cœur d'enfant

Comme un enfant aux yeux de lumière
Qui voit passer au loin les oiseaux
Comme l'oiseau bleu survolant la terre
Nous trouverons ce monde d'amour
L'amour c'est toi,l'amour c'est moi
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi

Marie Myriam

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Pierre Perret

Ouvrez la cage aux oiseaux

Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez-les s’envoler c’est beau
Les enfants si vous voyez
Des p’tits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté

Un p’tit dé à coudre
Et trois goutt’ d’eau dedans
Au d’ssus du perchoir
Un os de seiche tout blanc
Et un petit piaf triste de vivre en prison
Ça met du soleil dans la maison
C’est c’ que vous diront
Quelques rentiers vicelards
Des vieux schnocks
Qui n’ont qu’ des trous d’air
Dans l’ cigare
Une fois dans vot’ vie,
Vous qui êtes pas comme eux
Faites un truc qui vous rendra heureux

Si vot’ concierge fait cui-cui sur son balcon
Avec ses perruches importées du Japon
Ses canaris jaunes et ses bengalis
A vot’ tour faites leur guili-guili
Sournoisement exclamez vous
" Dieu! quel plumage! "
Mais chère Madame
On vous demande au 3ème étage
Et dès que la bignole aura l’ dos tourné
Même si on doit pas vous l’ pardonner

Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez les s’envoler, c’est beau
les enfants si vous voyez
Des petits oiseaux prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté

Pierre Perret

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Jean Ferrat 

Berceuse

Dors petit homme
Dors petit frère

La nuit
A Bahia de tous les Saints
Bruisse de papier d'étain
D'ombres dures et familières
La nuit
Tu t'endors le long des quais
Près des fûts abandonnés
Poings fermés dans la poussière

Dors petit homme
Dors petit frère

La faim
Met sa robe d'apparat
C'est l'heure où l'on voit les rats
Regagner les grands navires
C'est l'heure
Où des financiers au bras
Les putains ouvrent leurs draps
En forme de tirelire

Dors petit homme
Dors petit frère

Parfois
Tu écoutes les indiens
Parler de mal et de bien
Sur leurs siècles de misère
Tu vois
Le diable n'est qu'un pantin
Qui s'évanouit au matin
Quand tu lèves la paupière

Dors petit homme
Dors petit frère

Hier
Sur les toits jaune orangé
L'oiseau qui te fait rêver
A survolé la frontière.

Jean Ferrat

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Petit

Petit mon dangereux pirate
Les pieds nus dans le caniveau
Mon matelot qui carapate
Après tes voiliers tes vaisseaux
Mon amateur de confitures
Je pourrais ronchonner bientôt
Réglementer tes aventures
Mettre du lest à tes bateaux

Petit mon voyou mon apache
Mon amoureux du fil de l'eau
Je pourrais friser ma moustache
Et t'inviter dans mon bureau

Petit qui sur les bancs d'l'école
A toujours l'air d'un étranger
Qui comprends pas le protocole
La bête noire du surgé
Le blâmé du conseil de classe
Celui qui saura pas nager
Dans la société des rapaces
Et des gangsters autorisés

Petit mon malheureux potache
Mon amoureux du fil de l'eau
Je pourrais friser ma moustache
Et te reprocher tes zéros

Petit mon dangereux gauchiste
Mon enragé mon anarcho
Qui me trouve trop légaliste
Et pour tout dire un peu coco
Qui trouve nos combats fadasses
Qui voudrait détruire illico
Les injustices dégueulasses
En embauchant le sirocco

Petit mon voyou mon apache
Mon amoureux du fil de l'eau
Je pourrais friser ma moustache
Je pourrais freiner ton galop

Oui mais quand j'pense à tes Socrate
A tes cornacs à tes mentors
Y a de quoi me couper les pattes
Y a pas d'quoi jouer les cadors
C'est vrai qu'elle a triste figure
Cette planete où nous vivons
Ça pue la haine et la torture
La guerre et la bombe à neutrons

Ah vivre un monde un peu moins vache
Un peu plus libre un peu plus beau
Petit mon voyou mon apache
Mon amoureux du fil de l'eau.

Jean Ferrat

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Renaud

Morgane de toi

Y'a un mariolle, il a au moins quatre ans
Y veut t' piquer ta pelle et ton seau
Ta couche culotte avec tes bonbecs dedans
Lolita, défend-toi, fous-y un coup d' râteau dans l' dos
Attend un peu avant de t' faire emmerder
Par ces p'tits machos qui pensent qu'à une chose
Jouer au docteur non conventionné
J'y ai joué aussi, je sais de quoi j' cause
J' les connais bien les play-boys des bacs à sable
J' draguais leurs mères avant d' connaître la tienne
Si tu les écoutes y t' feront porter leurs cartables
'Reusement qu' j' suis là, que j' te regarde et que j' t'aime

Lola
J' suis qu'un fantôme quand tu vas où j' suis pas
Tu sais ma môme
Que j' suis morgane de toi

Comme j'en ai marre de m' faire tatouer des machins
Qui m' font comme une bande dessinée sur la peau
J'ai écrit ton nom avec des clous dorés
Un par un, plantés dans le cuir de mon blouson dans l' dos
T'es la seule gonzesse que j' peux tenir dans mes bras
Sans m' démettre une épaule, sans plier sous ton poids
Tu pèses moins lourd qu'un moineau qui mange pas
Déploie jamais tes ailes, Lolita t'envole pas
Avec tes miches de rat qu'on dirait des noisettes
Et ta peau plus sucrée qu'un pain au chocolat
Tu risques de donner faim a un tas de p'tits mecs
Quand t'iras à l'école, si jamais t'y vas

Lola
J' suis qu'un fantôme quand tu vas où j' suis pas
Tu sais ma môme
Que j' suis morgane de toi


Qu'est-ce qu' tu m' racontes tu veux un p'tit frangin
Tu veux qu' j' t'achète un ami Pierrot
Eh les bébés ça s' trouve pas dans les magasins
Puis j' crois pas que ta mère voudra qu' j' lui fasse un p'tit dans l' dos
Ben quoi Lola on est pas bien ensemble
Tu crois pas qu'on est déjà bien assez nombreux
T'entends pas c' bruit, c'est le monde qui tremble
Sous les cris des enfants qui sont malheureux
Allez viens avec moi, j' t'embarque dans ma galère
Dans mon arche y'a d' la place pour tous les marmots
Avant qu' ce monde devienne un grand cimetière
Faut profiter un peu du vent qu'on a dans l' dos.

Renaud

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Mistral gagnant

Ah m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'y en a
Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra
En serrant dans ma main tes p'tits doigts
Pis donner à bouffer à des pigeons idiots
Leur filer des coups d' pieds pour de faux
Et entendre ton rire qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir mes blessures
Te raconter un peu comment j'étais mino
Les bonbecs fabuleux qu'on piquait chez l' marchand
Car-en-sac et Minto, caramel à un franc
Et les mistrals gagnants

Ah r'marcher sous la pluie cinq minutes avec toi
Et regarder la vie tant qu'y en a
Te raconter la Terre en te bouffant des yeux
Te parler de ta mère un p'tit peu
Et sauter dans les flaques pour la faire râler
Bousiller nos godasses et s' marrer
Et entendre ton rire comme on entend la mer
S'arrêter, r'partir en arrière
Te raconter surtout les carambars d'antan et les cocos bohères
Et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres
Et nous niquaient les dents
Et les mistrals gagnants

Ah m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder le soleil qui s'en va
Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fou
Te dire que les méchants c'est pas nous
Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage d'être deux
Et entendre ton rire s'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris des oiseaux
Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants
Et les mistrals gagnants

Renaud

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Gilles Vigneault

Le grand cerf-volant

Un jour je ferai mon grand cerf-volant
Un côté rouge, un côté blanc
Un jour je ferai mon grand cerf-volant
Un côté rouge, un côté blanc, un côté tendre
Un jour je ferai mon grand cerf-volant
J’y ferai monter vos cent mille enfants, ils vont m’entendre
Je les vois venir du soleil levant

Puis j’attellerai les chevaux du vent
Un cheval rouge, un cheval blanc
Puis j’attellerai les chevaux du vent
Un cheval rouge, un cheval blanc, un cheval pie
Puis j’attellerai les chevaux du vent
Et nous irons voir tous les océans s’ils sont en vie
Si les océans sont toujours vivants

Par-dessus les bois, par-dessus les champs
Un oiseau rouge, un oiseau blanc
Par-dessus les bois, par-dessus les champs
Un oiseau rouge, un oiseau blanc, un oiseau-lyre
Par-dessus les bois, par-dessus les champs
Qui nous mènera chez le mal méchant pour le détruire
Bombe de silence et couteau d’argent

Nous mettrons le mal à feu et à sang
Un soleil rouge, un soleil blanc
Nous mettrons le mal à feu et à sang
Un soleil rouge, un soleil blanc, un soleil sombre
Nous mettrons le mal à feu et à sang
Un nuage monte, un autre descend, un jour sans ombre
Puis nous raserons la ville en passant

Quand nous reviendrons le cœur triomphant
Un côté rouge, un côté blanc
Quand nous reviendrons le cœur triomphant
Un côté rouge, un côté blanc, un côté homme
Quand nous reviendrons le cœur triomphant
Alors vous direz : "Ce sont nos enfants, quel est cet homme
Qui les a menés loin de leurs parents?"

Je remonterai sur mon cerf-volant
Un matin rouge, un matin blanc
Je remonterai sur mon cerf-volant
Un matin rouge, un matin blanc, un matin blême
Je remonterai sur mon cerf-volant
Et vous laisserez vos cent mille enfants chargés d’eux-mêmes
Pour jeter les dés dans la main du temps

Pour jeter les dés dans la main du temps

Gilles Vigneault

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Berceuse pour Marion

Pour Marion qui sommeille
Le faiseur de rêves est prêt
Un grand navire appareille
Pour des rivages secrets
Moussaillon Marion
Va faire un joli voyage
Marion moussaillon
Fend le rêve, nous veillons

Mais quand Marion s’éveille
Le lait du soleil est chaud
Raconte-nous les merveilles
Des îles de ton dodo
Sourions Marion
Maman et papa t’écoutent
Sourions Marion
Nous t’écoutons, les yeux ronds

Gilles Vigneault

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Bernard Lavilliers

Petit

Un enfant, avec un fusil trop grand
Un enfant, marche lentement, à pas hésitants
Au milieu du sang et du silence, et du silence

Un enfant, mais apparemment c’est plus un enfant
Depuis très longtemps, trop longtemps, trop longtemps

Bientôt dix ans, t’as jamais joué au voleur
Au gendarme qui a peur, à l’insouciance
Petit, tu devrais regarder les filles
Et voir dans leurs yeux qui brillent des valses lentes
Tu vois dans leurs yeux des éclairs de feux
Béton déchiré par les barbelés
Et de temps en temps du cristal de sang
Quand vas-tu mourir ?

Un enfant, avec un fusil trop grand
Un enfant, mais apparemment c’est plus un enfant
Peut tuer comme un grand, comme à la guerre évidemment

Bientôt dix ans, il y a des pays tranquilles
Et des jardins dans les villes, et de l’argent
Petit, tu sais pas jouer aux billes
Tu revends des balles en cuivre, pour le moment
Tu vis au milieu des éclairs de feux
Béton déchirés par le barbelés
Et de temps en temps du cristal de sang
Quand vas-tu mourir ?

Un enfant, un enfant trop vieux, un enfant trop dur
Un enfant bien évidemment peut tuer comme un grand
Et comme c’est la guerre, fait sa ronde, fait sa ronde

Et dans dix ans, si jamais y a plus l’enfer
Si jamais y a plus le fer, le feu, le sang
Petit, tu raccrocheras ton fusil
Comme un cauchemar qu’on oublie, apparemment
Petit, tu joueras peut-être au voleur
Et les gendarmes auront peur de l’insolence
Petit, tu feras danser les filles
Pour voir dans leurs yeux qui brillent des valses lentes
Mais au fond des yeux, des éclairs de feux
Béton déchiré par les barbelés
Et de temps en temps du cristal de sang
Que vas-tu devenir ?

Bernard Lavilliers

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Barbara

Cet enfant-là

Cet enfant-là,
Cet enfant-là
Te ressemble, te ressemble.
Il a de toi
Je ne sais quoi :
Le sourire
Ou peut-être,
Quand il marche,
Ta démarche.
Il hésite et s’avance.
Cet enfant-là
Te ressemble
Et j’en tremble.

Cet enfant-là,
Tu t’en souviens,
Tu le voulais.
Tu m’en parlais
Et, merveille des merveilles,
Je riais de t’entendre.
Tu me disais :
"Comme je voudrais,
Qu’il te ressemble,
Te ressemble.
Moi je voulais
Que cet enfant
Te ressemble."

Tu voulais qu’un jour, il soit avocat ou bien médecin.
Nous nous disputions déjà l’avenir
D’un enfant qui n’était pas encore là.
Moi, je voulais qu’il soit berger, jardinier
Ou bien musicien.
Je l’imaginais déjà, tout petit,
Un immense piano au bout de ses doigts.
Il aura des poissons d’or, des jardins de sable
Et de grands voiliers blancs,
Des oiseaux de feu, des îles enchantées,
Des étoiles filantes au fond de ses yeux.
Il ne connaitra que l’ogre gentil
Qui jamais n’a dévoré les enfants.
Mon enfant dieu, mon enfant prince, mon enfant roi,
Mon enfant merveilleux, mon enfant rien qu’à moi,
Nous lui tournions des manèges sous la neige,
Nous lui bâtissions des châteaux en Norvège, en Norvège

Mais cet enfant-là,
Cet enfant-là
Lui ressemble.
Il a d’elle
Je ne sais quoi :
Le sourire
Ou peut-être,
Quand elle marche,
Sa démarche
Et sa grâce,
Ma disgrâce.
Cet enfant-là
N’a rien de moi
Mais vous ressemble.

Cet enfant-là,
Cet enfant-là
Te regarde,
Me regarde.
Il s’étonne,
Il s’inquiète
Et, timide, il s’avance.
Cet enfant-là
Me tend les bras
Et je l’aime.
Cet enfant-là
N’a rien de moi, mais te ressemble,
Ressemble, ressemble ...

Barbara

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Mon enfance

J’ai eu tort, je suis revenue
dans cette ville loin perdue
où j’avais passé mon enfance.
J’ai eu tort, j’ai voulu revoir
le coteau ou glissaient le soir
bleus et gris ombres de silence.
Et je retrouvais comme avant,
longtemps après,
le coteau, l’arbre se dressant,
comme au passé.
J’ai marché les tempes brûlantes,
croyant étouffer sous mes pas.
Les voies du passé qui nous hantent
et reviennent sonner le glas.
Et je me suis couchée sous l’arbre
et c’étaient les mêmes odeurs.
Et j’ai laissé couler mes pleurs,
mes pleurs.
J’ai mis mon dos nu à l’écorce,
l’arbre m’a redonné des forces
tout comme au temps de mon enfance.
Et longtemps j’ai fermé les yeux,
je crois que j’ai prié un peu,
je retrouvais mon innocence.
Avant que le soir ne se pose
j’ai voulu voir
les maisons fleuries sous les roses,
j’ai voulu voir
le jardin ou nos cris d’enfants
jaillissaient comme source claire.
Jean-Claude, Régine, et puis Jean
tout redevenait comme hier
le parfum lourd des sauges rouges,
les dahlias fauves dans l’allée,
le puits, tout, j’ai tout retrouvé.
Hélas
La guerre nous avait jeté là,
d’autres furent moins heureux, je crois,
au temps joli de leur enfance.
La guerre nous avait jetés là,
nous vivions comme hors la loi.
Et j’aimais celà. Quand j’y pense
où mes printemps,  mes soleils,
 mes folles années perdues,
 mes quinze ans, ou mes merveilles
que j’ai mal d’être revenue
où les noix fraiches de septembre
et l’odeur des mûres écrasées,
c’est fou, tout, j’ai tout retrouvé.
Hélas
Il ne faut jamais revenir
aux temps cachés des souvenirs
du temps béni de son enfance.
Car parmi tous les souvenirs
ceux de l’enfance sont les pires,
ceux de l’enfance nous déchirent.
Oh ma très chérie, oh ma mère,
où êtes-vous donc aujourd’hui ?
Vous dormez au chaud de la terre.
Et moi je suis venue ici
pour y retrouver votre rire,
vos colères et votre jeunesse.
Et je suis seule avec ma détresse.
Hélas
Pourquoi suis-je donc revenue
et seule au detour de ces rues ?
J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche.
Pourquoi suis-je venue ici,
où mon passe me crucifie ?
Elle dort à jamais mon enfance.

Barbara

Perlimpinpin

Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences.
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.


Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
S'il faut absolument qu'on soit
Contre quelqu'un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu'il soit de n'importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.


Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance !


Pour qui, comment, quand et combien ?
Contre qui ? Comment et combien ?
À en perdre le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles !


Mais pour rien, mais pour presque rien,
Pour être avec vous et c'est bien !
Et pour une rose entr'ouverte,
Et pour une respiration,
Et pour un souffle d'abandon,
Et pour ce jardin qui frissonne !


Rien avoir, mais passionnément,
Ne rien se dire éperdument,
Mais tout donner avec ivresse
Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne pas parler de poésie,
Ne pas parler de poésie
En écrasant les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour au murs gris
Où l'aube n'a jamais sa chance.


Contre qui, comment, contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.


Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien,
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne !


Et vivre passionnément,
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses,
Ne plus parler de poésie,
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance,


Vivre,
Vivre
Avec tendresse,
Vivre
Et donner
Avec ivresse !

Barbara

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Guy Béart

L'eau vive

Ma petite est comme l’eau
Elle est comme l’eau vive
Elle court comme un ruisseau
Que les enfants poursuivent

Courez, courez
Vite si vous le pouvez
Jamais, jamais
Vous ne la rattraperez

Lorsque chantent les pipeaux
Lorsque danse l’eau vive
Elle mène mes troupeaux
Au pays des olives

Venez, venez,
Mes chevreaux, mes agnelets
Dans le laurier,
Le thym et le serpolet

Un jour que sous les roseaux
Sommeillait mon eau vive
Vinrent les gars du hameau
Pour l’emmener captive

Fermez, fermez
Votre cage à double-clé
Entre vos doigts
L’eau vive s’envolera

Comme les petits bateaux
Emportés par l’eau vive
Dans ses yeux les jouvenceaux
Voguent à la dérive

Voguez, voguez,
Demain vous accosterez
L’eau vive n’est
Pas encore à marier

Pourtant un matin nouveau
À l’aube mon eau vive
Viendra battre son trousseau
Aux cailloux de la rive

Pleurez, pleurez
Si je demeure esseulé
Le ruisselet
Au large s’en est allé.

Guy Béart

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Les enfants sur la lune

Sur la lune il y a des enfants
qui regardent la terre en rêvant.
- Croyez-vous qu’aussi loin
il y ait des humains ?
- Je n’en sais rien du tout,
embrassons-nous.

Sur la lune il y a des enfants,
sur la lune ou sur Aldébaran,
qui se disent "Sommes-nous
dans ce monde les seuls fous ?"
et regardent la terre
en grand mystère.

Sont-ils bleus ou verts ou de toutes les couleurs,
tous ces enfants d’ailleurs ?
Sont-ils en triangle, en spirale, en carré ?
Un jour, je le dirai.

Sur la lune il y a des enfants
qui regardent la terre en rêvant.
- Croyez-vous, lui dit-il,
qu’il y ait en exil
sur ce bout de croissant
un peu de sang ?
L’univers, est-il plein de vivants,
fait d’atomes, de rayons ou de vent ?

Je vois miraculeux
des sapins aux yeux bleus
qui vont branche contre branche
tous les dimanches.
En soucoupe, en tasse, en fusée, en cigare,
ils dansent dans le noir.
La queue des comètes chante et fait ronron
aux oiseaux d’Electron.

Sur la lune il y a des enfants
qui s’appellent à travers le néant,
qui s’adressent dans le noir
des musiques d’espoir,
par sans fil, par couleur,
par visiteur.

Sur la lune il y a des enfants
qui regardent la terre en pleurant.
- Savez-vous qu’autrefois
y avait des gens là-bas ?
Mais depuis l’grand éclair il n’y en a pas;
y avait des gens là-bas ?
Mais depuis l’grand éclair il n’y en a pas !

Guy Béart

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Les enfants de bourgeois

Les enfants de bourgeois jouent à, jouent à,
les enfants de bourgeois jouent à la misère.
Ils marchent déguisés en mendiants distingués :
ça coûte cher les jeans rapiécés.

Ils ont pris nos vêtements, nos bleus et nos slogans.
Leur beau linge les attend chez leurs parents.
Les enfants de bourgeois jouent à, jouent à,
les enfants de bourgeois jouent à la vie dure.
Leurs dents ont trop souffert à cause du raison vert
que leurs parents ont mangé hier.

Ils viennent, ces chéris, sur nos tables pourries
poser leurs hauts talons de leurs théories.
Les enfants de bourgeois jouent à, jouent à,
les enfants de bourgeois jouent à l’herbe verte.

Ils vont planter leur fraise en Ardèche, en Corrèze.
Leur sœur, elle fait du tricot à l’anglaise.
Ils vont, le cœur vaillant, à la ferme dans les champs.
La terre est dure, mais ça ne dure pas longtemps.

Les enfants de bourgeois jouent à, jouent à,
les enfants de bourgeois jouent à la commune.
Ils font quelques enfants libres et nus soi-disant
qu’ils abandonnent chez le premier passant.
Ils abritent des chiens, des oiseaux, des copains,
des chats qui meurent écrasés un par un.

Les enfants de bourgeois jouent à, jouent à,
les enfants de bourgeois jouent à l’aventure.
Ils traversent les mers, les idées, les déserts.
Quand ça va mal, ils n’ont qu’à changer d’air.

Quand ils crient au secours, voici qu’ils trouvent toujours
au fond de leur poche leur ticket de retour.
A force de jouer où est, où est,
à force de jouer, où est l’espérance ?

Guy Béart



1 novembre 2009

Albaut - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

  On trouvera l'ensemble des idées proposées par le blog pour la création poétique ICI :
>> PRINT POÈTES 2009 : L'HUMOUR des poètes

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PP 2012 - ENFANCES 

page 1

auteurs A

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- Corinne Albaut -

livre_comptines_rentr_eCorinne Albaut écrit, publie, interprète des comptines pour les petits.
La catégorie
PRINT POÈTES 2010 : LE FÉMININ EN POÉSIE  rassemble d'autres comptines de Corinne Albaut. On en trouve dans d'autres catégories de ce blog.

 

Corinne Albaut également la collection "Les Romans Bleus" (Gulf Stream éditeur - 2006), pour les ados de 11 à 14 ans, dans laquelle elle a écrit Chicago Blues. D'autres romans sont parus chez Acte Sud junior.
Dans la jolie collection
"Les Petits Bonheurs", toujours chez Acte Sud junior, ont été publiés plusieurs petits recueils intitulés "Comptines pour ..."


Les trois classes


Dans la classe
De Monsieur Leblond,
On cultive des potirons.

Dans la classe
De Madame Levert,
On cultive des primevères.

Dans la classe
De Mademoiselle Legris
On cultive des radis.

Dans son bureau la directrice,
Elle fait pousser des myosotis.

Corinne Albaut ("Comptines pour la rentrée des classes" - collection "Les Petits Bonheurs", Actes Sud Junior, 1997)

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Autre comptine, du recueil "Comptines pour compter",  manière poétique de  mémoriser les jours de la semaine :

Sept jours sur sept 

Sept jours, dans la semaine,
Pour porter tout ce que j'aime.
Lundi, mon tee-shirt canari,
Mardi, mon pull gris souris,
Mercredi, mon short kaki,
Jeudi, mon bermuda fleuri,
Vendredi, ma chemise bleu nuit,
Samedi, mon polo cramoisi,
Dimanche, ma casquette blanche.

Chic, des pieds à la tête,
Sept jours sur sept.

Corinne Albaut ("Comptines pour compter" - collection "Les Petits Bonheurs", Actes Sud Junior, 1997)

À la manière de Corinne Albaut : " Dans la classe de ... "

On trouve dans le recueil cité deux autres variantes de cette comptine. Leur structure peut être reprise et adaptée au cours d'une séance de création poétique orale en maternelle. L'occasion de jouer avec les sons, les rimes. Voyez ICI un exemple de ce travail dans une classe de CP.

crayon lieucommunÀ la manière de " Sept jours sur sept ... "

Exemple proposé par le blog, avec des rimes  ou assonances diverses :

Une semaine de vacances

Sept jours, dans la semaine,
Pour faire tout ce que j'aime.
Lundi, gagner à la loterie
Mardi, acheter un hélicoptère
Mercredi, faire le tour de la Terre

Jeudi, acheter un paquebot
Vendredi, voyager jusqu'à Rio
Samedi, ouf la semaine s'achève,
Dimanche, me reposer de mes rêves.

(contibution lieucommun)
(Voir la catégorie  PRINT POÈTES 2009 : L'HUMOUR des poètes  pour d'autres idées de création poétique)

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Un  texte extrait du recueil "Comptines pour jouer à avoir peur" :

Avoir un dragon chez soi 

Avoir un dragon chez soi
Ce n'est pas si mal que ça,
Surtout lorsqu'il fait très froid.

Quand on lui tire la queue
Ça le rend tellement furieux
Que sa gueule crache du feu.

Il réchauffe l'appartement,
Il sèche les vêtements,
Les parents sont tout contents.

Corinne Albaut ("Comptines pour jouer à avoir peur" - collection "Les Petits Bonheurs", Actes Sud Junior, 1996)

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Le jour et la nuit

Quand on dit "bonjour",
Que les enfants courent
Vers l'école pour
Jouer dans la cour,
C'est le jour.

Quand la lune luit
Que les chats sont gris,
Qu'on est dans son lit
Au calme et sans bruit,
C'est la nuit.

Corinne Albaut ("Comptines en pyjama" - collection "Les Petits Bonheurs", Actes Sud Junior, 1997)


 


 

1 novembre 2009

Albert-Birot - PP12 - ENFANCES - TEXTES EN FRANÇAIS

- Pierre Albert-Birot

livre_albert_birot_amusements_naturels-Pierre Albert-Birot (1876-1967), est un écrivain, poète, metteur en scène et dramaturge de théâtre. Sculpteur aussi avec "La veuve", oeuvre monumentale commandée par l'État.
Il a côtoyé, dans la revue SIC (Sons, Idées, Couleurs et Formes) dont il est le fondateur et le directeur, Guillaume Apollinaire, Louis Aragon, Max Jacob, Pierre Reverdy, Philippe Soupault, Tristan Tzara ...

Proche des surréalistes, sans vraiment appartenir à ce mouvement, pas plus qu'au Mouvement Dada, il joue avec les mots, les sons et les graphies.

[...] XV

Quel est cet enfant blond ...(titre proposé*)

Quel est cet enfant blond qui court en riant après ses billes de couleurs ?
C’est moi
Et quel est le poète qui écrit ce poème?
Cet enfant blond qui courait en riant après ses billes de couleurs.

Pierre Albert-Birot (*poème numéroté  XV dans "Trente et un Poèmes de poche" - 14 pages, d'où le titre ! paru aux éditions SIC, 1917, avec un "poèmepréface-préfaceprophétie" de Guillaume Apollinaire - réédité en 1987 avec d'autres textes chez Rougerie, et en 2000 aux Editions de l'Inventaire, en édition bilingue français-polonais)

L'oreille fine (titre proposé)

L'herbe dites-vous
Ne fait aucun bruit pour pousser
L'enfant pour grandir
Le temps pour passer
Vous n'avez vraiment pas l'oreille fine.

Pierre Albert-Birot (Poème 88 à lire dans "Cent dix gouttes de poésie" - éditions Seghers, 1952)

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Chatterie

Chat chat chatte
Noir et blanc
Jour couchant
Prends ma patte
Dans ta main
Trop humain
Trop humain
Trop félin
Trop félin
Ton nez rose
Me repose
Des maisons
Des raisons
Mes prisons
Tu t'en fiches
Tu te niches
Sur mon cou
Ton miaou
Me câline
Dodeline
Ton ronron
Me fait rond
Le coeur blond
Amoureuse
Et frileuse
Tu me dis
Mon ami
L'heure sonne
Mais personne
Que nous deux
Poil soyeux
Qui se joue
Sur ma joue
L'allumeur
Le bruit meurt
Chatte et homme
Font un somme
Plus un bruit
C'est la nuit

Pierre Albert-Birot ("Les amusements naturels" - éditions Rougerie, 1985)

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Silex, poèmes des cavernes

Albert-Birot poème idéographique caverne

Pierre Albert-Birot ("Les Amusements naturels", 1945, tiré de Pierre Albert-Birot, Poésie 1945-1967, Mortemart: Rougerie, 1983, p. 124).- source de l'image empruntée et de sa référence : http://www.rilune.org/mono8/13_Simon-Oikawa.pdf



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